19 juillet 2004
La guerre dans la tête...
"We talk about killing all the time," he says. "I never used to talk this way. I'm not proud of it, but it's like I can't stop. I'm worried what I will be like when I get home."
"On parle tout le temps de tuer", dit-il. "Je n'ai jamais parlé comme ça avant. Je n'en suis pas fier, mais c'est comme si je ne pouvais pas m'en empêcher. Je m'inquiète sur ce que je serai quand je vais rentrer."

Paroles ordinaires de soldats. C'est en Irak, mais ça pourrait être n'importe où où des gamins sont lancés dans la guerre.

"I want to know if I killed that guy yesterday," Hall says. "I saw blood spurt from his leg, but I want to be sure I killed him."
Je veux savoir si ce type hier est mort." dit Hall. "J'ai vu du sang jaillir de sa jambe, mais je veux être sûr que je l'ai tué."
"Kill, kill, kill, kill, kill," Hall says. "It's like it pounds at my brain. I'll figure out how to deal with it when I get home."
"Tuer, tuer, tuer, tuer, tuer," dit Hall. "C'est comme si ça me martelait le cerveau. Je verrai comment m'en accommoder une fois rentré à la maison."

Il parait que faire tirer les recrues sur des cibles aux formes humaines à l'entrainement leur permet de mieux apréhender la réalité.

Et puis il y en a d'autres qui ont leur propre perception de cette réalité, naturellement :

"My soldiers, they are all warriors. They have no problems. I don't let them have problems. There is no place in this Army for men who aren't warriors."

"Mes soldats, ce sont tous des guerriers. Ils n'ont pas de problèmes. Je ne les laisse pas avoir de problèmes. Il n'y a pas de place dans cette armée pour ceux qui ne sont pas des guerriers."

Ça laisse songeur.

A lire, donc, cet excellent article [en Anglais] qui s'étend sur la guerre dans la tête, ses causes et ses conséquences.

Écrit par O. le 19 juillet 2004 à 07:43
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