11 juillet 2005
Brevets logiciels, le retour

En fait, ils ne sont jamais partis.

Le vote du parlement européen est-il en fait une vraie victoire contre les brevets logiciels ? Rien n'est moins sûr.

En fait, on peut penser que ce vote quasi unanime ne reflète pas du tout une unanimité, sinon dans l'abandon d'un objectif initial.

Les "pro" voulaient la directive telle quelle, et n'avaient peur que d'une chose, c'est que les amendements passent. Mais il n'étaient pas certains de pouvoir faire passer le texte tel quel. Plan A, le texte. Plan B, le retrait.

Les "contre" voulaient les amendements, et n'avaient peur que d'une chose, c'était que le texte passe tel quel. Mais ils n'étaient pas certains de pouvoir faire passer les amendements. Plan A, les amendements. Plan B, le retrait

N'oublions pas que le thème de la campagne de la FFII c'était «367 votes pour les amendements Buzek - Rocard - Duff». S'ils doutaient de pouvoir avoir 367 votes, ils n'en attendaient certainement pas 684. Et ils ne demandaient pas le retrait.

Au bout du compte, personne ne pressentant une majorité pour son propre plan A, tout le monde s'est rabattu sur le plan B et tente de le faire passer pour une victoire.

Mais pour qui la victoire ? Maintenant, au lieu de surveiller le parlement européen, les «contre» ont 25 parlements nationaux à surveiller, ce qui ne va certainement pas rendre les choses plus faciles. Les «pour» doivent renoncer à l'idée de faire passer l'idée en bloc, mais peuvent au moins la faire passer ici ou là.

Plus j'y pense, moins je suis certain qu'il faille pavoiser pour ce rejet du texte qui nous laisse vulnérables sur 25 fronts sur lesquels il va falloir organiser surveillance et résistance.

Écrit par O. le 11 juillet 2005 à 08:58
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