16 décembre 2002
En (presque) direct de Ramallah...

Message reçu ce jour de mon amie Claude, restée là-bas :

Lundi de décembre sous la pluie qui est indispensable mais qui donne un air lugubre à la ville, l'occupation « douce » continue à Ramallah.
Les jeeps israéliennes passent en terrain conquis, presque en touristes dans les rues de la ville, et c'est d'une insolence tranquille insupportable.
Parallèlement dans de nombreux quartiers les ordures s'accumulent. A Al-Bireh surtout. Sales les Palestiniens ? Ou occupés ? C'est que la plupart des décharges se trouvent en zone C et l'accès en est interdit aux services de répurgation. Alors on brûle les déchets, toxiques ou pas, dans les conteneurs le long des trottoirs ou à même le bitume et le risque sanitaire préoccupe les autorités.

C'est qu'il ne faut pas nécessairement des chars pour empêcher toute une ville, un pays, de vivre. Les chars, ils sont ailleurs. A Bethléem, à Hébron, à Gaza, à Naplouse.

Naplouse... Des journalistes et des étudiants arrêtés, une fac envahie et vidée manu militari avant- hier et encerclée hier, et puis levée généreuse du couvre-feu de 6 à 18 heures ! Avec en bruit de fond le rugissement des F16 qui depuis 3, 4 jours survolent la ville.
Comme des tas de gens N. descend en ville refaire les provisions indispensables, car ce fichu siège n'en finit pas. Et là, au Daouar, la place centrale, les chars, transports de troupes et jeeps de l'IOF (Israeli occupation forces comme on dit souvent ici maintenant) sont aux aguets, ils tirent sur les gosses qui se rassemblent et veulent jeter quelques cailloux. Tout le monde se rentre précipitemment, belle levée de couvre-feu !

A Bethléem les mêmes démocrates de l'IOF ont déclaré qu'ils resteraient présents, bien sûr, pour Noël, mais qu'ils faciliteraient la vie des Palestiniens qui voudraient aller à la messe de minuit !
Un interdit de séjour par contre, et encore un keffieh sur une chaise vide en perspective ! Il faudra sans doute que les croyants remercient ?

A Falamia, près de Qalqilya, proche du mur de la honte que les Israéliens construisent en confiscant au passage (ou en priorité, selon un plan bien établi au nom encore une fois de la sécurité) des hectares de terre agricole et une trentaine de sources, on n'a plus d'eau, les canalisations ont été à nouveau défoncées par les bull-dozers.
Ca me rappelle la Muqata'a en Avril quand après de longs jours sans eau l'autorisation de réparer les tuyaux arrachés était enfin accordée par les Israéliens. Des ouvriers de la compagnie palestinienne des eaux, sous surveillance et en plusieurs jours (les heures de travail autorisées étaient courtes) avaient à peine fini de remettre en état que, quel dommage, un char roulait sur les canalisations ! Accident regrettable, plus d'eau !!! et le temps d'avoir une nouvelle autorisation...
psychologique, occupation sale, sans jeu de mots, ça n’en finit pas, sous des formes diverses.

C’est ce que la campagne civile du GIPP va dénoncer une fois encore à Ramallah et ailleurs en Palestine occupée à la fin du mois.Le forum social qui en fera partie sera centré sur la Palestine.
Il faut en faire un grand moment de la lutte contre l'occupation et pour la protection des Palestiniens, il faut venir en nombre dire non à l'inacceptable qui est le quotidien des Palestiniens. Ils comptent sur nous.

Écrire à Claude

Écrit par O. le 16 décembre 2002 à 19:13
Réactions

today is my birthday :)

Mis à jour par t-shirts-man le 06 avril 2004 à 11:10