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Bababoum ?

Hier soir, à la télévision française (France deux, mouais...) que j'ai regardée pour voir le résultat du vote, j'ai eu un certain nombre de chocs.

D'abord les "animateurs du débat". Lamentables. Francedeuxsiens. J'ai tenu une heure, pas plus.

Ensuite, Strauss-Kahn. J'avais bienheureusement oublié jusqu'à son existence, et je m'y réemploie dès que j'ai fini d'écrire cette phrase : que dieu, ou plus probablement le suffrage universel, nous protège des gens comme lui. Il faut dynamiter le PS d'urgence, et en refaire un parti de gauche.

Tout le monde avait à la bouche l'intérêt de la France. Ça montre à quel point tout ce petit monde est européen. C'est l'avenir des gens qui compte, pas celui d'un concept que l'idée même d'Europe renvoie, à plus ou moins long terme, aux oubliettes.

Chirac est incroyable. Mais bon, tout a déjà été dit. À part l'âge ou un accident de la route en CX, rien ne lui fera lâcher prise. Et encore, historiquement, les accidents de la route, ça le rend encore plus acharné. Voir "Cochin".

Ça me troue l'oignon de dire ça, mais J'aurais pu reprendre certaines des déclarations de LePen junior à mon compte : je persiste à refuser de voter au niveau législatif tant que la proportionnelle ne sera pas en vigueur. Pour le reste, elle a le même effet sur moi que son père : vomitif.

On peut lire ici ou là des gens qui expliquent doctement que les gens ont voté non pour de mauvaises raisons. Voire que les votants du non sont des abrutis ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez.

Bien sûr, on ne peut rejeter la réalité objective des choses : sur le papier, le "non" de Jean-Marie n'est pas différent du "non" que j'aurais mis dans la boîte si je m'étais inscrit au consulat en temps et heure : trois lettres dans le bon ordre; et pourtant il y a un monde de différence...

Jean-Marie et moi ne refusons pas la même chose. Jean-Marie a sa hernie souverainiste qui le travaille, moi je veux un système parlementaire pour l'Europe, une vraie démocratie directe, (soyons raisonnable : aussi vraie que faire se peut), un parlement fort, une commission qui ne serait que des exécutants. Une Europe au service des gens, et pas le contraire.

Je suis peut-être un de ces "abrutis" du non, mais les sages du "oui" devraient plutôt se demander, puisque leur projet était si évidemment bon, comment ils s'y sont pris pour ne point me le faire comprendre.

Et l'Europe, dans tout ça ?
Ben comme hier. Comme vendredi. Comme jeudi. Mêmes règles du jeu, mêmes personnes. L'apocalypse n'est probablement pas pour aujourd'hui.

Écrit par O. le 30 mai 2005 à 07:49

Mon idée à moi de "de gauche", c'est quelqu'un qui :

- est pacifiste d'abord, mais n'hésite pas à s'en prendre à Adolf quand tous les autres recours ont été explorés

- fait passer les personnes avant tout. Ne supporte pas qu'un seul dorme dehors, ou aie faim, et ne s'arrête pas avant d'y avoir remédié

- s'oppose à la dictature du profit, en ceci qu'il n'accepte pas qu'une entité ait une action négative sur la société ou l'environnement si elle est uniquement motivée par le profit. Ça ne veut pas dire dans mon esprit qu'on est systématiquement contre l'économie de marché. Mais l'émergence du logiciel libre, et l'existence de pas mal de systèmes coopératifs montrent qu'on peut s'y prendre autrement dans le cadre du marché.

- avec tout ça, honnêteté et transparence, naturellement. Et une réelle pratique démocratique.

Mis à jour par O. le 30 mai 2005 à 21:06

Bien d'accord avec toi Olivier.

Je n'attache pas une grande importance aux élections , je veux dire que les gens élus n'ont pas beaucoup plus de prise sur la réalité que nous à mon avis.

Mais pour ce referendum j'étais assez tranquille:
- Si le oui passait, j'étais content : C'est bien qu'il y ait une constitution pour l'Europe et les articles que j'ai lus me paraissaient dans la ligne de la majorité des constitutions européennes.
- Si le non passait, j'étais content car l'Europe avance assez bien et le traité de Nice peut faire de l'usage pendant 10 ou 20 ans.

Donc Non et la péninsule va continuer son petit bonhomme de chemin malgré tout.

Ce qui compte c'est le long terme .

Mis à jour par pierre le 31 mai 2005 à 01:20

Hou, que voilà une question embarrassante... Je ne me reconnais chez personne en particulier. J'ai eu et j'ai probablement encore du respect pour Michel Rocard. Un peu pour Jospin aussi. Mais alors *un peu*.

En fait, existe-t'il des personnalités "de gauche" ?

Mis à jour par O. le 30 mai 2005 à 14:54

Je me demande si c'est une question piège...

Selon toi, qu'est-ce alors qu'une personnalité "de gauche" ?

Pour moi, c'est relativement simple : c'est une personne qui s'oppose à l'économie de marché.

Mis à jour par Zarathoustra le 30 mai 2005 à 20:58

Si je m'en tiens au portrait que tu as dressé ci-dessus, la réponse est alors non.

Ce n'est même pas un être humain que tu décris.

Ou alors, c'est le Christ.

Mis à jour par Zarathoustra le 30 mai 2005 à 21:50

Des gens comme je décris il y en a plein. J'en ai rencontré en Palestine, en France, au Danemark. Ils ne sont pas au pouvoir, voilà tout. Mais ils sont là, ils souffrent et ils luttent.

Mis à jour par O. le 30 mai 2005 à 22:33

Ben certains sont des personnages politiques, oui. Au niveau local. Ce genre de personnes va rarement plus haut, par manque d'inclination ou parce que le système ne s'y prète pas. Probablement aussi parce qu'elles pensent être plus utiles "en bas".

Mis à jour par O. le 31 mai 2005 à 14:52