Ca passe ou ça casse...

Le gouvernement israélien vient de déclarer la bande de Gaza dans son entièreté zone militaire fermée. Concrètement, plus aucun israélien qui n'est pas spécifiquement un résident d'une des colonies de la bande de Gaza n'est autorisé à s'y rendre.

A un tout petit peu plus d'un mois de l'évacuation prévue pour l'ensemble de ces colonies, le vrai bras de fer vient de commencer. C'est maintenant l'état d'Israël contre l'état colon. On va enfin savoir lequel des deux survivra.

Le premier temps fort, ce sera probablement lundi, où les organisations opposées au retrait israélien de Gaza organisent une marche sur Gaza pour laquelle ils attendent 100 000 personnes. La zone étant maintenant interdite, l'armée a pour instruction de les empêcher de passer. La grande question, c'est de savoir si la confrontation deviendra violente ou pas. L'armée a pour consigne de ne tirer qu'en dernier ressort, mais l'usage des armes n'est donc pas exclu d'avance.

Pour la suite, certains mouvements ont déjà prévenu qu'ils envisageaient de bloquer le trafic routier sur l'ensemble du pays deux jours par semaine jusqu'à la fin de la crise. Individuellement, des soldats déclarent ne pas vouloir participer aux opérations d'expulsion des colons, mais l'armée a pour le moment une ligne de conduite très ferme à ce sujet. Que se passera-t-il si le nombre de réfractaires augmente ?

A la fin, quand la poussière retombera, on saura si l'état d'Israël est toujours un état de droit, ou si c'est la république bananière à laquelle il ressemble de plus en plus depuis une dizaine d'années.

La funèbre ironie étant que c'est un des maîtres à penser de la bananièrisation qui --au moins en apparence-- cherche maintenant à y mettre fin.

Écrit par O. le 13 juillet 2005 à 14:15