12 janvier 2005
Un air de déjà vu...

Le Guardian d'hier a un article assez pesant. Il s'agit d'un journaliste irakien se rendant à Fallujah, plus d'un mois après l'assaut américain, pour faire le poids.

L'article est particulièrement lourd pour moi, parce qu'il m'impose des réminiscences de situations connues à Jénine, dont je me passerais bien. C'est aussi, néanmoins, ce qui me fait dire qu'il "sonne" vraiment juste, et que l'auteur est probablement assez près de la réalité des choses.

Les faits marquants de l'article :

- le nombre de combattants irakiens tués est pour le moins flou : on manque de corps. Mais les américains disent qu'ils en conservent plusieurs centaines au frais dans une usine. Pourquoi ? allez savoir.

- la situation sanitaire dans la ville est très difficile, et les habitants n'y ont pas la vie facile en raison des snipers... américains et d'un extrèmement sévère couvre-feu. Tiens, moi qui pensais que la bataille était finie.

- au cours de l'assaut tous les médecins et infirmières se sont vus confisquer leurs téléphones, et toutes les communications de l'hôpital ont été coupées par les américains. Il a été interdit au personnel de traiter qui que ce soit. Quelqu'un sait épeler Genève en américain ?

- les forces irakiennes "officielles" engagées étaient majoritairement shiites, dans un environnement sunnite : bien joué.

Je vous cite la conclusion de l'article, mais allez lire le reste vous-même.

The US military destroyed Falluja, but simply spread the fighters out around the country. They also increased the chance of civil war in Iraq by using their new national guard of Shias to suppress Sunnis. Once, when a foreign journalist, an Irish guy, asked me whether I was Shia or Sunni - the way the Irish do because they have that thing about the IRA - I said I was Sushi. My father is Sunni and my mother is Shia. I never cared about these things. Now, after Falluja, it matters.
L'armée américaine a détruit Fallujah, mais n'a fait que disséminer les combattants dans le pays. Ils ont aussi augmenté le risque de guerre civile en Irak en utilisant leur nouvelle garde nationale shiite pour réprimer des sunnites. Une fois, alors qu'un journaliste étranger, un irlandais, m'avait demandé si j'étais shiite ou sunnite, à la façon des irlandais à cause de l'IRA, j'avais répondu que j'était Sushi [SUnni / SHIa - ndt.]. Mon père est SUnnite et ma mère SHIite. Je n'ai jamais accordé d'importance à ces trucs là. Maintenant, après Fallujah, c'est important.

L'article est ici.

Entre les oreilles : Pat Metheny Group - The Way Up - part one

Écrit par O. le 12 janvier 2005 à 07:50
Réactions

J'ai déjà du mal à lire ce genre de discours en temps ordinaire, mais quand c'est en plus hors sujet, hein... poubellisé à 08:30 pad O.

Mis à jour par Stéphanie le 14 janvier 2005 à 08:16

Bon. Comme c'est plutôt calme en ce moment, voici quelques zaratheries :

- Mais les américains disent qu'ils en conservent plusieurs centaines au frais dans une usine. Pourquoi ? Pour les manger. Plus tard.

- Tiens, moi qui pensais que la bataille était finie. Ben, vu qu'avec le camp d'en face, les discussions ne sont pas très constructives, il est difficile d'être deux à faire la paix.

- Quelqu'un sait épeler Genève en américain ? Pareil que précédemment, faut être deux à respecter les papelards de Genève.

- les forces irakiennes "officielles" engagées étaient majoritairement shiites, dans un environnement sunnite : bien joué. Mon Dieu ! Quelle horreur ! Si les Américains ne respectent même plus les *tensions* interreligieuses, où va-t-on...

Mis à jour par Zarathoustra le 17 janvier 2005 à 12:26
- Tiens, moi qui pensais que la bataille était finie. Ben, vu qu'avec le camp d'en face, les discussions ne sont pas très constructives, il est difficile d'être deux à faire la paix.
Hors sujet. Ce sont les américains qui disent que la bataille est finie. Qu'ils l'ont gagnée.
Pareil que précédemment, faut être deux à respecter les papelards de Genève.
J'ai la flemme de chercher, mais je suis bien convaincu que la convention de Genève est "unilatérale" et ne dépend pas de contre qui tu te bats.
Mon Dieu ! Quelle horreur ! Si les Américains ne respectent même plus les *tensions* interreligieuses, où va-t-on...
On va à la guerre civile.

Incidemment, ça rime avec "imbécile".

Mis à jour par O. le 17 janvier 2005 à 12:54

- Hors sujet. Ce sont les américains qui disent que la bataille est finie. Qu'ils l'ont gagnée. Une victoire, ça se préserve. D'où les snipers, le couvre-feu, etc. On ne sait jamais. Des fois que certains voudraient remettre ça...

- J'ai la flemme de chercher, mais je suis bien convaincu que la convention de Genève est "unilatérale" et ne dépend pas de contre qui tu te bats. C'est bien pour cela qu'elle ne sert strictement à rien.

- On va à la guerre civile. C'est effectivement une possibilité. Mais, étant de nature optimiste, je ne pense pas que Sunnites et Chiites aient ce genre d'ambitions.

- Incidemment, ça rime avec "imbécile".
En même temps, j'avais annoncé la couleur. :)

Mis à jour par Zarathoustra le 17 janvier 2005 à 13:45
O.: - J'ai la flemme de chercher, mais je suis bien convaincu que la convention de Genève est "unilatérale" et ne dépend pas de contre qui tu te bats.
Zara: C'est bien pour cela qu'elle ne sert strictement à rien.

En suivant ton raisonnement on tombe rapidement dans la barbarie. Tu trouveras toujours un #%&£$ pour dépasser les limites de l'horreur dans une guerre, à la fin tu peux même justifier de lacher une bombe H pour nettoyer Fallujah...

La convention sert au moins à essayer d'empêcher une démocratie de trop se comporter en barbare dans le cadre d'un conflit. Regarde le problème de la torture, ne t'inquiète pas que son utilisation serait courante par les démocraties si Genève n'était pas là...

Mis à jour par loïc le 17 janvier 2005 à 14:28

"Jénine, Jénine" : un documentaire mensonger financé par l'autorité Palestinienne
19 janvier 2005 - Par Aaron Klein* © 2005 WorldNetDaily.com. Traduction : www.laveritemaintenant.org

Une autre affaire de manipulation audiovisuelle dans laquelle Israël a été scandaleusement soupçonné de massacre. Cette accusation de massacre n'est pas sans nous rappeler le principe de l'accusation en miroir (lire sur laveritemaintenant.org) qui a été le moteur du génocide Rwandais. "Tuez-les tous avant qu'ils ne vous tuent" était ce que les Hutus pouvaient entendre régulièrement sur les ondes de la radio des mille collines, radio d'Etat qui leur faisait croire que les Tutsis avaient planifié d'exterminer les Hutus.


Un réalisateur palestinien, qui a produit un documentaire prétendant que les troupes israéliennes avaient commis des crimes de guerre dans un camp de réfugiés, a avoué, dans une déposition datant de la semaine dernière, la falsification de scènes, ceci à l'aide d'informations inexactes, ainsi qu'au soutien financier du projet par l'autorité Palestinienne, a appris le WorldNetDaily.

Muhammad Bakri, producteur de "Jénine, Jénine", un documentaire qui déclare qu'Israël a commis un génocide dans le camp de réfugiés en Avril 2002, a admis, dans une déclaration la présence d'inexactitudes tout au long dudocumentaire. Le réalisateur est poursuivi en justice par cinq soldats israéliens apparaissant sur la pellicule du film, film qui prétend que les troupes israéliennes ont tué un "grand nombre" de civils, mutilé des corps palestiniens, exécuté au hasard et bombardé des femmes, des enfants ainsi que des handicapés mentaux et physiques, et ont rasé entièrement le camp de réfugiés, incluant une aile de l'hôpital local.

Le documentaire ne montre pas de prises de vue des prétendues atrocités, mais dans certaines scènes, les visages de soldats, ceux ayant engagé des poursuites à l'encontre de Bakri, ont été superposées comme « témoin oculaire », et il était indiqué qu'ils avaient commis des « crimes de guerre ».

Mais Bakri, dans une déposition obtenue par WND (WorlNetDaily), a avoué avoir "cru" les témoins sélectionnés, mais qu'il n'a pas vérifié l'information qu'ils ont fournie.

"J'ai cru ce que l'on m'a dit. Ce que je n'ai pas cru n'a pas été inclus dans le film », a déclaré Bakri.

Interrogé au sujet d'une scène dans laquelle on laisse entendre que les troupes israéliennes avaient roulé par-dessus des civils, Bakri a avoué avoir construit lui-même le film selon un « choix artistique ». Il a également répondu par la négative quand on lui a demandé s'il croyait « qu'au cours des opérations à Jénine, les soldats israéliens avaient tué des gens au hasard ».

Dans peut-être l'élément le plus explosif de la déposition, Bakri a avoué que son documentaire, qui a été projeté dans des salles de par le monde, a été financé en partie par l'autorité palestinienne. Il a dit que Yasser Abed Rabu, ministre palestinien de la culture et de l'information et membre du comité exécutif de l'ancien chef de l'OLP Yasser Arafat, « a couvert une part des dépenses du film ».

Israël est entré à Jénine, qui était considéré comme un centre de recrutement et d'opérations terroriste, dans le cadre de son opération de bouclier défensif, afin de casser la spirale des attentats-suicides en augmentation, attentats perpétrés par le Hamas, le Jihad Islamic et les brigades des martyrs d'Al Aqsa. Israël a envoyé des unités d'infanterie afin de combattre maison par maison.

Des plaintes de massacre ont immédiatement été portées, à la suite de l'opération, par la direction palestinienne, qui a parlé de plus de 500 civils tués, ainsi que de milliers de blessés, alors qu'il a été plus tard convenu que 56 palestiniens, la plupart armés, furent tués, et que 23 soldats israéliens furent tués dans la bataille.

Les comptes rendus des media, les preuves de documentaire ainsi que les investigations réalisées par plusieurs organisations humanitaires, ont rapidement prouvé qu'il n'y avait pas eu de massacre.

Le film de Bakri met en scène plusieurs "témoins" décrivant la "brutalité" de l'armée israélienne, prétendant qu'Israël a attaqué et tué "beaucoup, beaucoup" de palestiniens avec des tanks, des avions et des tireurs, ceci bien que Bakri ne dresse à aucun moment la liste des palestiniens tués.

Mais un film réalisé par Pierre Rehov, « La route de Jénine », semble réfuter nombre des allégations de Bakri, et a été cité au cours du procès à l'encontre du réalisateur palestinien.

Une des assusations de Bakri est qu'Israël aurait tiré 11 missiles sur un hôpital de Jénine, rasant l'installation alors que les patients étaient à l'intérieur, et plus tard empêchant le personnel d'urgence d'accéder au secteur. Le directeur de l'hôpital, Dr. Mustafa Abo Gali, a déclaré, au cours de l'audience de Bakri, que « la totalité de l'aile gauche avait été détruite. Des avions de combat lançaient leurs missiles toutes les trois minutes ».

Cependant dans "La route de Jénine", Rehov a également interviewé Gali, qui montre au réalisateur l'étendu des dommages - un petit trou à l'extérieur d'un building, dont l'aile gauche est entièrement intacte. Rehov a également fourni des images aériennes de l'hôpital au dernier jour de l'incursion, montrant tous les quartiers de l'hôpital normalement debout.

Quant à l'allégation de Bakri selon laquelle les ambulances n'étaient pas capables d'atteindre le secteur, Dr. David Zangen, officier chef médical de l'armée israélienne à Jénine durant l'incursion, décrit à Rehov la façon dont les soldats israéliens ont traité nombre de combattants palestiniens blessés, y compris des membres du Hamas. Rehov a même montré une scène dans laquelle un soldat israélien autorise Gali en personne à recevoir tout approvisionnement nécessaire à l'hôpital de Jénine.

Tamar Sternthal, du Comité pour l'exactitude des reportages au Moyen-Orient a écrit que « même un observateur désinvolte noterait des incompatibilités évidentes dans le « témoin oculaire » sur lequel repose Bakri. Par exemple, un interviewé âgé accuse les Israéliens d'avoir fait prisonniers des Palestiniens en leur demandant de se dévêtir : « Certaines personnes étaient complètement nues face à leurs frères, sœurs et enfants, qui étaient utilisés comme des boucliers humains ». Cependant, l'image qui accompagne ce commentaire ne le soutient pas ; elle montre un groupe de palestiniens, quelques-uns d'entre-eux sans chemise. Tous portaient des pantalons. »

Bakri a également prétendu qu'un soldat israélien avait tiré sur les mains d'un villageois palestinien sans arme, Ali Youssef, et alors qu'il ne pouvait pas se lever, ils ont tiré sur ses pieds. Mais Rehov est allé trouver Youssef pour son propre documentaire, et révèle que Youssef se tenait dans un complexe de logements en compagnie d'hommes armés du Hamas quand il a été d'abord touché à la main. Les toubibs israéliens ont traité les blessures de Youssef, ont découvert un problème cardiaque congénital, pas de blessure aux pieds, et l'ont emmené en Israël à des fins de traitements dans un hôpital à Afula. Les papiers de l'hôpital révèlent que Youssef n'a pas du tout été touché à la jambe.

Zangen dit que Bakri a utilisé des techniques trompeuses de cinématographie afin de créer le mythe d'un massacre, une accusation maintenant confortée par la déposition de Bakri. Zangen cite une scène d'un tank se dirigeant vers une foule. Puis la scène se transforme en un écran noir, suggérant de façon mensongère que les gens furent tous tués, déclare Zangen. De même, Bakri, dont Zangen dit qu'il n'était sur la scène à aucun moment de la bataille afin d'obtenir des prises de vue, juxtapose à des fins trompeuses des images de tanks israéliens et des tireurs visant des enfants palestiniens, ce qu'a reconnu Bakri.

Quelques-uns des soldats ainsi juxtaposés inclus les cinq qui engageaient une poursuite en justice contre Bakri à la Cour de Tel-Aviv, et qui sont susceptibles d'obtenir jusqu'à 500 000 $ de dommages. Le contenu du procès, rédigé en hébreux et obtenu par WorldNetDaily, accuse Bakri de prétendre de façon mensongère que les soldats ont perpétré des crimes.

Les cinq plaignants sont actuellement des réservistes, et considèrent que leur vie professionnelle requiert un contact permanent avec des palestiniens, qui pourraient reconnaître leur visage à partir du documentaire de Bakri, et chercher à les attaquer.

« La flagrante utilisation de mensonges et de tromperie dans l'optique de bâtir une vitrine partiale de la souffrance des Palestiniens en proie à la brutalité d'Israël, le disqualifie de toute tentative de contribution à l'éclosion d'une quelconque « grande réalité ». Au contraire, « Jénine, Jénine » contribue à inciter à approvisionner la vicieuse propagande qui prétend que les Juifs ne sont même pas humains. », écrit Sternthal.

Mis à jour par robert le 19 janvier 2005 à 10:06

Tiens, une fois n'est pas coutume : je laisse un commentaire de Robert parce qu'il a au moins partiellement raison.

Je n'ai jamais accordé le moindre crédit au film "Jénine, Jénine". Lire ce que j'en disais à l'époque.

Cela dit, il s'est passé des trucs très moches à Jénine, n'en déplaise à Robert. Qui, lui, n'y a pas mis les pieds, à Jénine.

Mis à jour par O. le 19 janvier 2005 à 11:04