17 juin 2005
La guerre contre le silence

Je ne sais pas qui il est. Il aime la musique, passionément. Ça se lit dans chaque ligne. Il a acheté, et achète encore, des CD par centaines. Mais maintenant, aussi, il copie, et télécharge illégalement. Et il explique pourquoi, dans un long et magnifique réquisitoire. Ne vous contentez pas de mon pitoyable fragment de traduction, et allez lire : c'est fort, ça sonne juste. C'est de la belle ouvrage.

And these are only the handful of reasons I have for stealing. Arguably some of them are good, some are not. Other people may steal less, and for better reasons, and I'm sure plenty steal more for worse or none. But know, in the end, that you created this crisis. You had decades of control, and you spent it on complacency and greed, and so evolved this inevitable rebellion. You took everything you thought you could get away with, and now you are wheezy robber barons begging the government to protect your dwindling hoards. I've defended you for far too long. You smiled when you first got away with selling a Billy Joel LP for $8.98, and you can damn well smile again now when we fold the worthless thing into jagged thirds and ram it up your ass. You created the aesthetic of disposability, and now you are its most beautifully disposable work. We will mourn you in infinite song.
Et ça, c'est seulement la poignée de raisons pour lesquelles je vole. On peut discuter de leur validité. D'autres volent peut-être, moins, pour de meilleures raisons, et je suis certain que beaucoup volent plus, pour de moins bonnes raison, ou sans raisons du tout. Mais sachez, au bout du compte, que c'est vous qui avez créé cette crise. Vous avez eu des décennies de contrôle, et vous les avez passées dans la complaisance et l'avidité, et de là est venue cette inévitable rebellion. Vous avez pris tout ce que vous que vous pensiez pouvoir prendre sans conséquences, et maintenant vous voilà, barons voleurs essouflés, à demander au gouvernement de protéger vos magots qui fondent. Je vous ai défendus bien trop longtemps. Vous avez souri quand vous avez pu pour la première fois à vendre un 33 tours de Billy Joel pour 8,98$ et vous en tirer sans dommages, et maintenant vous pouvez sourire tout ce que vous voulez alors que nous plions cette daube en fragments déchiquetés et que nous vous les collons dans le cul. Vous avez créé l'esthétique du jetable, et maintenant vous êtes la plus magnifiquement jetable de ses créations. Nous porterons votre deuil en une chanson infinie.
Écrit par O. le 17 juin 2005 à 19:52
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