Petit lexique d'un conflit : K comme Kharbata

K ! Fastoche ! Kippa, Knesset, Kippour, Keffieh, Kanafani... quelle lettre !

Mais aujourd'hui l'atmosphère est plus au confinement.

Aujourd'hui, K comme Kharbata.

Inspirez...

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Souvenez-vous...
19 février 2002. Sept soldats israéliens ont été tués à un checkpoint près de Ramallah. Ein Arik, précisément. Le sort étant ce qu'il est, on apprend aujourd'hui que ce checkpoint est en cours de démantèlement. A suivre.

En attendant, depuis le 19 février, en représailles, tous les villages environnants ont été coupés du reste du monde. Quand on sort de Jérusalem, partie israélienne, et qu'on prend la route qui va vers le nord, au checkpoint qui marque la sortie de la ville, on voit un panneau sur la droite qui indique Kharbata. Mais il y a un monticule de terre en travers de la route.

Toutes les routes menant là sont fermées et interdites à la circulation. La nourriture passe clandestinement, à dos d'âne ou dans des voitures qui prennent des chemins de traverse.

Idem pour les équipes médicales. Les gens qui travaillent. Tout le monde.

Kharbata, 2500 habitants, est coupée de toute communication officielle avec l'extérieur depuis le 19 février 2002.

Je pourrais écrire des pages sur les soucis, tracas et souffrances que ça génère pour les habitants, punis depuis - je répète- février 2002 pour un "crime" -si tant est que tuer des soldats d'une armée d'occupation puisse jamais être un crime - qu'ils n'ont pas commis, sauf peut-être un d'entre eux.

Kharbata n'est évidemment pas un cas unique.

Pensez-y. Dix neuf février deux mille deux. Kharbata est Fermé.

Kharbata. Fermé. Bientôt deux ans.

Kharbata. Fermé...

Respirez. Vous, vous pouvez sortir. Pour Kharbata, ce n'est pas fini. Le 26 Août, un journaliste de la BBC est passé devant la route qui mène à Kharbata. Il n'a vu que le panneau, et un monticule de terre qui barrait l'accès au village.

Respirez, c'est loin de nous.

Respirez, c'est fini pour aujourd'hui.

Écrit par O. le 07 novembre 2003 à 17:16