14 septembre 2003
Puisqu'on vous le dit...

C'est rassurant de savoir qu'on n'est pas seul à voir que le roi est tout nu...

Whether the Israeli-Palestinian dispute is rooted in religious hostility, or whether it is based on a national feeling of injustice, or whether it is a direct consequence of the conquest of the territories, there can be no solution to it without Israel's withdrawal to the Green Line border of pre-1967. Whoever insists on the continuation of Israeli occupation in the territories consigns the sides to an eternal dispute. This is because no Palestinian leader will ever be able to secure his people's assent to the conquest.

Que le conflit Israélo-Palestinien soit enraciné dans l'hostilité religieuse, basé sur un sentiment national d'injustice, ou qu'il soit une conséquence directe de la conquète des territoires, il ne trouvera pas de solution sans le retrait d'Israël sur la Ligne Verte des frontières pré-1967. Quiconque insiste sur la continuation d'une occupation israélienne des territoires condamne les parties à une dispute sans fin. Car aucun leader palestinien ne sera jamais capable de forcer le consentiment de son peuple à la conquète.

C'est le verdict d'Uri Benziman dans le Ha'aretz du jour (et, comme d'hab, en Français dans le Solidarité-Palestine de demain).

C'est une évidence pour quiconque a mis les pieds en Palestine (à part, visiblement, les soldats israéliens, mais ça se comprend). Ce que les Israéliens appellent un leader modéré, ce serait un leader qui accepterait un certain niveau de concessions, telle qu'une évacuation partielle et mal négociée des territoires, à la "road-map". Ce qu'ils ne veulent pas comprendre, c'est qu'un leader qui signerait ça se trouverait instantanément coupé de sa base, et qu'une paix basée sur ça ne vaudrait pas le prix du papier sur lequel elle est signée.

En un sens, et pourtant je ne l'aime pas, Arafat -en gardant un certain niveau d'intransigeance, fait plus pour la paix qu'il n'y parait. Et en tout état de cause, il est le seul (avec probablement Marwan Barghouti, dont on oublie trop aisément côté israélien qu'il a été un partisan passionné du processus de paix pré-intifada) à avoir assez d'assise pour faire "avaler" au peuple Palestinien les concessions que de leur côté il faudra bien qu'ils fassent.

[Entre les oreilles : Good Morning - Alain Caron et Michel Donato]

Écrit par O. le 14 septembre 2003 à 08:23
Réactions

L'article d'Uzi Benziman est en fait un constat de betise du peuple palestinien, qui sacrifie son bien-etre en restant ancre sur sa fierte bafouee par la conquete de terres par des juifs a leur depens, et je dis bien de juifs, puisqu'il faut rappeler que l'occupation de ces memes terres par la Jordanie et l'Egypte n'agitait la conscience de personne. Ou alors c'etait parce qu'Arafat n'etait pas encore entre dans le jeu pour fanatiser le peuple palestinien sur ce sujet.

Pour revenir a ce passage de Benziman, c'est en d'autres termes une approche raciste. Qui consiste a dire que les palestiniens sont tetus et violents. La meme approche que l'on retrouve dans une certaine extreme-gauche bien-pensante, et qui consiste a constamment exiger d'Israel qu'il se retire, ou qu'il accorde des droits a ses ennemis dans ses propres frontieres, ou une autre forme de l'impossible, tout ca parce que les arabes sont incorrigibles et qu'on peut rien leur faire accepter tant que leur fierte n'est pas retablie.

Moi je pense que le peuple palestinien peut comprendre l'idee de concession, tout comme nous. Et qu'ils n'ont pas besoin d'Arafat pour cela, d'autant que compter sur une baisse de son intransigeance est un reve confine depuis bien longtemps au rang de fantasme.

En ce qui concerne Barghouti, j'ai moi aussi davantage d'estime pour lui. Et je reste convaincu que les geoliers israeliens le gardent comme un joker, prets a le sortir pour presenter une alternative de derniere minute a Arafat. D'autant qu'il a pas mal de sang juif innocent sur les mains lui aussi, ce qui est apparemment necessaire pour gagner l'estime du peuple palestinien. Mais il est intelligent et pragmatique, lui au moins, et on a besoin de ca de l'autre cote.

Mis à jour par boq le 14 septembre 2003 à 10:14

On n'a pas lu le même article, visiblement.

Mis à jour par O. le 14 septembre 2003 à 10:37

Je ne lis pas tous les editoriaux d'Haaretz, question de salubrite, et je n'ai pas lu l'article de Benziman entierement, quoique je ne sais pas d'ou me vient cette impression de le connaitre dans son integralite simplement a partir du passage qui t'a plu et qui sera certainement devore tout cru par les partisans de la Palestine. Bref j'ai seulement lu ce passage, que je commentais independemment de son contexte, comme toi.

Je regrette quasiment a chaque fois d'avoir participe a ton forum. Et je ne crois pas que ce soit une question d'opinion ou meme d'argument... plutot une question de dialogue. Mais d'une autre cote ca me rappelle une des raisons principales de mes debuts comme bloggeur, et c'etait le ras-le-bol des forums Proche-Orient qui tournent en rond entre interlocuteurs indecrottables, d'ou le choix assume du monologue. Alors, va, je te comprend. Bonne journee et j'espere ne pas t'avoir trop derange ;-).

Mis à jour par boq le 14 septembre 2003 à 11:18

C'est certain qu'à ne lire que ce qui "arrange" et laisser ce qui "dérange" on ne peut pas avancer. On tourne en rond. La salubrité c'est de lire tous les points de vue, y compris dérangeants. Ne serait-ce que pour ne pas s'enfermer dans l'aveuglement et sombrer das l'endoctrinement.

Mis à jour par aqb le 14 septembre 2003 à 12:03

aqb, contente-toi, avant de donner des lecons, deja de ne pas traiter de senile tous les points de vue qui te derangent. L'humilite t'ouvrira des nouvelles portes de comprehension ;-).

Mis à jour par boq le 14 septembre 2003 à 14:28

Tu m'as mal compris, je ne te faisais pas la leçon. Je ne m'excluais aucunement de la remarque que j'ai formulé. On a tous tendance à vouloir aller vers ce qu'on a envie d'entendre. Pourtant, "l'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté" disait N. Boileau. Quant à Revel, il eu fallut y voir une pointe d'humour, n'enlevant rien au fait que ses propos étaient complètement orientés. Je n'ai jamais été friand de ses chroniques, notamment celles du Point, tant elle sont partiales, mais là il battait tous les records. Le donneur de leçon Revel, devrait aller visiter le terrain avant de publier ses "pensées". Non? Amitiés (& keep cool)

Mis à jour par aqb le 14 septembre 2003 à 17:12

Aye, here is probably the most complex conflict : israelis and palestinians both lost too much. There won't be peace as long as there won't be trust again. It can take some time, trust me ...

I also think it's useless to try to "impose" a peace. We could see that the brilliant "iraqi freedom" only freed iraqi anger, kept during those 25 last years by Saddam (does this fuckin' name take a bloody "h" ? I can't remember).

I have a better idea : let's put Arafat and Sharon on a desert island, and let them fight ... And let the israeli good youth make peace with the palestinian good youth.

It'ts nothing but what I think :p

[Damn', it's sounds good ! What is it lad ? Black Sabbath - N.I.B]

Mis à jour par Keith MacDonald le 16 septembre 2003 à 10:01

J'ai vraiment ce pessimiste sentiment qu'on y arrivera jamais, car il y aura toujours des deux côtés des gens qui refuseront la paix quelle qu'elle soit ou presque, et qui seront assez puissants pour la faire échouer. Je pense autant aux fanatiques palestiens qu'à ceux qui ont tué I.Rabin, ou aux ultra-orthodoxes.

Et de plus en plus je me demande : Arafat et Sharon font-ils partie oui ou non de cette catégorie ???

Mis à jour par Neko le 17 septembre 2003 à 14:50

A mon humble avis : oui.

Mis à jour par O. le 17 septembre 2003 à 14:58