11 avril 2004
Le raccourci du jour

Simplet promet que les USA ne se laisseront pas imposer les volontés d'un petit groupe qui lutte contre l'avènement de la démocratie en Irak.

Louable.

Sauf que, dans pas mal de cas, les "petits groupes" sont constitués de chiites. Lesquels militent en même temps des deux mains pour la tenue d'élections, ne serait-ce que parce qu'ils les gagneraient.

De là, au moins une des deux choses suivantes est vraie :

- les Américains ne veulent pas d'une vraie démocratie aux mains des chiites (mais voudraient juste un régime allié aux allures démocratiques)

- Les chiites sont fâchés contre la présence des Américains, pas contre la démocratie. Ou alors ils ont un sévère problème de personnalités multiples collectif.

Écrit par O. le 11 avril 2004 à 12:33
Réactions

Est-ce qu'il faut craindre que les leaders religieux les plus fanatiques annoncent qu'ils ne laisseront pas imposer les volontés d'un petit groupe (une administration, encadrée de 50 000 soldats) qui lutte contre l'avènement de la république islamique en Irak?

Mis à jour par Oli le 11 avril 2004 à 21:33

C'est plutôt 130 000 soldats que 50 000. Et si on n'aime pas les élections dont on n'est pas certain du résultat, il n'y a qu'à se faire dictateur et avoir des scores à 99% comme tout le monde.

Mis à jour par O. le 11 avril 2004 à 22:43

Ou alors: les petits groupes en question ne reprsentent absolument pas "les" chiites, mais seulement une frange particulierement taree.
Mais effectivement, si il n'est question que d'un seul "parti chiite", les arabes sont effectivement dans la merde, et pour longtemps.
Avec ou sans les Americains.

Mis à jour par boq le 12 avril 2004 à 00:12

L'administration américaine voulait semer la haine dans la région et elle y arrivent de plus en plus.

Ça prend des terroristes, pour justifier les budget d'armement que font les pays membres la "coalition", pour se défendre contre les terroristes...

Ce qui est probablement une des raisons majeurs qui fait que les arabes étaient, sont et seront dans la merde pour longtemps.

Mis à jour par G.V. le 12 avril 2004 à 04:45

J'aurais du me relire... excusez-moi pour les fautes !

Mis à jour par G.V. le 12 avril 2004 à 04:48

Sais pas. Qu'on le veuille ou non, l'Iran est malgré tout une des sociétés arabes les moins mal foutues, particulièrement si on la compare aux "bons" arabes (émirats etc). On y vote, on y manifeste, on y a des femmes au gouvernement, à l'assemblée... Ca ressemble beaucoup plus à une démocratie qu'on ne veut bien le croire.

Et ces insurgés sont-ils minoritaires ? Ce genre de groupe armé ne peut survivre sans l'appui de la population. Le simple fait qu'ils puissent réunir plusieurs milliers de combattants prouve que le population ne s'en plaint pas tant que ça, et que même si elle leur trouve de mauvais côtés, elle n'en trouve pas assez pour les dénoncer aux flics ou aux Américains.

Ajoute à ça le fait qu'une partie du conseil de gouvernement menace de démissionner si les Américains n'arrêtent pas leur offensive, ça te donne une idée de la marginalisation des uns et des autres.

Mis à jour par O. le 12 avril 2004 à 07:12

Iran?? société *arabe*???? Merde!!! Et moi qui croyais que tu lisais regulierement 'baghdad burning', ou elle a epingle justement un article du new york times ou le type parlaient de soutien arabe a la coalition en Irak, et dans 'arabe', il incluait un iranien et un pakistanais...

En bref: qui dit 'musulman du moyen orient' ne dit pas forcement 'arabe': ex: iraniens et pakistanais justement.
et qui dit 'arabe' ne dit pas forcement 'musulman'. ex: tous les chretiens du moyen orient.

Pour un excellent briefing sur le monde arabe et sur l'islam (en anglais), voir ici

Mis à jour par Christine le 12 avril 2004 à 11:48

Vouiche, les Iraniens ne sont pas des Arabes, mais des Perses. Voiiiiiilà. Pour le reste des différences, je vois pas bien. Si on va par là, un bon tiers des Irakiens ne sont pas des Arabes non plus, entre les Kurdes et les Turcomans.

Les Pakistanais sont beaucoup trop loin du Moyen-Orient pour qu'on les compte. Mais les Iraniens, hein... :)

Mis à jour par O. le 12 avril 2004 à 13:54

Ce genre de groupe armé ne peut survivre sans l'appui de la population.
Qu'est-ce qu'on est mal informé chez CCN ! C'est de pire en pire...

Heureusement que Boq est là, sinon on devrait se contenter des éternelles généralisations d'O. (LES Chiites, LES Arabes d'Iran (merci Christine !))

PS: une partie du conseil de gouvernement menace de démissionner
Source, SVP ?

Mis à jour par Zarathoustra le 12 avril 2004 à 15:42

Non mais tu as vu ta source Zara?

Mis à jour par aqb le 13 avril 2004 à 19:05

Oui. Et alors ??

Mis à jour par Zarathoustra le 13 avril 2004 à 23:51

je crois qu'il trouve que c'est ecrit trop gros. ca fait vulgaire...

Mis à jour par boq le 14 avril 2004 à 05:59

Déjà que je regrette d'avoir tiqué publiquement sur la source militaire (et dont on peut légitimement douter de l'objectivité) de Zara, mais je ne vais pas, en plus, me faire avoir par un troll à deux balles. Bonne journée à vous deux et mes amitiés à tout le monde! :)

Mis à jour par aqb le 14 avril 2004 à 14:57

Eh oui ils ne vont pas lâcher le morceau de viande

Astuces pour garder le pouvoir en Irak ALP

Alors que l’échéance du 30 Juin approche, date du "transfert de pouvoirs", Paul Bremer a dévoilé une série de nouvelles astuces pour garder le contrôle du pouvoir bien après la proclamation de la "souveraineté" du pays.

Certains faits marquants : A la fin du mois de mars, s’appuyant sur son décret 39 du mois de septembre dernier, Bremer a promu une nouvelle loi qui ouvre encore plus l’économie Irakienne aux investisseurs étrangers, une loi que le prochain gouvernement Irakien n’aura pas le droit de modifier, selon les termes de la constitution d’intérim. Bremer a aussi annoncé la création de plusieurs organismes de contrôle indépendants, ce qui réduira dramatiquement les pouvoirs des ministres du gouvernement Irakien. Par exemple, le Financial Times écrit que "les officiels de l’Autorité Provisoire de la Coalition empêcheraient le ministre des communications, Haider al-Abadi, une épine dans le pied de la Coalition, de mettre à exécution sa menace d’annuler les licences accordées par la coalition aux consortiums étrangers qui gèrent les trois réseaux de téléphonie mobile et le réseau de diffusion national."

l’APC a confirmé aussi qu’après le 30 juin, les 18.4 milliards de dollars que le gouvernement états-unien consacre à la reconstruction seront gérés directement par l’ambassade des Etats-Unis en Irak. L’argent sera dépensé sur cinq ans et va fondamentalement redessiner les plus importantes infrastructures Irakiennes, y compris l’eau, l’électricité, le pétrole et les communications, ainsi que les tribunaux et la police. Les gouvernements futurs Irakiens n’auront pas leur mot à dire dans la construction de ces secteurs stratégiques. David Nash, Amiral à la retraite, qui dirige le Project Management Office (Bureau de Gestion des Projets), qui gère les fonds, qualifie les 18.4 milliards de dollars de "cadeau du peuple Américain au peuple Irakien." Il semble avoir oublié qu’un cadeau, c’est quelque chose que l’on donne. Et dans la même semaine, des ingénieurs états-uniens ont commencé la construction de 14 "bases permanentes" en Irak, pouvant héberger 110.000 soldats qui devront rester pour au moins deux ans de plus. Bien que les bases soient construites sans mandat de la part d’un gouvernement Irakien, le Général Mark Kimmit, chef-adjoint aux opérations en Irak, les a qualifiées "d’exemples de ce que nous pourrions faire dans le futur au Moyen-Orient."

L’autorité d’occupation US a aussi trouvé un moyen discret pour garder le contrôle des forces armées Irakiennes. Bremer a émis un ordre exécutif qui stipule que même après la mise en place du gouvernement Irakien d’intérim, l’armée Irakienne sera sous les ordres du Général US Ricardo Sanchez. Pour réussir son tour de passe-passe, Washington compte sur une interprétation très légaliste d’une clause de la résolution 1511 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui place les forces états-uniennes en charge de la sécurité en Irak jusqu’à "l’aboutissement du processus politique" en Irak. Et c’est ainsi, puisque le "processus politique" en Irak est sans fin, que les Etats-Unis maintiendront leur contrôle militaire.

Toujours dans la même veine, l’APC a annoncé que de nouvelles contraintes seront imposées aux militaires Irakiens par la nomination d’un conseiller à la sécurité en Irak. Le conseiller US aurait le pouvoir équivalent à celui de Condoleeza Rice et restera en poste pour 5 ans, bien après la date prévue du passage à un gouvernement démocratiquement élu en Irak.

Il y a pourtant une portion du pays que le gouvernement US est heureux de concéder au peuple Irakien : les hôpitaux. Le 27 Mars, Bremer annonça qu’il avait retiré ses conseillers US du ministère de la Santé Irakien, faisant ainsi de ce secteur le premier à obtenir une "plein autonomie" par rapport à l’occupant US.

Pris dans leur ensemble, les dernières mesures prises brossent un tableau de ce à quoi ressemblera un "Irak libre" : Les Etats-Unis maintiendront leur présence militaire et économique par le biais de 14 bases militaires permanentes et la plus grande ambassade US au monde. Ils garderont le contrôle des forces armées Irakiennes, de la politique économique et de sécurité et la reconstruction des infrastructures stratégiques - et les Irakiens pourront s’occuper tous seuls de leur hôpitaux en ruines, le tout dans un cadre de pénurie chronique de médicaments et d’absence quasi-généralisée du minimum nécessaire. (Le secrétaire US aux Service de Santé Tommy Thompson a montré à quel point ces questions étaient considérées comme secondaires lorsqu’il déclara que les hôpitaux Irakiens seraient arrangés lorsque les Irakiens "se laveront les mains et nettoieront la crasse sur les murs.")

Comme le dit Khamis, "Ce n’est pas la guerre qui a provoqué la haine. C’est ce qu’ils ont fait après. C’est ce qu’ils font maintenant."

Naomi Klein

En anglais : http://www.thenation.com

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=1475

Mis à jour par jerome ladouceur le 16 avril 2004 à 17:45