Le retour des mercenaires

On le sait, ça se murmure ici ou là, mais c'est rarement clairement exprimé ou expliqué. Mais peu à peu l'image se dessine. La "coalition of the willing" qui a envahi l'Irak n'est pas exactement ce que l'on pense.

En nombre de personnels sur le terrain, il est naturellement admis que le second contingent, après les Américains, est l'Angleterre. Il n'en est rien. L'Angleterre a 9000 troupes sur le terrain, mais il y a plus de 10 000 agents privés assurant entre autres la sécurité du QG de Bremer, les communications, la formation de la police irakienne, la surveillance de l'aéroport de Bagdad, et tout un tas de tâches qu'on supposerait de prime abord réservées à des soldats. Nombre d'entre eux travaillent en kaki, armés. Ils tuent, et parfois sont tués.

Le Guardian nous apprend que sur les 87 milliards de dollars votés récemment par le Sénat plus de 30 sont attribués à des compagnies travaillant dans le domaine de la sécurité ou de l'intendance des armées. Plus de cuisiniers dans l'armée américaine, par exemple.

Même tendance au Kosovo. Les diplomates américains en Israël sont protégés par des "privés".

Ah oui, en passant, sur ces 87 milliards, 18 sont en fait effectivement affectés à la reconstruction du pays. Ils ne se mélangent pas avec les 30 affectés aux nouveaux mercenaires... et tous les pays ayant refusé de supporter la guerre ont été exclus des appels d'offre.

Une guerre idéologique, somme toute...

Voir aussi ici ou là... ou surtout là...

Écrit par O. le 10 décembre 2003 à 06:52