"Quoi ?! Le gros lard qui a la même bouillie que moi à la place du cerveau m'aurait menti ? Non. Impossible. La copine de Castro, Pétassio Ramonet (http://www.legraindesable.com/html/ignacio_ramonet.htm), en aurait parlé entre deux diatribes anti-américaines..."
Extrait des Histoires d'O.
Michael Moore est l’archétype de l’américain inculte du microcosme ou macrocosme Hollywoodien (tout dépend d’où l’on se situe) imbu de lui-même. Entendons-nous bien. Michael Moore ne représente nullement cette Amérique libre, fière, dynamique, patriotique, vigoureuse et où la démocratie, quoi qu’on en dise, est réellement un exemple pour les autres nations, y compris pour l’Europe. Non, Monsieur Moore est plutôt… Français. Dans son attitude et dans sa manière de dénigrer sa propre civilisation. Totalement ridicule et étant strictement inculte concernant l’histoire de son propre pays, Moore entend enseigner les Etats-Unis à travers un film nauséabond qui s’intitule « Bowling for Columbine », un film qui se veut documentaire, mais qui en réalité est la pire propagande anti-américaine qui ait été filmée jusqu’ici. Ajoutons à cela que Moore a manipulé son public en falsifiant, corrompant et arrangeant son film par un montage des plus grossiers et des plus trompeurs.
J’ai le regret de dire que le film de Monsieur Moore, Bowling For Columbine, n’est guère convaincant. En effet, il existe encore des Français qui connaissent très bien l’histoire des Etats-Unis. Examinons et analysons ce document frauduleux.
La NRA et le massacre de Columbine
Le documentaire de Moore essaye de nous prouver qu’il existe une relation de cause à effet entre le massacre qui s’est déroulé en 1999 au lycée de Columbine et la NRA (National Rifle Association), qui défend les détenteurs d’armes à feu (ce qui est permis par la constitution). La NRA serait ainsi responsable du taux de meurtres en séries aux Etats-Unis. Le documentaire dépeint la scène de la fusillade au lycée et met cette scène en relation directe avec une conférence de la NRA tenue et présidée par l’acteur Charlton Heston, qu’on peut voir levant un fusil à la main devant son auditoire, pour montrer que la liberté de porter des armes à feu est un droit inaliénable. Ces images sont alternées successivement avec la tuerie de Columbine, afin d’en rendre responsable la NRA.
Ensuite Moore nous montre que des parents manifestèrent, scandalisés par la tenue d’un meeting de la NRA quelques jours seulement après la tuerie du lycée. À vrai dire, nous ne savons pas pourquoi ces gens sont réunis, car Moore ne nous donne nullement le contexte de la scène. Pour le spectateur non averti, il semble que Charlton Heston et ses acolytes se soient précipités à Littleton (Colorado) pour tenir des rassemblements « pro-armes » directement après la tragédie.
Or, par un examen extrêmement minutieux et une investigation complète, nous apprenons que la NRA n’a jamais tenu de réunion à Denver (Colorado) après les évènements de Columbine. En réalité, la réunion où l’on voit l’acteur Charlton Heston a été donnée à Charlotte en Caroline du Nord, un an après, de surcroît. Moore a délibérément falsifié ses documents et persiste à dire que cette réunion s’est tenue 10 jours après le drame. Le plus accablant pour lui, c’est que les coupures de journaux sont là pour réfuter ses élucubrations (http://www.sipl.addr.com/nraheston.html). J’ai moi-même vu la cassette (que je tiens à disposition) de cette réunion faite à Charlotte. Les mêmes scènes ont été juxtaposées sur le document de Bowling pour faire croire à ce mensonge. Bien que le procédé soit des plus répugnants, j’en conviens, Moore ne s’arrête pas en si bon chemin.
Comme pour tous les rassemblements, la NRA avait programmé des rencontres annuelles à Denver un an à l’avance. Mais en raison du drame, elle a annulé tout son agenda, comme en témoigne cette dépêche de l’époque : http://denver.rockymountainnews.com/shooting/0422nra3.shtml. En annulant la réunion, elle avait notamment fait passer ce message à l’adresse des familles: « La tragédie de Littleton mardi dernier nous a forcés à prendre des mesures, avec des douzaines d'autres événements publics projetés, à modifier notre programme pour montrer notre sympathie profonde et notre respect pour les familles et les communautés dans le secteur de Denver en ces heures tragiques. Signé Heston et LaPierre. »
Par conséquent toutes les déclarations de Heston ont été le résultat d’un montage mensonger afin de les faire cadrer avec l’idéologie de Moore.
La tuerie de Mt. Morris et le rassemblement de Silex.
Le document de Moore continue de juxtaposer un autre discours de l’acteur Heston avec les coups de feu survenus à l’école de Mt. Morris dans le Michigan, juste au nord de Silex, où une certaine Kayla Rolland a été tuée par un garçon armé d’un revolver. Encore une fois, Bowling entend bien laver le cerveau du spectateur : Moore lie de nouveau le meurtre de la petite avec un supposé rassemblement de la NRA présidé par Heston. Dès lors, dans l’esprit du téléspectateur, l’acteur Heston n’est plus qu’un bandit dépourvu de morale ou de sentiment pour les enfants morts lors de ces drames. Moore injecte cette impression savamment dosée.
Moore reproche à Heston d’avoir tenu une réunion de la NRA juste après l’événement. Ici aussi, la NRA n’a tenu cet événement que HUIT MOIS après. Voici le drame en détail : http://www.cnn.com/2000/US/02/29/school.shooting.04/ et voici le fameux meeting de la NRA tenu plusieurs mois après ce drame : http://www.freep.com/news/politics/zero18_20001018.htm
Ce rassemblement de la NRA se trouvait être également un soutien de campagne présidentiel lors des élections opposant G.W. Bush à al Gore dans cette région. Le plus étonnant c’est que Moore lui-même y était de son propre aveu.
En montrant ce qui s’est passé dans cette école, Moore colle les paroles de Heston prononcées à Charlotte et les lie avec le drame de Kayla Rolland. Par ailleurs, les comptes rendus du documentaire sont délibérément flous, confus et inexacts, tant et si bien que les partisans eux-mêmes de Moore ne s’y retrouvent guère :
Ici le critique déclare que «Heston a tenu un autre rassemblement de la NRA dans le Silex, Michigan, juste 48 heures après le meurtre Kayla Rolland agée de 6 ans et tuée par un camarade de classe de cette même ville." http://angela.byersworks.com/column/nov02.htm
Pour un autre, Heston « est allé dans le Colorado et le Michigan immédiatement après les massacres d'enfants innocents ». http://www.geocities.com/youth4sa/columbine.html
Ensuite l’abject Moore tente de dépeindre le tueur juvénile de Kayla comme un enfant victime de la société, et ayant trouvé une arme chez son oncle, il se serait dit qu’un beau matin il s’en servirait contre une de ses amies pour jouer. Michael Moore fait même dire à une personne de l’établissement scolaire : "Personne n’a su pourquoi le petit garçon a voulu tuer la petite fille."
Mensonges, falsifications et manipulations du téléspectateur sont désormais le leitmotiv du « stupide homme blanc » Moore (pour reprendre le titre de son propre livre).
Les faits réels et avérés, qui ne sont à aucun moment soulevés par Moore, sont les suivants :
Le petit garçon, qui tua Kayla, était le voyou de la classe, qui fut suspendu de l'école à maintes reprises pour avoir poignardé un autre gosse avec un crayon et parce qu’il s’était battu avec Kayla un jour auparavant. Depuis cet incident, il a aussi poignardé un autre enfant avec un couteau.
La maison de l'oncle, à qui appartenait le revolver, n’était pas aussi calme que l’on croit. L'arme à feu a été d’abord volée, puis l’oncle l’a achetée en échange de drogues. Le père du tireur avait déjà fait de la prison pour trafic de drogue et pour vol. Lorsque la police est venue arrêter cette famille à problèmes, les voisins ont applaudi les officiers dans la rue. Même la grand-mère a eu droit à l’arrestation, vu son implication dans les affaires louches de son fils.
Reportages, coupures de presses, bref tout est là pour démolir le salmigondis indigeste que Moore nous a concocté :
http://www.freep.com/news/metro/beech28_20010228.htm
http://www.freep.com/news/kayla/charge3_20000303.htm
http://crime.about.com/library/blfiles/blfirstgrade.htm
http://www.vpc.org/studies/wgun000229.htm
http://www.freep.com/news/kayla/fia3_20000303.htm
http://www.jlc.org/Resources/externals/dfp.03.02.00.htm
http://www.freep.com/news/kayla/fia6_20000306.htm
http://www.wsws.org/articles/2000/apr2000/welf-a28.shtml
http://www.cbsnews.com/stories/2000/03/07/60II/main168970.shtml
http://www.courttv.com/archive/news/2001/1005/motherson_ap.html
Criminologie comparée
Moore s’essaye ensuite à la sociologie et se propose de prouver à ses spectateurs avides de poisons anti-américains, pourquoi et comment les États stupides d’Amériques (selon ses termes) sont le pays le plus criminogène au monde.
Il se livre à quelques comparaisons Internationales. Il fait un décompte spectaculaire des homicides dus aux armes à feu dans divers pays: le Canada 165, l'Allemagne 381, l'Australie 65, le Japon 39, les Etats-Unis 11127.
La vérification de ces chiffres est difficile pour le citoyen lambda, car Moore n’en donne ni l’année ni les sources. Pour une fois Moore (ô miracle) dit vrai au sujet de ces chiffres. À ceci près : Moore ne nous livre pas les taux, ce qui exclut toute relativisation. Voici pourquoi il n’en parle pas :
Il y a deux raisons : Moore est peu disposé à parler des chiffres plutôt que des taux ou des probabilités.
Premièrement, les pays qu'il compare ont un faible taux de population par rapport aux E-U (parfois beaucoup plus petit). Les E-U ont une population d'environ 285 millions d’âmes : le Canada environ 31 millions, l'Australie 19 millions, l'Allemagne 81 millions. En 2000-2001 l’Australie a annoncé 381 homicides parmi ses 19 millions d’habitants. (http://www.aic.gov.au/media/2003/20030403.html). Si nous devions appliquer le taux de Moore à la population des E-U, on arrive à 5,715 meurtres en Australie ! Ce qui, à ce rythme-là, est quasiment génocidaire sur une population de 19 millions de personnes.
Deuxièmement, à la minute où vous entrez dans des taux comme ceux-là, il devient apparent que les homicides par arme à feu sont des événements de probabilité très bas, quel que soit le pays. Exprimées autrement, les chances de rentrer dans ces statistiques sont forcément en ma faveur si je prends en compte la mort due à une crise cardiaque, un accident de voiture, un cancer ou à un accident ménager. Peu importe le pays dans lequel je vis.
Voici les chiffres de 1999 utilisés et cités par Bowling For Columbine : ils proviennent du Centre pour la statistique pour le Contrôle des Maladies :
Morts de crise cardiaque et
d'autre échec cardiovasculaire : ........ 892,558
Morts de cancer : ................... 549,838
Morts de grippe et pneumonie : .... 67,730
Morts d'insuffisance rénale : ......... 35,525
Morts de diabète : .................. 68,399
Morts d'ingestion d'alcool ..... 19,171
Morts d'homicides d'arme à feu : ....... 10,217 (chiffre incluant la légitime défense et les criminels tués par la police)
Morts accidentelles dues à une arme à feu .............. 824
Parmi les 2.39 millions de morts américains cette année, les homicides dus à une arme à feu sont de 0.4 %. Moore ment donc encore une fois (cela devient lassant) pour nous affubler de chiffres qui n’ont rien à voir avec la réalité. Le documentaire va même jusqu’à citer les propos d’un journaliste hors de leur contexte : « un Américain sur cinq est atteint de maladie mentale ». (Merci monsieur Moore, les Français qui aiment ce pays et qui ont nettement plus de cervelle que vous, apprécieront la remarque.)
Voici le site où Moore se documente, mais dont il tronque délibérément les faits : http://www.cdc.gov/scientific.htm
Le pacte diabolique de la NRA et du Ku Klux Klan
Dans une parodie d'histoire animée, avec un narrateur parlant à toute vitesse, Moore dépeint les Américains comme des êtres primaires constamment mus par une peur impossible à réfréner. Il place la NRA et le Ku Klux Klan sur un pied d’égalité, suggérant que la NRA ait été fondée en 1871, "la même année où le Ku Klux Klan est devenu une organisation terroriste illégale." Moore continue à dépeindre les hommes du Klan, le devenir de la NRA et un personnage de la NRA aidant le KKK à allumer une croix brûlante.
Cet ordre est destiné à créer l'impression que la NRA et le Ku Klux Klan étaient des groupes parallèles jusqu’à ce que le Ku Klux Klan ait été proscrit et que ses membres aient formé la NRA .
Les deux impressions ne sont pas seulement fausses, mais clairement opposées aux faits réels :
La NRA a été fondée en 1871 - selon une loi permise par la Législation de New York - à la demande d'anciens officiers de l’Union. Le Ku Klux Klan a été fondé en 1866 et est rapidement devenu une organisation terroriste.
Le Président Ulysse S. Grant signa une sorte d’acte exécutoire pour faire cesser les activités du Klan. Ulysse Grant a suspendu l'habeas corpus en déployant des troupes ; sous sa direction, plus de 5,000 arrestations ont été accomplies. http://www.pbs.org/wnet/jimcrow/stories_events_enforce.html
Rappelons au passage que Ulysses Grant était républicain, comme George W. Bush aujourd’hui…
L'énergie que Grant a investie dans le démantèlement du Ku Klux Klan l’a rendu impopulaire parmi beaucoup de nombreux Blancs, mais Frederick Douglass l'a loué, et un associé de Douglass a écrit que les Noirs "chériront toujours avec gratitude le souvenir de son nom et de ce qu’il a accompli." http://www.grantstomb.org/exhcivil.html
Tiens répétons-le encore pour la forme : Grant était RÉPUBLICAIN ! (Deadly Républican !)
Mais le fait le plus surprenant, laissé de côté par Michael Moore, c’est que la NRA a fait campagne pour élire Grant comme son huitième président des Etats-Unis. Pourquoi a-t-il négligé cette information ? Car la fraude de son documentaire était volontaire. Et comme si cela ne suffisait pas, la NRA a également élu le Général Philip Sheridan, qui s’était fait remarquer pour avoir destitué les gouverneurs du Texas et de la Louisiane en raison de leurs échecs à supprimer le KKK . http://www.tsl.state.tx.us/governors/war/page2.html
Tout spécialiste américain pourrait être surpris de cette relative accointance entre le KKK et la NRA. Cette dernière, répétons-le, a été fondé par d’anciens officiers de l’Union, donc par ce que l’on appelait des Nordistes (yankees) dont une grande partie des noirs américains étaient les soldats, fiers de défendre leur pays et leur liberté. Les dix premiers présidents furent des vétérans de l’Union.
Moore affirme dans son documentaire que les noirs ont été les plus opposés aux armes aux Etats-Unis. Mal lui en a pris car l’un des arguments les plus cinglants contre notre Stupid White Man, c’est que les Américains de couleur furent pendant très longtemps membres… de la NRA ! Durant les années 1950 et 1960, des groupes d’Afro-Américains se sont organisés avec la NRA pour combattre le KKK précisément afin d’obtenir pour eux des fusils militaires en surplus et de repousser les hommes du Klan. C’était un principe de légitime défense au cas où les hommes du Klan se permettraient quelques libertés vis-à-vis de Noirs sans défense.
En Caroline du Nord, par exemple, Un médecin noir qui possédait une maison confortable sur une route principale fut la cible fréquente de la colère de certains hommes du Klan. Un été de 1957, un cortège d'automobiles de Klu Klux Klan a été envoyé pour attaquer la maison. Les membres du KKK se sont vus confrontés à un groupe de vétérans noirs et à des membres de la NRA menés par l'activiste de droits civils Robert F. Williams. Un livre a été écrit sur ces fameux membres de la NRA, et qui s’intitule « Negroes with guns » écrit par Williams justement. http://www.keepandbeararms.com/information/XcIBViewItem.asp?ID=2960
Il se trouve, par ailleurs, que parmi ceux qui veulent un contrôle des armes, on trouve souvent des racistes (voire les sites suivants). Les Noirs ont toujours été en faveur du port d’armes. Témoignage et histoire des noirs américains qui furent du côté de la NRA :
http://www.saf.org/pub/rkba/general/GunsVersusKKK.htm
http://www.keepandbeararms.com/information/XcIBViewItem.asp?ID=3560
http://www.keepandbeararms.com/information/XcIBViewItem.asp?ID=902
http://www.keepandbeararms.com/information/XcIBViewItem.asp?ID=581
http://www.natcom.org/roc/one-one/hope.htm
Le bluff de Wal-mart au Canada
Dans son zèle débridé et incontrôlable, Moore emmène le spectateur en Ontario au Canada. Il se rend dans un magasin d’armes à feu, l’Ontario Wal-mart, où il achète négligemment des munitions. Il déclare et montre à la caméra « ce que moi, un citoyen étranger, est capable de faire dans un magasin local canadien comme Wal-Mart ». Il achète plusieurs boîtes de munitions sans qu’une question soit levée. "C'est ça. J’ai acheté autant de munitions que j'ai voulues au Canada."
Ce que Moore veut nous dire à travers cette scène, si ce n’est évidemment de nous choquer, c’est que si un homme souhaitait commettre un meurtre ou un hold-up, il pourrait acheter des armes dans ce magasin sans qu’on lui demande quoi que ce soit. Le message est donc passé. Fort malheureusement pour Moore à la suite de la diffusion de ce documentaire, les employés ainsi que le directeur ont protesté auprès de sa production car ils avaient été manipulés par ce facétieux de Moore. http://www.cbc.ca/artsCanada/stories/mooreguns141102
En effet, le reportage de CBS le prouve (lien plus haut). La législation canadienne vient démonter les pratiques frauduleuses du sieur Michael Moore. Chaque acheteur, et a fortiori chez Wal-Mart, doit présenter les papiers d’identités appropriés. Lorsque qu’un non-canadien souhaite une arme, il doit impérativement présenter une licence de port d’arme à feu. La loi Canadienne est très stricte en la matière contrairement aux allégations de Bowling.
L’infamie de Moore.
Enfin, Michael Moore décide de « se payer » l’acteur Charlton Heston dans une interview qui va clore le documentaire. Cette partie est sans conteste la pire et la plus diffamatoire qui puisse exister en matière d’images trompeuses. Ici, Moore ne déclare pas directement que Heston est un raciste - il est le maître pour créer cette fausse impression - mais en regardant cette partie on ne peut que conclure la chose suivante : "Heston ressemble à un idiot et à un raciste". Voilà ce que les critiques en ont retenu.
Les remarques proviennent de la réponse d'Heston (après que Moore a continué à appuyer sur le « pourquoi il y a plus de violence aux EU que dans d'autres pays ? ») Heston répond que cela pourrait être en raison des EU, c’est-à-dire l’ « appartenance ethnique plus mélangée" que d'autres nations et que "Nous avions eu pas mal de problèmes avec des droits civils depuis le début." Le téléspectateur qui accepte la thèse de Moore selon laquelle les craintes raciales conduisent à la propriété d'armes à feu pourrait conclure que Heston blâme des Noirs et la campagne pour les droits civils.
Mais si vous étudiez un tant soit peu l’histoire dénigrée par Moore, vous obtenez exactement l'image opposée. D’autant que Heston ne parle pas de race, mais du racisme. Au début des années 1960, la campagne pour les droits civils battait son plein. Certains défenseurs des droits civils étaient assassinés, le plus célèbre étant Martin Luther King. L’administration Kennedy, essayant d'assurer l'union d'une coalition Démocratique qui s’ étendant des libéraux aux ségrégationnistes belliqueux comme George Wallace et Lester Maddox, a trouvé la question trop chaude pour toucher et a offert peu d'appui en faveur des Noirs. …Détail qui a son importance : l’administration Kennedy était démocrate, pourtant. Les Noirs aux Etats-Unis ont toujours eu et ont encore une mauvaise image de Kennedy, avant et après son élection. Kennedy était même contre le mouvement des droits civiques et son avis sur les Noirs a toujours été des plus ambigus. http://members.aol.com/capzpsyche/kennedy4.htm
Heston a été impliqué dans le combat avec luther King. Il a mis un piquet de grève devant des restaurants, exigeant l’entrée des Noirs avec d’autres acteurs de mars 1963 (comme Jackie Robinson, Paul Newman, Marlon Brando, Sidney Poitier, Harry Belafonte, ou Bob Dylan) il a mené Luther King jusqu’à Washington, où il a vu mettre l’étape décisive pour la législation de droits civils en 1964. Heston fut même honoré par Yoko Ono, la femme de John Lennon, pour son combat en faveur des Noirs avec Luther King ! Excusez du peu, Monsieur Moore !
http://marhew.tripod.com/hestfest/id3.html
Voici les commentaires d'Heston au Congrès 2001 sur Martin Luther King au sujet des droits civiques : http://www.jewishpost.com/jp0703/jpbr0703a.htm
Heston a même mis le pied à l’étrier de personnes qui allaient devenir de grands acteurs noirs : http://entertainment.msn.com/celebs/celeb.aspx?mp=b&c=341879
Si Heston semble échouer à expliquer dans Bowling toutes ses actions et son amitié avec King, c’est d’abord parce que Moore s’est introduit chez lui sous des prétextes fallacieux, mais surtout parce que nous devons noter un fait intéressant d’ordre technique.
L’horloge que vous verrez sur le mur derrière Moore, lors de l’interview, indique 17:47 à son arrivée. Quand Heston sort pour mettre un terme à cette pseudo-interview, on lit 18:10 sur ladite horloge. C'est 23 minutes d’entretien. Or, lorsque toute personne chronomètre l'interview de Heston dans le Bowling, elle tient à… 5 minutes 15 sec. ! Les trois-quarts de ce que Heston a vraiment dit ont été coupés au montage !
Chacun pourra apprécier la façon dont Moore manipule son public.
Autre fait intéressant sur notre Stupid White Man décidément jamais en reste lorsqu’il s’agit de corrompre les esprits. Moore cite plusieurs exemples de faits divers qui montrent que l’Amérique est violente par essence. Or, ces exemples sont pris directement du livre excellent de Barry Glassner "Culture de la Crainte", et Moore interroge Glassner sur ce point.
Pourtant Moore fait exactement ce qu'il condamne dans les médias.
Étant donné la proéminence de meurtres à l’école et qui est un thème récurrent dans ce documentaire, Moore évoque avec Glassner ce sujet. Visiblement, Moore le saucissonne au montage. En effet, ce que Glassner dit dans son ouvrage est que les fusillades d’écoles sont des craintes mythiques. Il va jusqu’à dire que les personnes sont tuées « trois fois autant par la foudre que par la violence aux écoles ! ».
Pourquoi n’iriez-vous pas vérifier par vous-mêmes, pour constater que Michael Moore prend ce qui lui plaît de manière extrêmement sélective :
http://www.usc.edu/dept/pubrel/trojan_family/autumn99/whatsnew/wn_inprint.html
Moore montre aussi dans son document un bombardier B-52 exposé à Air Force Academy. Il lit avec mépris la plaque où il serait inscrit que « les officiers proclament fièrement le B-52 pour avoir tué des Vietnamiens à la Veille de Noël de 1972."
J’ai demandé à un ami du Colorado d’aller lire cette plaque pour moi et de la photographier. Et en réalité, il est inscrit sur la plaque : "Volant en dehors du terrain de la Utapao Royal Thai Naval dans le sud-est de la Thaïlande, l'équipage du Diamon Lil a abattu un MIG au nord-est de Hanoï durant les combats de « Linebacker II » à la Veille de Noël 1972." On est très loin de la falsification de Moore. Même ici, nous ne pouvons pas nous fier à lui, ne serait ce que pour lire honnêtement un monument.
Moore va encore plus loin dans son le document en DVD. Là, il nous dit : « Et ils ont une plaque où ils exhibent fièrement le fait que ce bombardier, ce B-52, tua des milliers et des milliers de Vietnamiens - des civils innocents. »
Conclusion
Étrange, cette Hexagone qui prête autant de crédit à un homme aussi intellectuellement déficient. Précisément parce que la France à exactement la même carence en vitamines intellectuelles et culturelles que Michael Moore. Si les Français avalent ces couleuvres et qu’ils se reconnaissent dans un tel spectacle, c’est en raison de leur antiaméricanisme. Un antiaméricanisme des plus désaxés et obsessionnels. Nous avons envoyé, mes collègues et moi-même, des dizaines et des dizaines de mails à Michael Moore et à son agent Ari Emanuel depuis plusieurs semaines. Jusqu’à ce jour, aucune personne n’a dédaigné nous répondre sur les points cités plus haut. Fax, e-mails, téléphone, courrier postal, SMS, portable, etc… personne n’a souhaité nous répondre, à commencer par l’intéressé lui-même. Nous avons contacté David Hardy, ancien juriste du Département de la justice, et lui aussi n’a jamais pu entrer afin d’avoir de réelles explications sur les falsifications juridiques et les libertés que prend Michael Moore sur la constitution.
Les Français se sont jetés à corps perdu sur ce documentaire frauduleux, mensonger et intentionnellement subversif. L’image que donne Moore d’un homme comme Heston frise l’obscénité la plus vile. Mais enfin, l’Amérique reste une très grande démocratie, en voilà encore la preuve. Quelle académie du cinéma français récompenserait un film qui s’oppose violemment à la France dans les termes les plus violents ? Les américanophobes gauchisants tels l’affligeant Bertrand Tavernier ne cessent de critiquer l’invasion du cinéma américain. Mais c’est précisément Hollywood qui a récompensé Moore ! Ce ne sont pas les Français.
Monsieur Moore, nous savons également qui vous êtes. Vous avez réalisé un documentaire en 1998 « Roger and me » où vous faisiez le même sabordage d’images et de faits. Vous avez été condamné par les personnes injustement incriminées dans ce document frauduleux. Visiblement, vous avez récidivé avec un autre document quelques années après, et avec le même genre de procédé, avant celui de Bowling for columbine. Malgré le caractère fumeux de votre entreprise, vous vivez dans un pays des plus libre au monde, et où votre film a eu néanmoins du succès.
Mais le succès d’une telle œuvre en France soulève de graves problèmes pour ce pays. On peut dire que c’est une Union Soviétique qui a réussi. Car, au lieu de se pencher sur la presse américaine et de la critiquer, bien qu’elle soit assurément un exemple de pluralisme, elle devrait s’interroger sur sa propre entreprise de médias. Qui a entendu parler d’un document réalisé en 1994 par Pierre Carles, ancien journaliste de Canal +, où il met clairement en évidence les accointances entre les hommes politiques et le monde de la presse ?
Dans ce document incroyable intitulé « Pas vu, Pas pris », il interroge tous ses interlocuteurs (Charles Villeneuve, Guillaume Durant, Patrick de Carolis, François Henri de Virieu, Michel Denisot, Michel Field, Claire Chazal, Patrick Poivre d’Arvor, Anne St Claire, Alain Duhamel, Jean-Claude narcy, Alain de Gref, et j’en passe…) de toutes les chaînes de télé. Et avec une attitude de dédain, sentencieuse et suffisante, qui caractérise la presse française, tous ces journalistes ont esquivé la question ou ont fait savoir à Pierre Carles qu’il valait mieux pour lui d’arrêter de filmer, s’il ne voulait pas perdre son travail. Il a en effet perdu son boulot et monté sa propre boîte de production par la suite. Il fut persona non grata sur toutes les chaînes de télévision.
Il a piégé Karl Zéro, Philippe Dana et d’autres de Canal + en plaçant un micro au téléphone. De sorte que le téléspectateur entend le double discours hypocrite et faux de ces mêmes personnes. Discours allant même jusqu’à la tentative de corruption, pour certains. Ce film n’est passé nulle part et vous ne le verrez nulle part. En 1997, certains ont voulu le faire passer dans une salle obscure de Grenoble, des pressions ont été exercées pour qu’il ne soit pas diffusé. J’ai vu ce film grâce à un ami qui a pu m’obtenir la vidéo cassette.
Drôle de pays qui fait la leçon aux autres !
Pour ce qui est de Michael Moore, lui, n’aura pas de souci quant à la diffusion de son film. Il a gagné des millions grâce à ses mensonges éhontés.
Pour l’heure, si vous avez bien digéré tout ce flux d’informations, je vous invite à lui écrire personnellement pour lui faire connaître vos objections. Monsieur Moore, j’ose ou pas ? Allez, j’ose. Je ne peux m’empêcher de donner votre mail personnel :
mmflint@aol.com
Au fait, Monsieur Moore. À quand un Bowling for Baghdad ?
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* Philip Garber est sociologue et chercheur associé à l’université de Strasbourg.
* Le titre du présent article est librement inspiré d’une longue et forte excellente analyse de Laurent Murawiec sur les intellectuels français et leurs regards sur les Etats-Unis.
www.moorewatch.org
www.bowlingfortruth.com
Ainsi parlait Zarathoustra
"Il est passé par ici, il repassera par là..."