26 janvier 2003
Irresponsables !

Non, malgé le titre, ce n'est pas de l'attitude du gouvernement israélien que j'ai l'intention de causer. J'ai envie de causer des gens de Microsoft.

Vous avez remarqué, ou pas, qu'hier le net a été par moments salement ralenti par un virus. Ce virus, qui s'attaquait aux serveurs SQL de chez Microsoft (lire : les serveurs faisant tourner SQL de chez Microsoft), inondait le net de requêtes dans l'espoir de trouver un nouveau serveur SQL (de chez Microsoft) à infecter.

Mais pourquoi donc s'attaquer particulièrement à ces serveurs là ? Réponses : parce qu'ils sont vulnérables. Mal foutus. Plein de trous.

La faute à qui ? eh bien... pas à Microsoft, qui a fabriqué des serveurs pleins de trous. Ben non. Les fautifs, ce sont les irresponsables qui n'ont pas fait les multiples mises à jours critiques que Microsoft sort presque sous le manteau à chaque fois qu'on leur met le nez dans un des successifs cacas découverts dans leurs splendides logiciels.

Ils le disent eux même :

The unfortunate thing about this is when you know that this was a problem and they (customers) hadn't updated," Microsoft Chief Security Strategist Scott Charney told Reuters.

Le pire avec ça c'est qu'on savait que c'était un problème et qu'ils (les clients) n'avaient pas fait les mises à jour, a dit à Reuters le pricipal stratégiste (?) de sécurité chez Microsoft. Voilà ce qu'ils disent.

Et... l'idée de créer des logiciels où on ne soit pas obligés de faire des mises à jour successives, ça ne leur est pas venu, par contre. Ca fait deux ou trois ans qu'on est submergés de ces saletés de virus qui ne voient le jour que parce qu'Outlook est totalement ouvert à tout ce qui bouge, et ces types considèrent que c'est nous les reponsables.

Mieux : il y a encore des gens qui utilisent Outlook... là, on n'a que ce qu'on mérite, dans un sens...

En informatique comme en politique, si nous, en bas, on laisse faire tout et n'importe quoi, eh bien ils font justement tout et n'importe quoi.


Un graphique des "pertes de paquets" (packet loss) dans la journée du 25 janvier 2003:

L'information de Microsoft
La mise à jour de Symantec

Écrit par O. le 26 janvier 2003 à 10:17
Réactions

Si les pirates s'attaquent presque exclusivement aux OS de Microsoft, et à des mailers tels que Outlook, ce n'est pas parce qu'ils sont plus vulnérables que les autres, mais en raison de leur position dominante. Le jour où la communauté informatique adoptera en masse un système concurrent, Linux ou autre, on verra les auteurs de virus et de vers changer leurs fusils d'épaule, et trouver d'autres failles dans ces systèmes.

Je rappelle que les vers ont vu le jour dans le monde Unix. Le fameux "Internet worm" qui a paralysé en 1988 le réseau Internet - à une époque où celui-ci se limitait au milieu de la Défense et des universités américaines, était basé sur une lacune de sendmail...

Mis à jour par Giorgio le 26 janvier 2003 à 17:51

1988... ah oui... mille-neuf-cent-quatre-vingt-huit...

et depuis ?

:))

Mis à jour par O. le 26 janvier 2003 à 18:00

Et depuis, eh bien, justement, l'avènement de Micro$oft/Wintel... CQFD

Les auteurs des attentats du 11/9 ont visé deux des plus hautes tours du monde, pas les statues de l'Ile de Pâques. Pourquoi les petits génies inventeurs de virus agiraient-ils autrement?

Mis à jour par Giorgio le 26 janvier 2003 à 19:18

A ce que je sache, Outlook est l'unique client mail qui permet l'activation d'un virus par la simple ouverture du courrier et non par l'exécution d'une pièce jointe. Si c'est pas une faille ça...

Mis à jour par Sam le 27 janvier 2003 à 10:06

Non, malgé le titre, ce n'est pas de l'attitude du gouvernement israélien que j'ai l'intention de causer. J'ai envie de causer des gens de Microsoft.

Moi c'est cette introduction qui m'interesse. Parce que je trouve qu'il y a une analogie entre la critique de Microsoft et la critique d'Israel, meme si les deux entites d'ont rien a voir en elles-memes.

Il y a ce meme malaise face a la puissance dite irresponsable. On est dans le reve de l'horizontalite, du tout-pareil, on ne supporte pas les pics, parce que les pics, ca pique.

Quand on critique Microsoft ou Israel, on critique aussi l'Amerique, cette super-puissance qui soutient ce qui nous derange sans demander l'avis a personne. C'est un discours tres coherent.

Je ne soutiens pas particulierement Microsoft, mais je n'en fais pas des cauchemars la nuit non plus. Si Microsoft reussit, ce n'est pas seulement a cause d'une concurrence deloyale, mais aussi parce que ses logiciels sont conviviaux, bien integres entre eux, modulaires et surtout tres complets. Les gens y trouvent du plaisir.

Ses opposants passeront certainement beaucoup de temps a chercher les petites fautes, les failles, les absurdites du systeme. C'est de bonne guerre, meme si on peut descendre de la meme facon, avec des arguments differents, n'importe quel logiciel.

Ce qui est interessant la-dedans, c'est cette energie depensee a denoncer Microsoft. Meme Linux se definit enormement par opposition a Microsoft. Un produit engage, facon Mecca-Cola. Lindows, par ci, Xindows par-la, finalement tout sauf une identite propre.

Si Linux se contentait de mettre ses efforts pour atteindre le niveau de convivialite de Windows, histoire d'attirer les profanes, si Linux reflechissait en terme d'utilisateur plutot que programmateurs, alors Microsoft commencerait vraiment a trembler.
Et ce serait l'utilisateur le vrai gagnant, beneficiant des progres engendres par ce combat de titans aux conceptions economiques si antinomiques.

L'alter-mondialisation doit se developper dans un esprit positif, pour inventer du mieux au lieu contrer le pire des autres.

Et je termine par l'analogie implicite initiale d'Olivier. Si les Palestiniens-Linux s'etaient donnes la peine depuis le debut de rattrapper chez eux les reussites d'Israel-Microsoft, plutot que de tenter de les detruire ou les contrer chez nous, ils n'en seraient pas la ou ils en sont maintenant.

(je mets ca dans mon blog)

Mis à jour par boq le 27 janvier 2003 à 12:59

Je n'ai pas particulièrement envie d'entrer dans une polémique concernant Microsoft. Et certainement pas sur une "analogie" supposée entre Israël et Microsoft. On trouve des "analogies" où on veut. Pourquoi pas venant d'un gars qui parle souvent d'un conflit auquel il a été mêlé, souhaitant faire un clin d'oeil montrant que, peut-être, il est en mesure de parler d'autre chose. C'est sans doute, à tes yeux, tout à fait indéfendable. Tant pis.

Mais j'aimerais quand même clarifier quelques détails qui me semblent importants.

Quand on critique Microsoft, du moins en ce qui me concerne, je critique une société qui, incidemment, est située au Etats-Unis, pays dont les différentes administrations lui ont permis de se retrouver dans une situation de quasi-monopole, au point qu'elle en arrive à devoir s'expliquer devant des tribunaux. A l'instar, avant elle, d'AT&T et de quelques autres. Un libéralisme à tout crin faisant que, tout d'un coup, surprise, ça pète. Et, dans mon esprit tordu, une autre analogie, celle de l'iceberg (il y a des icebergs en Israël?). Ne serait-on pas capable, quand même, de se rendre compte de ce qui se passe avant que ça n'arrive à devoir être réglé par la maréchaussée? Ou bien alors les intérêts en jeu sont-ils trop importants? L'Amérique "soutient" fort probablement ce qui l'arrange jusqu'à ce que ça lui rapporte plus de problèmes que d'avantages. Mais je vais m'en tenir à la partie visible.

Microsoft n'a jamais fait de produits pour qu'ils soient bons. M. Gates, son patron n'est ni un développeur, ni un visionnaire, ni un brave gars qui cherche le bonheur de ses clients. C'est un businessman qui n'a qu'un objectif: faire autant de fric que possible. Et, en ça, il a très bien réussi. Je ne vais pas revenir sur la manière dont il a débuté, avec "son" MS DOS, ni détailler les multiples péripéties d'une ascension exceptionnelle, au prix de quelques négligeables dérapages bien vite oubliés. Qu'importe. Mais je vois des poils hérissés à mon affirmation que les produits Microsoft ne sont pas bons, j'y viens.

J'ai travaillé et fait de la formation sur Word, pour ne citer que celui-là. Word est un logiciel d'une puissance impressionnante, ou, comme nous autres les détracteurs aimons à le qualifier: "une usine à gaz". Oh, je ne vais par prendre comme exemple des gens qui l'utilisent depuis longtemps, parce que, mine de rien, on s'y fait, on s'habitue à tout, même au pire (une diabolique analogie surgit à laquelle je dois résister). Je parle des gens à qui j'ai dû expliquer "non, ne cliquez pas là!" ou "oui, c'est un peu étrange, mais c'est comme ça" et "je sais que c'est ennuyeux, mais si vous faites ça et ça et encore ça, on peut l'éviter -- non, il n'y a pas d'autre moyen". Word était, il y a longtemps, mon traitement de texte, ne serait-ce que pour son mode "outline". Mais je ne peux plus me servir de ce truc hypertrophié, qui en fait dix fois trop et surtout pas ce que je veux, quoi que je fasse, et qui sauve des fichiers qu'il est pratiquement le seul à pouvoir réutiliser. 90% de ses utilisateurs pourraient employer un NotePad vaguement amélioré sans y perdre quoi que ce soit. Je ne parle pas ici de "petites fautes", de "failles" mais bien d'une "absurdité du système" totalement généralisée.

Cependant, je suis obligé, parfois, de m'en servir, ne serait-ce que pour réenregistrer des fichiers au format RTF ou "texte seul". En priant pour qu'il n'y ait pas de tableaux dedans, parce que sinon je suis bon pour du copier-coller case à case. Et quelques autres gags du même acabit. Simplement, dans le monde Windows, tout le monde l'utilise. Eh bien, me direz-vous, c'est parce que c'est le meilleur produit! Non, M. Lemming, c'est parce que c'est pratiquement le seul. Parce que la politique d'implantation de M. Gates a fait que tellement de sociétés l'utilisent qu'il est impossible de s'en passer si on souhaite communiquer avec elles. Il serait plus simple de dire que je ne connais aucune société qui n'utilise pas Word, voire Office. Il est étonnant de dire ci-dessus: "On est dans le reve de l'horizontalite, du tout-pareil, on ne supporte pas les pics, parce que les pics, ca pique." alors que justement, Microsoft crée cette uniformité, ce "tout-pareil". C'est Microsoft qui ne supporte pas les "pics". Ou plutôt, au jour d'aujourd'hui, qui s'en tape royalement. Peut-on lire des disques venant d'autres systèmes sur Windows?

Quant à prendre du "plaisir" avec lesdits produits... Il est certain que pour imposer une alternative à Microsoft, étant sur Windows, ça ne doit pas être franchement marrant. Alors autant s'éclater avec le petit trombone qui gigote dans un coin.

Et si je peux pester quand je dois ouvrir Word ou me débattre avec des présentations PowerPoint, si je peux critiquer l'attitude agressive et suffisante de Microsoft, et toute cette sorte de choses, au fond, je m'en fous. Allez, je suis pour la justice, pour une chance équitable pour tous, pour la paix dans le monde aussi, et cette sorte de choses. Mais il n'y a pas grand chose que je puisse y faire. Concernant Microsoft, je suis sur Mac, et j'ai réussi à désactiver ce foutu trombone qui ne m'emmerde plus quand, pour quelques minutes, j'ai Word d'ouvert. Je suis positif, comme pas mal de mes congénères: j'aime le Mac, que je ne vois certainement pas en contraste de Windows, parce que je sais qu'il existe encore d'autres plate-formes. Même si, pourtant asservi à une autre entreprise américaine -- que je critique aussi -- je suis donc mondialisé. Mais peut-être un tout petit peu plus libre de mes choix en matière d'outils informatiques.

Et concernant ta foutue "analogie", mon gars, c'est quand on est grand et fort qu'on est sensé aider les petits, au lieu de ricaner bêtement du haut de quelques milliards de dollars. Mais le monde n'est pas fait comme ça, hein? Ehhhh non.

Mis à jour par gemp le 28 janvier 2003 à 04:58

Tiens, et pour rigoler un peu après cette logorrhée: il semble que Microsoft, ayant bien prévenu tout le monde sur la faille de sécurité exploitée par le virus "SQL Slammer worms" (c'est son nom), n'ait pas protégé ses propres serveurs. Je m'abstiendrai de tout commentaire, qu'on pourrait trouver désobligeant -- le titre de l'article que l'on commente ici suffit.

Mis à jour par gemp le 28 janvier 2003 à 05:18

ou lala, paul, quelle agressivite.
c'est gentil de me reattribuer cette analogie, mais je dois etre honnete: je n'aurais pas parle d'Israel si Olivier n'avait pas commence ;) Bref on s'en fout, apres tout.

Je suis libre, tu es libre, nous sommes libres. Au passe, present, futur. Si ca peut te faire du bien, j'ai abandonne Internet Explorer pour Netscape. Question de plaisir dans l'outil, encore une fois. Si un jour IE se ramene avec des onglets pour visionner plusieurs pages a la fois sur une meme fenetre, je changerai de browser comme un transfuge. Je n'ai pas de politique boycottaire a ce niveau, ni dans aucun autre d'ailleurs. Ce n'est QUE de l'informatique.

Quand on est grand, et bon, on aide les petits. Mais quand les petits nous tirent dans les pattes au point de nous faire mal, qu'on soit bon ou pas, rien ne vaut un bon coup de pied dans la gueule, d'autant qu'on est fort. Ca marche dans la pratique uniquement, pas dans la theorie. Tu mettras l'analogie ou tu veux.

Bon allez, parlons de politique au proche-orient, ca calmera les esprits. Et m'enervez pas parce que je vote aujourd'hui, alors tremblez, c'est moi qui ai le pouvoir.

Cordialement, parce que moi je vous aime bien quand meme.

Mis à jour par Michael le 28 janvier 2003 à 10:38