06 juin 2003
Le GU dans l'art de la tartine...

Peu de gens l'ont remarqué, peut-être, mais tout est dans le g. Quand Bush a dit à Sharm el Sheikh qu'il soutient un projet de continuité territoriale, il n'a pas fallu dix minutes à un porte-parole de la maison blanche pour passer l'éponge : le président a dit contiNU mais il pensait contiGU.

Tout est dans le G. Mais, dites-moi. Vous l'aviez entendu quand, dans une conversation, le mot "contigu", pour la dernière fois ? Et en relation avec le problème du Proche-Orient ? Honnêtement ? Or, depuis trois jours, la presse israélienne, la presse américaine, le placent dans toutes les phrases situées à moins de 100 kilomètres du Jourdain.

Ce G, c'est un coup de génie. Continuité territoriale, tout le monde sait ce que ça veut dire : ça veut dire un territoire palestinien de bout en bout, sans obstacle, sans petits morceaux d'Israël dedans. Mais contiGu, c'est une autre histoire : ça veut dire que le territoire est constitué de petits morceaux qui se touchent.

Quand on ouvre son dictionnaire à la page "contigu", on se rend compte qu'il n'est pas question de virer les colonies. On va en bouger quelques unes (dix-sept, disent les rumeurs persistantes) qui feraient trop évidemment obstruction, mais dans l'ensemble, la continuité territoriale palestinienne est morte lundi.

On pourra certes se déplacer d'une extrémité à l'autre. Mais il n'est pas dit - et il est même maintenant dit le contraire - qu'on pourra le faire en ligne droite. Il va falloir contourner quelques "blocs" de peuplement israéliens.

Comme d'habitude, les Palestiniens vont l'avoir dans le GU.

Écrit par O. le 06 juin 2003 à 07:32
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