28 janvier 2003
Margherita

Margherita

Beaucoup d'Italiennes semblent avoir une étrange sorte de relation intime avec leur électro-ménager. Les machines sont sacrées, et personne en dehors de la ménagère elle-même n'est autorisé à seulement toucher aucun de ces appareils, avec une petite exception pour le frigo.

Ma mère, qui est tout sauf italienne, vient juste de s'acheter une machine à laver. Une italienne. Elle est en fait fabriquée près de l'endroit d'où Alessandro est originaire. Le mode d'emploi est rédigé en Norvégien, mais je soupçonne fortement qu'il a été traduit mot à mot de l'Italien. Si il avait été écrit en Norvégien, il aurait reflété la mentalité norvégienne, et aurait donc été très concis et pertinent, ne donnant que des informations rationnelles sur comment laver de gros pulls en laine, etc... Au contraire, il reflète la mentalité italienne. Voici quelques exemples (tirés de la traduction anglaise, vu que peu de gens parlent le Norvégien) :

La couverture ressemble à celle d'un magazine féminin "people". Un des titres, en gros caractères gras, est "les secrets des tissus".

Page 1 : Rapide guide de prise en mains de Margherita (c'est le nom de la machine). "Lisez, apprenez, et amusez-vous [comment s'amuser en lavant du linge ?] : vous allez découvrir de nombreuses manières secrètes d'obtenir de meilleurs lavages". Woaw, des manières secrètes de laver le linge !
Sur la même page, au sous-titre "soin et entretien" : "Margherita est une véritable amie. Consacrez-lui juste un peu d'attention, elle vous le rendra avec loyauté et dévotion." Woaw ! J'ai toujours voulu avoir une machine à ma dévotion ! Au moins, je commence à comprendre les réticences des ménagères italiennes à laisser qui que ce soit s'approcher de leurs machines; est-ce que vous laisseriez un étranger tripoter votre meilleure amie ?

Page 3, sur l'usage des différents boutons, sous le titre : "Ici, c'est moi qui commande". La version norvégienne dit en fait "Ici c'est vous qui décidez". C'est vrai, personne n'a de pouvoir aussi absolu qu'une ménagère italienne !

Page 4, à propos des différents programmes, ça s'intitule : "un programme pour chaque saison". Naturellement, ces saisons sont des saisons italiennes, et non norvégiennes. Quoi qu'il en soit, vous pouvez décider de choisir un programme en fonction de "la nature de la saleté", qui s'avère en fait être le degré de salissure.

Quelques pages plus loin, à propos de l'entretien, l'en-tête est : "prenez bien soin de votre machine, et elle sera toujours votre amie. Votre machine à laver est un compagnon fiable, pour le travail comme pour la vie. C'est tout aussi important pour vous de la maintenir en bon état."

Dernière page, intitulée : "votre sécurité et celle de vos enfants, c'est toujours le plus important." En effet, comment pourrait-il y avoir quoi que ce soit d'italien qui ne mentionne pas la responsabilité de prendre soin de ses enfants, et même "de toute votre famille" ? La famille est sacrée en Italie, et particulièrement sacrée est le règne tyrannique des parents (particulièrement des mères) sur les enfants (c'est du moins ce qu'il apparaît à mes yeux norvégiens). Comme ils le disent eux-même, un enfant est la propriété de sa mère, puisque la mère le fait pour elle-même (la mère) et non pour lui (et que devient le père ?).

Longue vie à Margherita !

Traduit de l'Anglais pas O. texte original en "suite de l'article"


MARGHERITA

Many Italian women seem to have some kind of a strange and intimate
relationship to their household-machines. The machines are sacred, and
noone except the relevant housewife herself is allowed to even touch any of
these machines, with the small exception of the fridge.
My mother, who is anything but Italian, has just bought a new
washing-machine. It's Italian. It's actually made near the place where
Alessandro comes from. The instructions are written in Norwegian, but I
strongly suspect that they have been translated directly from the Italian
guide-lines. If it were originally in Norwegian, it would reflect Norwegian
mentality, and so be very concise and relevant, giving only rational
information on how to wash heavy wollen sweaters etc. Instead, this one
reflects Italian mentality. Here are some examples (from the identical
English version, since Norwegian is not a very accessible language):
The front page looks like the front page of some woman-magasine gossiping
about celebrities. One of the headlines in big bold letters is : "The
secrets of fabrics".
Page 1: Quick guide on how to use Margherita [the name of the machine].
"Read, learn and have fun [how can washing clothes be fun?]: you will
discover many secret ways to get a better wash". Wow, secret ways of
washing clothes!
Same page under subheading "care and maintenance": "Margherita is a true
friend. With just a bit of care, it will repay you with loyalty and
devotion." Wow, I've always wanted to be devoted by a machine! At least,
I'm starting to understand the reluctance of some Italian housewives to let
anyone near their machines; would you let a stranger touch the inside parts
of your best friend?
Page 3 on how to use the different buttons, with the headline: "Here I'm in
command". The Norwegian version actually has "Here you are the one
deciding". Indeed, noone has as absolute power as an Italian housewife!
Page 4 on the different programmes is entitles "A programme for all
seasons". Now, these seasons, of course, are Italian seasons, and not
Norwegian ones. Anyway, you may wish to choose programme according to "the
nature of the dirt", which turns out to mean how dirty something is.
Some pages later, under troubleshooting, there is an incredible drawing of
an angelic washingmachine and a demonic one wrestling together above a list
of right and wrong things to do.
Some more pages later, about maintenance, the heading is: "Take well care of
your machine, and it will always be your friend. Your washing machine is a
reliable companion in life and on the job. It is just as important for you
to keep it in shape."
Last page, entitled: "The safety of you and your children,- this is always
the most important thing." Indeed, how can there be anything Italian not
referring to the responsibility of taking care of one's children, and indeed
"all of your family"? The family is sacred in Italy, and particularly
sacred is the tyrannic rule of parents (especially mother) over the children
(at least, it seems so to my Norwegian eyes). As they say themselves, a
child is the mother's property, as the mother made the child for her own
(i.e. the mother's) sake, not for the child's sake (and what about the
father?).
Long live Margherita!

Écrit par loic le 28 janvier 2003 à 19:33
Réactions

Ma pauvre Tina, ta mère va au devant de graaaves ennuis.
Wanda et moi-même avons fait l'acquisition d'une Margherita il y a 3 ans.
Il faut bien reconnaitre qu'elle est d'un niveau qualitatif affligeant.
J'espère que les mafiosi lavent leur argent avec autre chose que ça...

Courageusement
;^)

Mis à jour par PA le 28 janvier 2003 à 21:15