16 octobre 2003
Je dois être optimiste...

Plus je lis ici ou là des extraits de ce qu'on appelle "l'accord de Genève", plus je me dis qu'on va dans le bon sens, pour changer. Je sais que d'un côté comme de l'autre, il va faire grincer des dents, et les chevaliers de l'orthodoxie sont probablement déjà en train de passer la cotte de mailles au Miror. "On n'a pas le droit de [insérer ici la clause qui agace le plus]..."

Ben si. On a le droit. Et si au bout du compte ça sauvegarde l'essentiel, ça me va.

Envoyez-moi en bloc les nostalgiques de la Palestine mandataire, les illuminés du Grand Israël, et en gros tous ceux qui prétendent que leurs grands idéaux valent plus cher que ceux des gens capables de surmonter le mur de haine pour mettre à plat leurs différends. Les temps changent. On n'est plus en 1948, ni en -4000. C'est ici et maintenant, et il faut que ça cesse.

[Entre les oreilles : Flying Messenger - Frank Solari ]
Écrit par O. le 16 octobre 2003 à 07:22
Réactions

Tu ES optimiste. Mais bon... il le faut ! Cheer UP ! :)

Mis à jour par Matoo le 16 octobre 2003 à 10:16

Lue sur Libé cette remarque de G.W. Bush himself: «L'impression, c'est que le peuple américain n'a pas accès à la vérité». Elle est évidemment sortie de son contexte, mais l'idée est là et on ne la lui fait pas dire! :o)

Mis à jour par aqb le 16 octobre 2003 à 11:38

Moi aussi.
Béranger, et l'accord Beilin / Rabbo.

Mis à jour par Marc le 16 octobre 2003 à 12:30

J'ai repense a ce que tu as ecrit et qui m'a profondement choquee: 'on n'est plus en 1948'.

Eh bien en fait, pour plus de la moitie des Palestiniens, en quelque sorte, si...

Je viens de lire cet excellent texte de Daniel Barenboim en hommage a Edward Said:
http://electronicintifada.net/v2/article1987.shtml
et en particulier, ce passage avec lequel je suis entierement d'accord (le geste symbolique, c'est ce que j'entendais en fait par souci de la presentation, en ce qui concerne les refugies):

" Many Israelis and Jews did not want to tolerate his criticism, not just of the present Israeli government, but of a certain mentality that he identified in Israeli thoughts and deeds‚ namely the lack of empathy with the fact that the very same war of independence of Israel in 1948, which brought about the acquisition of a new identity for the Jewish part of the population, was not just a military defeat, but also a psychological catastrophe for the non-Jewish population of Palestine. And therefore he was critical of the inability of Israeli leaders to make the necessary symbolic gestures that have to precede any political solution. The Arabs, on the other hand, were and are still unable to accept his sensitivity toward Jewish history, limiting themselves to repeat their innocence as far as the suffering of Jewish people is concerned. "

J'ai repense aussi a un dialogue entendu sur France-Culture entre Elias Sanbar et Zeev Sternhell. Sternhell parlait de Gilo comme 'une banlieue de Jerusalem', et Sanbar a tique immediatement, en expliquant: vous comprenez ici comment les negociations avec les Israeliens ont ete si difficiles...Pour nous, le repere c'est la ligne verte - clair et net. Pour eux: non, apres 30 ans, vous comprenez, les choses ont change sur le terrain, etc, etc... donc pas de repere precis, et une realite qui se construit jour apres jour...
Donc: 'on n'est plus en 1967'.

Eh bien, pour beaucoup de Palestiniens, en quelque sorte, si...et les jolis 'villages' israeliens sont bien des colonies.

Amities,
Christine.

Mis à jour par Christine le 20 octobre 2003 à 15:25

C'est une question de perception. Pour moi Gilo est une banlieue de... Betlehem. :)

Ma position sur le droit au retour est simple : justice ne peut pas être rendue. Beaucoup des 480 villages détruits de l'époque sont maintenant des parkings ou je ne sais quoi. Il est de plus totalement irréaliste de réimplanter maintenant des Palestiniens dans une zone à population israélienne. L'injustice perdurera. Mais on a plus de chances de la réparer un peu en relogeant les réfugiés dans les territoires qu'en tentant de les greffer en Israël. Au passage, l'accord de Genève fait mention particulière de la priorité à donner aux réfugiés palestiniens du Liban.

Ca ne veut pas dire que ça ne me désole pas, mais c'est comme ça.

Je n'ai pas en revanche le même raisonnement pour les colons dans les territoires. Eux n'ont été chassés de nulle part : ils se sont imposés. Et finiront comme tous les colons depuis les années 60 : mal traités dans leur pays d'origine. Ca ne m'amuse pas non plus, même si pour être tout à fait honnête ça me chagrine moins que le sort des réfugiés palestiniens.

Mis à jour par O. le 20 octobre 2003 à 15:41