11 janvier 2005
Comme on fait son lit, on se couche.

Un peu partout des gens s'inquiètent de l'avenir des politiques gouvernementales d'éducation. Aux États-Unis, le controversé "No Child Left Behind Act" soulève depuis son introduction par le président Bush pas mal de craintes, ses opposants disant que contrairement à ce que son nom indique, il s'agit d'un nouveau pallier de délabrement du système.

Qu'en dit la presse ? Après tout, c'est un peu le rôle de la presse d'informer les gens et de leur donner les éléments de choix, non ?

En théorie, oui. Dans les faits, on découvre maintenant que le gouvernement américain a... payé des journalistes pour faire la promo du bébé. Pour le moment un seul s'est fait prendre, Un dénommé Armstrong WIlliams, qui sous couvert de ses "éditoriaux" repris dans un certain nombre de journaux nationaux et locaux a commodément interviewé le secrétaire à l'éducation, et dit tout le bien qu'il pensait de ce No Child Left Behind Act... pour 240 000 dollars. Le département à l'éducation, interrogé, ne voit rien à redire à la méthode.

Vous allez-me dire, ben quoi, c'est juste un publi-reportage de plus !

Oui. Mais clandestin, et sur un sujet qui ne devrait pas en avoir besoin. Je vous cite l'excellente conclusion d'un article d'USA Today à ce sujet :

These campaigns raise a disturbing question: How can the public be confident in policies the administration feels compelled to sell on the basis of deception?
Ces campagnes soulèvent une question qui dérange : comment le public peut-il placer sa confiance dans des politiques que l'administration se sent obligée de promouvoir par la ruse ?

Bonne question.

Le Congrès américain, qui a mis son nez dans l'affaire, a déclaré la pratique illégale, comme le sont certains spots utilisés pour "vendre" Medicare, l'autre grande réforme de l'administration Bush.

La pratique n'est même pas si nouvelle : elle a été utilisée aussi sous Clinton. La démocratie a de beaux jours devant elle, si ce qui se passe dans l'autoproclamée mère de toutes les démocraties est une indication.

Entre les oreilles : Pat Metheny Group - The Way Up, part two

Écrit par O. le 11 janvier 2005 à 06:42
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