03 avril 2003
Beaucoup de bruit pour rien...

Voilà. Je l'ai vu.

Le film scandale. La terreur des "désinfos" qui se sont mobilisés pour obtenir sa déprogrammation...

Jénine, Jénine. Ouais. Bon.

Pas de quoi fouetter un chat. Vraiment pas de quoi fouetter un chat. Si les Israéliens ne sont pas capables d'affronter ce tout petit morceau de leur réalité, c'est... euh... pas très rassurant pour eux.

J'ai lu beaucoup de trucs sur ce film, notamment par ceux qui le critiquent.

Check-list :

- inexactitudes, exagérations, mensonges...
Là encore, pas de quoi fouetter un chat. J'ai lu le vibrant argumentaire du médecin israélien qui a vu le film. J'ai du mal à croire qu'il parlait vraiment de ce film là. On n'y prononce pas le mot massacre. On n'évoque pas des centaines de morts. On voit des gens sous le choc qui disent des trucs sous le choc. Si j'avais voulu faire un film, le réquisitoire aurait été beaucoup plus dur. Le cinéaste ne sait visiblement pas grand-chose. Il n'a passé que six jours à Jénine. Il aurait pu faire un brulot, il a fait une petite bougie.

- propagande, pas documentaire...
Ce n'est pas assez sérieux pour être un vrai documentaire. Et c'est vraiment très loin des films de propagande pure et dure que j'ai vus sur les télés palestiniennes et arabes sur le même sujet. C'est sa vision de ce qui s'est passé. Et après tout, même Bernard-Henri s'est permis de s'exprimer à ce sujet : pourquoi pas lui...? Il y a des effets de manche inutiles, des "figures de style" qui le disqualifient en tant que documentaire. Mais de là à parler de film de propagande... non. C'est pasteurisé.

- antisémitisme, incitation à la haine, etc...
Euh. J'ai du mal à ne pas carrément rigoler, là. Imaginez : on interviewe des gens qui viennent de tout perdre de leur vie, et on espère qu'ils vont parler d'amour et de fraternité ? Moi, je les ai trouvés carrément calmes et réfléchis, les gens qu'il a interviewés. Par rapport au bruit d'ensemble là-bas à l'époque. On peut argumenter, j'imagine... et encore.

En bref : ne traversez pas la moitié de la ville à vélo pour aller voir ça.

Par contre... il y avait en première partie un documentaire nommé "crossing Qalandia" qui est brillant d'intelligence, de pertinence, et qui montre à la perfection la vie que j'ai essayé de décrire. J'en reparlerai.

Écrit par O. le 03 avril 2003 à 22:06
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