Aujourd’hui, j’ai chopé une sainte colère.
Mon rendez-vous d’aujourd’hui à l’hôpital avait déjà fait couler de l’encre, et avait «créé» du téléphone. Prévu originellement pour hier, il avait été déplacé à aujourd’hui, parce qu’il avait été prévu au mauvais hôpital, dans le mauvais service. La dame qu’on avait appelé ne me connaissait pas, ne connaissait pas mon dossier, et même pas ma maladie. Eux, ils étaient cardiologues. Bon. D’appels en appels, on avait (en faisant appel à mon neurologue) obtenu en un temps record un nouveau rendez-vous, dans le bon hôpital, et le bon service.
Jusque là, pas de se mettre en colère.
Mais ce matin, on s’amène au bon hôpital, au bon service, et à la bonne heure. La petite dame, à la réception nous demande, sans hésiter : «vous avez la prise en charge, pour l’hospitalisation ?». Pardon ? On lui fait répéter. Elle nous dit que je suis sensé dormir là, une fois ou deux, et que donc, il fallait -naturellement- une prise en charge. Et où est-ce qu’on obtient la prise en charge ? Allez donc ici, puis là, etc.
Nous voilà partis, direction le rez-de-chaussée. Mais juste avant de prendre l’ascenseur, le téléphone sonne. Viola répond. C’est la toubib qui veut me parler. On attend une minute, et elle arrive.
Là, elle dit bonjour, aimable, tout ça. Et puis, elle pose une question hallucinante : «vous êtes sous Marcumar ?». Comme si elle ne devait pas le savoir. Dès fois que j’aurais tout seul interrompu mon traiment. «Ah, alors il faut que je demande à un autre médecin si ça ne devrait pas créer des difficultés». Elle s’en va, et revient. Elle parle, parle, parle. Au bout du compte, il faut :
1) que je revienne demain
2) que d’ici là, j’aie vu mon neurologue, obtenu une ordonnance, et la prise en charge par la caisse (normalment, ça prend juste une petite semaine)
3) que je prépare mes affaires pour «deux ou trois jours», qui ensuite évoluent à «une petite semaine»
La tirade «on est vraiment désolés, c’est de la paperasse, on sait que vous n’y êtes pour rien, à demain !» était, à mon humble avis, de trop. Surtout quand elle nous a dit que «mais votre neurologue aurait du vous dire ça, pour la prise en charge».
À l’heure où j’écris ça, je ne suis pas encore en possession du papier magique. Après tout, pour avoir ce papier dans les temps, il a juste fallu réussir à faire du charme à un type à la caisse de maladie, lequel nous dit qu’au vu de mon dossier, l’hospitalisation ne se justifie pas. Mais nous, l’impossible, on fait ça tous les jours. On y va. On va récupérer le papier de la caisse chez mon neurologue (celui avec ses deux dingues au bureau — on avait parlé à la première, et ensuite à la seconde, celle qui n’avait pas de liste avec mon nom dessus). On a de la chance, le neurologue et la caisse ont tous les deux des fax. Sinon, la caisse, c’est à Hambourg.