05 octobre 2004
Grand jeu concours CCN - Lafronde !

Lafronde ayant décidé de m'enseigner la grammaire, vu qu'il cause meilleur la France que moi, je lance ici un appel aux bonnes volontés.

La question débatue est la suivante : Lafronde prétend, parmi nombre de billevesées, que la tournure : "il est susceptible de penser" peut s'utiliser de façon impersonnelle, comme, disons, "il est permis de penser", ou "on peut penser".

Moi, je prétends que c'est de la couille en barres.

Un de nous deux a raison, et l'autre a tort.

Le premier qui peut objectivement nous départager, et le prouver, gagne un repas à "Galathea Kroen", mon restau préféré à Copenhague, lors de sa prochaîne visite dans cette grande ville, si j'y habite encore à ce moment là.

Le reste des sujets qui nous oppose, c'est pas gérable : le monsieur croit au père Noël, et moi pas.

Mais pour ce sujet là "il est susceptible de penser" qu'il existe une sorte de réalité objective de la langue française.

Notez, le monsieur écrit sur internet, alors il a certainement raison, moi j'ai juste mon bac, et encore, parce que j'étais bon en gym. J'ai eu 4 en philo. Coef 4.

Entre les oreilles : Often in the open - Eberhardt Weber

Écrit par O. le 05 octobre 2004 à 23:19
Réactions

Indice numéro un :

Une recherche "il est susceptible de penser" sur Google donne... un résultat. Et ce résultat ne va pas dans le sens de Lafronde : "il" est clairement désigné comme étant un individu. Peu fréquentable, du reste. C'est ici.

Marrant, j'aurais pensé qu'une expression si courante devrait se trouver plus facilement.

Parce que si on fait une recherche avec "il est permis de penser", on trouve illico 834 réponses.

Mis à jour par O. le 05 octobre 2004 à 23:28

Marrant, avant de poster un commentaire j'ai aussi essayer de faire cette recherche, maintenant on trouve 2 liens.

Sinon, je note l'adresse... il va bientôt faire froid et sombre, bonne occasion pour t'inviter.

Mis à jour par Loïc le 05 octobre 2004 à 23:48

Il y en avait deux : neuf, en fait, mais 7 étaient le site de Lafronde lui-mêe pour la même phrase, et l'autre c'était ici quand je citais Lafronde. Donc je ne les comptais pas.

M'inviter ? Tu crois que je vais gagner ?

Mis à jour par O. le 06 octobre 2004 à 00:05

A chaque fois que je lis ou entends "il est permis de penser" ou quelque chose de semblable, je me remémore Coluche: "on s'autorise à penser dans les milieux autorisés"...

Si le "il" de "il est susceptible" n'est pas une référence directe à une personne ou un objet déterminé, et se trouve donc indéterminé, c'est effectivement de la couille en barre.

De plus, ce n'est qu'une formule que l'auteur emploie pour ne pas se mouiller; ce n'est ni une prise de position affirmée ("je pense qu'O. vient de péter"), ni la mise en avant d'un fait avéré ("O. m'a dit avoir pété"), ni le résultat d'une déduction éventuellement logique ("j'ai entendu le bruit d'un pet venant de la direction d'O. et senti une odeur infecte, donc il a pété"), ni quoi que ce soit d'autre qui pourrait démontrer une quelconque intelligence du propos, valide ou non. Mais M. Lafronde est sans doute susceptible (sans préposition) -- et certainement susceptible d'être pédant (avec).

Ceci dit, je ne suis qu'un jean-foutre sans tellement d'éducation (cf. mes exemples) et je me rangerai suis susceptible de me ranger volontiers à un avis plus éclairé. J'ai cependant appris qu'il ne faut pas forcément se fier à Saint-Google pour exprimer la "vérité" et, qu'en règle générale, il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur internet (et manifestement moins encore ce qu'y écrit Joe Lafronde).

NB: J'ai d'ailleurs aussi eu 4 en philo avec le même coef.

Mis à jour par gemp le 06 octobre 2004 à 01:57

"Il est susceptible de penser" est grammaticalement correct. Mais si le "il" ne représente pas une personne physique, cela n'a tout simplement pas de sens. D'autre part, "permis" est un participe passé et "susceptible" est un adjectif, ce ne sont pas des constructions similaires.

Mis à jour par Laurent le 06 octobre 2004 à 09:07

Cette expression est horrible !
Un adjectif qualificatif ne peut pas qualifier un pronom personnel utilisé de manière impersonnelle.

Par contre, une question est débattue avec deux "t". ;)

Mis à jour par Zarathoustra le 06 octobre 2004 à 10:35

Je dirais même mieux, c'est de la couille en barre chocolattée. Quel infame borborygme !!

Quand je relis l'infame sentance, j'ai les oreilles qui saignent.

PS: pas besoin d'être spécialiste en grammaire pour déceler ce genre d'abominations

Mis à jour par Omar le 07 octobre 2004 à 11:11

Omar, t'es sympa, mais si tu veux critiquer la grammaire défaillante de Lafronde (il n'y a pas que ça qui est défaillant d'ailleurs, mais bon, passons), ce serait gentil d'écrire "chocolatée", "infâme" et "sentence". "Sentence" ne me semble d'ailleurs pas le mot le plus approprié pour qualifier les innovations lafrondesques. Ah, sinon, un spécialiste en grammaire, je te le signale à tout hasard, ça s'appelle un grammairien.

Voilà voilà.

Mis à jour par melodius le 07 octobre 2004 à 18:04

En substance, même si la construction est grammaticalement correcte et qu'il est, sur un plan purement sémantique, impossible de démontrer en profondeur que cette assertion est réalisable ou non, l'on peut quand même déterminer l'incorrection de l'usage.

De plus, celà n'est ni drôle, ni riche, ni poétique. Et que l'on interroge Boileau Saussure ou bien Bergson, "la correction (au sens d'un ajout ou d'un renouvellement)en matière d'usage, la validité d'un néologisme ou l'addition d'un emploi à la langue doivent répondre d'une potentialité de modernisation de celle-ci dans un sens d'adaptation, de clarté ou d'esthétisme." Est-ce cas ? Non.

De fait (et parce que l'emploi de ce "il" impersonnel ôte à l'homme le possible accès à dieu, à l'orgueil ou au reniement de l'un, de l'autre ou des deux), tu payes ta gnôle, cher lafronde, sans mazarinade aucune, et tu travailles dans le sens du beau, ça nous soulagera un peu de la douleur que nous avons en apprenant que c'est Jelinek qui obtient le prix Nobel cette année (comme quoi, y a pas que royaume du Danemark que les choses pourrissent).

Mis à jour par eric le 08 octobre 2004 à 10:25