Espèce en voie de disparition... ou d'apparition
En ce moment, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a de l'activité au niveau d'une réforme (entre autres) du conseil de sécurité des nations unies.
Résumé : un groupe de 4 pays, (Japon, Allemagne, Inde, Brésil) demande à avoir des sièges de membres permanents au conseil. S'en est ensuivi un chassé-croisé de propositions, contre-propositions, etc.
Naturellement les habitants de la cour des grands ont fait savoir qu'il n'était pas question que quiconque puisse avoir un droit de véto au conseil : on s'achemine vers un statut de membre permanent à deux vitesses. C'est pas grave : les quatre en question acceptent. Il sera temps d'en recauser plus tard.
Maintenant, on en est au stade où un des pensionnaires de la cour des grands, les États-Unis, a émis une nième contre-proposition qui reviendrait à accepter les exigeances du Japon. Mais seulement du Japon. Parce que ce sont des potes (et qu'ils font ce qu'on leur demande de faire).
Réponse du Japon :
We have focus on our cooperation with Germany, Brazil and India, and seek the understanding of the U.S. on that point.
Littéralement, ça signifie :
Notre attention est fixée sur notre coopération avec l'Allemagne, le Brésil et l'Inde, et nous souhaitons la compréhension des États-Unis sur ce point.
Moins littéralement, ça veut dire : «Écoute, gars. C'est fini. Il y a une alliance en train de se créer, l'équilibre des forces change, et il va falloir s'adapter».
Le Japon refuse de lâcher ses alliés, quitte à froisser un peu l'orgueil de l'Oncle Sam. C'est suffisamment rare pour être souligné. Et le premier ministre du Japon d'insister :
The U.S. proposal is good to Japan, but isn't good for the other G4 countries
La proposition américaine est bonne pour le Japon, mais elle n'est pas bonne pour les autres pays du G4
Le G4, vous l'aurez deviné, c'est le groupe de quatre pays. Un peu d'air frais.
Écrit par O.
le 17 juin 2005
à 08:58