04 décembre 2003
L'idée de la semaine...

Je ne sais pas comment ils se débrouillent, dans les hautes sphères de "la coalition" à Bagdad, pour toujours a priori sortir du chapeau la solution que tout le monde leur avait conseillé d'éviter. Aujourd'hui, le Wasington Post et le Guardian nous annoncent la prochaine formation d'un bataillon paramilitaire en Irak, destiné à aider les troupes américaines à lutter contre ce qu'il est maintenant convenu d'appeler les "insurgents".


Le problème, c'est qu'ils veulent baser ce bataillon sur les milices existantes (kurdes et shi'ites notamment, avec l'inclusion du poil à gratter que sont les partisans de Chalabi), et à l'exclusion des Sunnites. Alors que le bon sens voudrait qu'on travaille à dissoudre ces milices et à former un corps homogène et représentatif de l'ensemble de la population, on va très officiellement armer et équiper certaines ethnies et pas les autres.

Ben mon Simplet©, si tu veux vraiment que la majorité de la planète cesse de faire la gueule et s'intéresse à ton lego en Irak, il va falloir trouver autre chose qu'organiser une guerre civile.

Article d'origine ici.

On pourra aussi lire avec profit ici un article du New York Times expliquant comment torpiller une tentative d'installation de démocratie directe en Irak : les fonctionnaires irakiens chargés du recensement ont présenté un plan permettant la tenue d'un recensement dès cet été pour organiser des élections. Rejeté par la coalition, qui préfère -on se demande vraiment pourquoi- un mode de scrutin indirect.

Quant à ce summum d'efficacité qu'est le conseil national irakien, il dit n'avoir jamais vu le plan. Qui lui aurait cependant été remis le premier novembre, et perdu depuis dans la paperasse...

On résume : d'une main on retarde le processus permettant un vrai scrutin démocratique en s'assurant que la future assemblée "de transition" sera bien pensante, de l'autre on monte en épingle un potentiel conflit ethnique et on met des bâtons dans les roues d'un potentiel processus de réconciliation nationale.

Ca promet...

Écrit par O. le 04 décembre 2003 à 06:54
Réactions

Avant la révolution française, c'est un peu ce que Louis XVI avait fait, puis ce que certains de nos gouvernements suivants ont essayés de faire. C'est la politique du pourrissement. Cela fait toujours très mal à la fin !

Mis à jour par loic le 04 décembre 2003 à 11:52