13 septembre 2004
Un dur, un vrai, un tatoué !

À chaque fois que je fais un post sur un libertruc, il y a des gens qui viennent geindre dans mon email que celui-là, c'est pas un vrai, il n'est pas représentatif, et patati, et patata.

J'ai donc décidé d'attaquer le mal à la racine : mon libertarien de base est dorénavant un type nommé Michael Badnarik. Et en principe, quand il s'agit de libertrucisme, il sait de quoi il cause : il est le candidat du parti libertarien aux élections présidentielles américaines de novembre.

Alors, un libertarien, ça cause de quoi ?

Aujourd'hui, ça cause de contrôle des armes à feu. Ou plutôt, naturellement, de non-contrôle d'armes à feu. Le monsieur prétend qu'il est légitime et rassurant que Happy-Smith (le Dupont Lajoie local) aie en sa possession un fusil d'assaut. Chargé.

Citations diverses et variées :

Individuals are real. Communities are abstract concepts. You can have individuals without communities, but you cannot have communities without individuals. Ergo, individuals must come first, and only the individuals that make up a community can have rights.

les individus ont une existence. Les communautés sont des concepts abstraits. On peut avoir des individus sans communautés, mais on ne peut pas avoir de communautés sans individus. Donc, l'individu passe avant tout, et seuls les individus constituant une communauté ont des droits[par opposition aux communautés qui n'ont aucun droit]

Ah, la belle argumentation. On ne peut pas avoir de communauté sans individu, mais on peut avoir des individus sans communauté...

Qui se dévoue pour lui dire que l'humain n'a jamais, et je pèse mes mots, jamais vécu seul ? Sinon par accident ? Qui lui rappelle que déjà, avant même Cro-Magnon, petit bipède naît et grandit auprès de sa maman, protégé par la communauté, ou bien disparait après une brève et goûteuse (point de vue du premier prédateur passant par là) existence ?

Que Cro-Magnon vivait en groupe avant-même l'idée de langage articulé ? Que toujours la communauté a formé le cadre d'existence de l'humain ? Qu'est-ce que c'est que cette crétinerie de prétendre qu'on peut avoir l'individu sans la communauté ? Et si la communauté ne veut rien dire, ça signifie quoi, un parti libertarien ?

Reprenons notre lecture...

I sincerely believe that statistical evidence supports the idea that crime increases exponentially wherever gun control is instituted as the governing policy.

Je crois sincèrement que les statistiques démontrent que la criminalité augmente de façon exponentielle dans les endroit où le contrôle des armes est institué en politique de gouvernement

[Cognement de tête contre le mur]
N'importe quel étudiant de statistiques de première année, ou même sa petite soeur, dans un bon jour, est capable de faire un ratio entre le nombre d'homicides par balle et le nombre d'habitants d'un pays. Le grand gagnant toute catégorie est ... [roulement de tambour], les États-Unis d'Amérique ! Et si ce n'est pas eux, ça sera la Colombie ou un truc du genre, pas exactement un paradis de la régulation de la pétoire. Que le monsieur s'amuse à ergoter sur l'influence de la politque de régulation de la sulfateuse entre Denver et Detroit si ça l'amuse : mais s'il veut mourir par balle, il ne faut pas qu'il vienne habiter en Europe, parce que là, curieusement, on régule, et on ne trucide pas au coin de la rue. Je me souviens même de l'époque où les policiers Anglais dans la rue n'étaient même pas armés.

Et puis, qu'est-ce que c'est que cette stupidité de l'individu qui prime sur la communauté, au nom de la constitution ? La constitution des États-Unis, m'sieur Badnarik, elle commence par "we, the people". Pas par "me, myself and I." Sans communauté, pas de loi. Sans loi, pas de droits.

Faut être libertarien pour ne pas comprendre ça.

Écrit par O. le 13 septembre 2004 à 23:37
Réactions