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Fais des bulles, petit libéral...

Institut Turgot : le think-tank libéral français.

Je n'invente rien. Ca existe. C'est là. Et ça me fait pleurer de rire.

Rien que le terme «think-tank», quand on y pense, prète à rire. Quand j'entends le mot, j'ai des images perturbantes : un aquarium géant avec des libéraux nus tous ridés par l'exposition à l'eau qui tournent en rond, de paroi en paroi.
Les séances doivent être agitées, notez :

Tous les courants de la pensée libérale sont réunis au sein de l'Institut Turgot qui rassemble aussi bien des partisans de l'école classique, des néoconservateurs, des tenants du ”Public Choice”, des monétaristes, des membres de la ”nouvelle macroéconomie classique” ou de "l'école autrichienne".

Mais bon, si tous ces courants existent, c'est par définition qu'ils ne sont pas d'accord entre eux non ? Vous imaginez un peu le crêpage de chignon entre un tenant de «l'école autrichienne» et -gloups- un «monétariste» ? Passionnant. À la pause la secrétaire distribue des brioches et du thé au jasmin. Notez tout de même que ces ringards de «l'ancienne macroéconomie classique» ne sont pas sur la liste. Il y a des limites.

Leurs références ? L'habituel bataillon d'obscurs, plus Maggie Thatcher et Ronald Reagan. Ajoutez Lagaff' et la conquète du monde est pour demain...

Et puis attention, hein, c'est pas fréquenté par n'importe qui !

L'Institut Turgot a reçu, le 4 avril 2005, M. Edouard Balladur pour une discussion sur le thème de "la fin de l'illusion jacobine", sujet de son dernier livre.
Cette réunion est ouverte exclusivement sur invitation. Comme toutes les "Rencontres Turgot", elle s'adresse à un public de responsables de mouvements libéraux, d'hommes d'entreprise, d'universitaires et de hauts fonctionnaires.

Mais j'imagine bien «l'homme d'entreprise» rentrer chez lui le soir après une réunion avec Édouard Balladur lui-même, soupirant de la satisfaction du devoir accompli : ce soir, il a encore un peu, entre deux petits gâteaux secs, changé le monde, l'amenant vers les douceurs libérales.

Et à part ça ?

Ben avec un peu de chance ça nous fait quelques chômeurs en moins. Pour nous préparer à en avoir plus.

Écrit par O. le 15 juin 2005 à 14:04

En plus, ils lisent des auteurs que toi pas connaître.

On peut difficilement faire plus suffisant, comme style, mais passons...

Balladur est en ce moment-même à la tribune de l'Assemblée Nationale. Son discours est comme il se doit révolutionnaire... Pfiouuu...

"Ne nous voilons pas la face, cette croissance est insuffisante face à nos concurrents, asiatiques. Il faut poursuivre cette politique de réformes dont notre pays a besoin. Voilà les réflexions que je souhaitais vous soumettre... Ne nous décourageons pas...."

C'est sûr qu'au niveau découragement il n'y a pas trop de soucis à se faire pour lui.

Mis à jour par aqb le 15 juin 2005 à 16:04

On peut difficilement faire plus suffisant, comme style, mais passons...

C'était un peu ma réponse du berger à la bergère. Mais bon, si tu prends tout à la lettre aussi...
O. a le sens de l'humour, lui.
Na.

Son discours est comme il se doit révolutionnaire

Mais nous sommes les champions des discours révolutionnaires (remember Villepin à l'ONU ? l'intégrale de Chirac ?) !
C'est quand il s'agit de passer à l'acte qu'il n'y a plus personne.

Tu as vu l'ombre d'une réforme révolutionnaire, toi ?
Moi non.

Mais bon, je m'y fais petit à petit, à notre destin argentin.
L'ultra-ultralibéralisme (lu dans un article du Monde, je crois) ne devrait pas passer en France avant 2048.

S'il fait beau.

Mis à jour par Zarathoustra le 15 juin 2005 à 18:16

On n'a jamais vu un économiste avoir raison sur quoi que ce soit, et rarement pour longtemps.

Voir pour exemple ce que je rapportais à l'époque ici

Note que c'est toujours ça de pris pour le chômage : ce gars a un job. Comme tous ses collègues, il vaticine sur des trucs dont personne n'a en fait la moindre idée sauf parfois pour les expliquer a posteriori.

Et de toute façon, toute personne pronant comme une réussite l'économie anglaise devrait s'abstenir de le faire en public, ou devrait aller faire un stage de quelques mois en Angleterre, essayer de prendre le train pour traverser le pays ou d'aller à l'hôpital. Vu du Hilton, je suis certain que c'est très bien l'Angleterre, note.

Mis à jour par O. le 16 juin 2005 à 15:56

On n'a jamais vu un économiste avoir raison sur quoi que ce soit, et rarement pour longtemps.

pourtant ça ne t'empeche pas d'evoquer le manque d'economiste de "macro classique" dans les "think-tank" liberaux, et quand je t'en montre un, tu me reponds que de toutes façons l'economiste n'a "jamais raison sur quoi que ce soit".

Donc, si les economistes n'ont jamais raison sur quoi que ce soit, comment juger du bien fondé de tel ou tel politique (étatique ou pas), puisque ceci n'ont jamais raison?

Tout ce que je te demande, c'est d'être logique avec toi même. A moins que tu ne le soit déjà?

Mis à jour par Zilch le 16 juin 2005 à 16:15