Requiem pour des innocents...

Depuis bientôt trois ans que le gouvernement israélien justifie ses raids dans la bande de Gaza par la recherche des ateliers fabriquant les fameuses fusées Qasam, il est à noter qu'elles n'avaient à ce jour fait aucune victime. Quelques vitres cassées, et quelques grosses frayeurs, mais la plupart du temps, ces morceaux de tuyau soudés atterrissaient sans dommage dans la caillasse.

Aujourd'hui, cependant, un mort et plusieurs blessés dans une attaque à la roquette Qasam dans la ville de Sderot en Israël. Une école maternelle aurait été touchée.

Double amertume ce matin.

Un innocent est mort. Toute personne tuée par un projectile tiré au hasard est un innocent. Même si c'est par ailleurs un salaud.

Je n'ai que peu de choses à dire à des gens qui tirent des projectiles au hasard vers des villes. Aussi peu qu'à ceux qui ne veulent pas admettre qu'on n'est pas un terroriste quand on défend sa maison ou celle du voisin les armes à la main.

Dans l'histoire, dans cette attaque ou dans les représailles qui vont suivre, les représailles aux représailles, et j'en oublie préventivement, il va mourir plus d'innocents que de salauds. C'est admis. La triste et résignée comptabilité colatérale.

On n'est pas un terroriste quand on défend sa maison contre des soldats, ou quand on se bat pour chasser un occupant. On est un terroriste quand on frappe aveuglément une population civile. C'est valable dans les deux camps.

J'imagine qu'on peut être un héros le lundi et un salaud le mardi.
Je sais qu'on peut être malade de dégoût tous les jours.

Écrit par O. le 28 juin 2004 à 08:36