Crétinerie olympique
Un lointain ami m'avait horrifié, il y a longtemps, avec une histoire tirée de son bref passage à HEC. Hautes études commerciales.
Le jour de son arrivée, ils avaient eu droit à un certain nombre de discours, le point fort d'un de ces discours destinés à préparer des battants étant cette formule : "le second est un con".
Le second est un con. Ce truc m'a résonné dans les oreilles pendant des années. Je l'avais élevé à la première marche du podium permanent où je range les plus belles conneries que j'entends ici ou là.
Le second est un con. Je croyais tenir là un prétendant plus que sérieux au titre suprème. Arrivant à la porte du jugement dernier, j'aurais au moins eu à ma décharge de n'avoir pas été celui à dire "le second est un con".
Mais voilà. On peut toujours compter sur l'humain pour se surpasser. "Le second est un con" était anonyme, je ne savais pas qui l'avait dit, répété, enseigné. Ma dernière découverte, elle, a un nom. Phil Knight. Le patron de Nike. Le dieu du sport et des valeurs qui vont avec.
En 1996, pour les JO, Nike a fait une campagne de pub sur le slogan suivant : "you don't win silver : you lose gold". On ne gagne pas l'argent : on perd l'or.
Je l'ai découverte il y a peu.
Je pèse, soupèse... mouais. Je crois que je n'ai pas le choix : quand je me présenterai pour le jugement dernier, j'aurai finalement au moins comme circonstance atténuante de n'avoir pas été le con à déclarer : "on ne gagne pas l'argent : on perd l'or".
Écrit par O.
le 18 août 2004
à 10:54