20 décembre 2004
Mélange des genres...

Signalée par l'oeil d'aigle de l'ami Loïc, ou plus exactement par Loïc qui l'a repérée de son oeil d'aigle, cette très instructive interview du professeur Bernard Debré concernant les procédures de mise sur le marché, ici ou ailleurs, de nouveaux médicaments, et sur les procédés des labos, plus soucieux de combattres les médicaments génériques que les maladies.

Ma citation préférée :

Les laboratoires fabriquent de plus en plus de médicaments qui ne sont en fait que très légèrement différents de ceux existants. Ce sont presque des copies, qu'on appelle "me too" dans le jargon médical, et qui ne présentent pas d'intérêt thérapeutique supérieur. Il n'est pas normal que l'Afssaps donne une autorisation de mise sur le marché pour ces produits simplement pour que les laboratoires rebondissent avec un nouveau brevet protecteur et évitent les génériques.

Mais Bernard Debré n'est pas vache avec les labos, qui sont là pour gagner des sous après tout, et blâme les structures gouvernementales pas assez fortes pour résister à ça.

Plus d'état ? Je le croyais de droite, moi, Bernard Debré...

Il faut trouver de vraies solutions négociées avec l'industrie pharmaceutique, qui nous a déjà beaucoup apporté, et dont nous avons encore beaucoup à attendre.

Ah ben oui, finalement. De droite.

Écrit par O. le 20 décembre 2004 à 15:56
Réactions

C'est bien vrai. Ceci dit, la recherche et develloppement coute tellement cher, que sans pognon...

Mis à jour par le Piou le 20 décembre 2004 à 17:06

"Il n'est pas normal que l'Afssaps donne une autorisation de mise sur le marché pour ces produits simplement pour que les laboratoires rebondissent avec un *nouveau brevet protecteur* et évitent les génériques."

"Mais Bernard Debré n'est pas vache avec les labos, qui sont là pour gagner des sous après tout, et blâme les *structures gouvernementales* pas assez fortes pour résister à ça."

heuu... tu vois pas le rapport avec les brevets logiciels.

ahhh oui, c'est parce que le mec est de *droite* que tu es soudenement aveugle...

ca me rapelle le film "Le Pari":

brevets logiciels -> pas bien!!!
brevets pharmaceutiques non justifies -> pas bien!!!

et la,
0 -> ha non, ya le mec qu'est de droite!

Mis à jour par djerzinsky le 20 décembre 2004 à 20:41

Je ne comprends pas ce que tu racontes, mais c'est probablement bon signe.

Mis à jour par O. le 20 décembre 2004 à 20:45

ha bon vraiment, ca me surprend!

le type parle de l'abus des labo pharmaceutiques en expliquant qu'ils abusent du systeme des brevets:
" Ce sont presque des copies...Il n'est pas normal que *l'Afssaps donne une autorisation* de mise sur le marché pour ces produits simplement pour que les *laboratoires rebondissent avec un nouveau brevet _protecteur_* et évitent les génériques."

tu traduis ca par:
" ...blâme les structures gouvernementales pas assez fortes pour résister à ça.
_Plus d'état_ ? Je le croyais de droite, moi, Bernard Debré..."

ce n'est pas ce qu'il blame, ca critique porte sur l'abus du systeme des brevets sous l'oeuil du gouvernement.il demande une meilleur gestion de la part de l'AFSSAPS,il ne demande pas plus d'etat (quoi que de droite ou de gauche c'est probablement la seul solution qu'il trouverait), toi si... evidemment.

et tu ne vois pas le parrallele pourtant flagrant avec l'industrie du logiciel...

Mis à jour par Djerzinsky le 20 décembre 2004 à 21:28

P'tain.

Bon, je te mets les points sur le Z. Si tu lis le textes *en entier*, pas loin ma première citation, il y a ceci :
Or c'est le rôle de l'Etat de contrôler les indications, et ce rôle-là il ne le remplit pas, peut-être parce qu'il n'en a pas les moyens, plus probablement parce qu'il n'en a pas la volonté.
Ce que je traduis, lapidairement j'en conviens, mais je ne suis pas là pour lire à ta place, par "plus d'état". Tu vois comment j'en arrive là, ou il faut que je détaille encore ? Tu sais, j'essaie de ne pas faire dans le prêt-à-penser. J'encourage les gens à faire le chemin eux-même. Quitte à ne pas arriver au même endroit. Mais faut que tu fasses un minimum, poussin.

Et je ne fais pas le parallèle avec l'industrie du logiciel. Ben non. Et celle de la couche culotte non plus. Houuuuuuuuuuuuuuu !

Et au nom de quoi tu me le reproches ? Au nom de la façon dont tu *supposes* (lire : préjuges) qu' un type dans mon genre pense.

Je suis fatigué des gens qui commentent ce qu'ils lisent au lieu de ce que j'écris.

Note, je suis fatigué de pas mal de choses en ce moment.

Mis à jour par O. le 20 décembre 2004 à 21:47

je vois pas comment "plus d'etat" permettra de remedier a un manque de volonte de l'etat de faire le boulot pour lequel on le paye... desole...
on est toujours a la merci d'un bureaucrate potentiellement corrompu

si c'etait privee par contre...

quant a voir le parrallele entre l'abus de brevet pharmaceutique et l'abus de brevet logiciel, il me parait evident.
la couche cullote je sais pas, je doute qu'il y ai un abus de brevet la dedans...

remets toi, c'est bientot noel!

Mis à jour par djerzinsky le 20 décembre 2004 à 23:09

Si c'était privé, le "potentiel" de corruption disparaîtrait ?
J'espère que c'est une blague !

Mis à jour par Zarathoustra le 20 décembre 2004 à 23:26

Cet article corrobore l'excellente analyse de Philippe Pignare dans son petit livre Comment sauver (vraiment) la Sécu - Et si les usagers s'en mêlaient ? L'exemple des médicaments, dans lequel il dénonce justement les fameuses "industries du médicament" qui se sucrent depuis des années sur fond de ralentissement de l'innovation.

Plus le privé s'en mêle et plus c'est la merde!

( A ce propos, avons-nous chopé les même virus? :-] )

Mis à jour par aqb le 20 décembre 2004 à 23:53

"Mais Bernard Debré n'est pas vache avec les labos" : attends, ils peuvent avoir besoin de lui un jour ou l'autre pour signer une petite étude relative à un de leurs médicaments par exemple...

Mis à jour par rom le 21 décembre 2004 à 07:52

si on marche sur un post de djerzinsky, et bien il paraît que ça porte bonheur.

Voila j'espere avoir été assez constructif dans le débat.

Mis à jour par torpedo le 21 décembre 2004 à 08:57
Si c'était privé, le "potentiel" de corruption disparaîtrait ? J'espère que c'est une blague !

non bien sur, mais ce ne serais pas au contribuable de payer l'addition.

les labos pharmaceutiques abuse de la situation c'est sur, ceci dit le remede n'est pas "d'état"

Torpedo, c'était grand, merci de votre contribution.

Mis à jour par djerzinsky le 21 décembre 2004 à 09:49

Pas moins que les tiennes.

Mis à jour par aqb le 21 décembre 2004 à 11:48

djerzinski> tu souhgaites donc un contrôle sur le mode "malade = payeur" ? et donc, parcequ'il faudra y arriver, "assurance privée = contrôle" ?

belle idée de la solidarité...

Mis à jour par wam le 21 décembre 2004 à 13:50

non je souhaite que les labos abusant du systeme des brevet soummettent leurs produits a un controle rigoureux de la part une entreprise de controle privée et ce pour chaque nouveau produit.
ce controle serait bien sur payés par les labos pharma.
l'entreprise controlante (pas en situation de monopole bien sur) pourrait ensuite donner son feux vert ou pas.ceci eviterait les "Me Too" tout en evitant au consommateur le soin de payer a chaque fois.

les malades deboursent deja assez

Mis à jour par djerzinsky le 21 décembre 2004 à 14:08

Wam, la solidarité, pour l'instant, elle est telle que nous sommes tous dans la même merde, dépendant à la fois des magouilles de fonctionnaires zélés et d'industriels véreux.

Alors, s'il existe un moyen de les envoyer ballader tous les deux, je saisirai ma chance. Et je ferai circuler l'info.

Si je pouvais avoir une assurance maladie qui, comme toute autre assurance, ne couvrirait que mes besoins *particuliers* ainsi que ceux de mes proches, j'en serais plus que content.

Désolé, mais je me soucie d'abord de moi-même et de mes proches (c'est-à-dire des personnes que je côtoie dans la vie de tous les jours) avant de me préoccuper de la "société".

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 14:18

Y'a des gens dont la logique me laisse perplexe.

Mis à jour par aqb le 21 décembre 2004 à 14:30

C'est pas la logique qui est en cause, c'est l'état d'esprit. La "morale".

Mis à jour par O. le 21 décembre 2004 à 14:39

Oui, voilà, c'est le mot que je cherchais.

Mis à jour par aqb le 21 décembre 2004 à 14:41

"Si je pouvais avoir une assurance maladie qui, comme toute autre assurance, ne couvrirait que mes besoins *particuliers* ainsi que ceux de mes proches, j'en serais plus que content." Zara

T'as les moyens de payer un cancer à combien de tes proches ?

Mis à jour par Fabrice le 21 décembre 2004 à 15:40

Et voilà ! même quand j'essaie de faire court, je suis obligé de développer... :)

Il fallait bien sûr relier cette phrase à la précédente, où je parle de faire "circuler l'info".
J'ai fait l'économie d'une répétition en pensant que tout le monde comprendrait. Tant pis, ce n'est pas grave.

Personnellement, je suis sûr que l'on pourrait faire des économies si précisément seuls les coûts provenant des opérations que j'appellerais "lourdes" étaient pris en charge, les petits bobos et autres maladies bénignes pouvant être laissées au secteur privé.

Ceci étant dit, en ce qui concerne le cancer, cela fait plus de quinze ans que l'on pourrait le soigner... si les chercheurs qui trouvent n'étaient pas persécutés par les chercheurs qui cherchent.

Et, si j'avais pu lire ce livre et prendre connaissance de ce qu'il renferme plus tôt, je me dis que mon grand-père paternel aurait peut-être vécu quelques années de plus.

NB: ce livre explique pourquoi je n'ai guère confiance en l'industrie pharmaceutique, et de moins en moins confiance en la médecine "occidentale" (celle qui vous fait ingérer massivement toute cette chimie).

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 16:34

Je suis absolument mort de rire : les lecteurs ayant lu les livres mentionnés sur le lien indiqué par Zara ont également acheté "qui a peur de l'Islam, la démocratie est-elle soluble dans l'Islam", de... tadaaaaaaaaaaaa... Guy Milière.

Mis à jour par O. le 21 décembre 2004 à 16:41

Ne te fatigue pas plus, Pierre Lance écrit également dans les 4 Vérités. Cela devrait suffire à assouvir tes besoins en anathèmes diverses.

Note que je pourrais préciser que ledit Pierre Lance est à des millions d'années de Guy Millère sur bien des sujets : il était notamment contre la guerre en Irak, et n'est pas non plus ce que l'on peut nommer un ardent défenseur des OGMs.
Mais le goût de tes pâtes, etc.

M'enfin, c'est 'achement le sujet, hein ?

PS: un mot sur Fritjof Capra ? Parce que ce serait très drôle que tu pratiques le même genre d'amalgame avec cet écologiste convaincu (dont le livre est aussi excellent).

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 17:09

Zara, les chats ne font pas des chiens. N'en lis pas plus que je n'en ai écrit.

Mis à jour par O. le 21 décembre 2004 à 17:23

*Si seulement* tu pouvais en faire autant à propos de ce que j'écris.
Cela nous aurait éviter de parler de Millière...

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 17:35

Je digresse, mon Zara. Ca n'enlève rien à ton propos, exercice auquel j'ai de toute façon depuis longtemps renoncé vu l'habituelle vacuité. Du propos.

T'as pas un site à toi où tu pourrais t'étaler en toute quiétude ? Ya plus de chauffage chez aqb ?

Mis à jour par O. le 21 décembre 2004 à 17:42

Si, mais je suis parti chercher quelques bûches.
Au cas où.

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 18:09

Zara, tu écris :

Personnellement, je suis sûr que l'on pourrait faire des économies si précisément seuls les coûts provenant des opérations que j'appellerais "lourdes" étaient pris en charge, les petits bobos et autres maladies bénignes pouvant être laissées au secteur privé.

Comment financer les traitements lourds (qui peuvent coûter plus que ce qu'un ouvrier pourrait gagner dans toute sa vie) sans solidarité à tous les niveaux ? Pourquoi le secteur privé pourrait "se faire de l'argent" sur les petits bobos et le secteur publique perdre sur le reste ? Une fois que tu fais cela, comment justifier de garder le reste dans le publique ? (car on aura vite fait de dire "le privé fonctionne le publique perd de l'argent")

Merci de m'éclairer avec quelque chose de précis et pas des idées en l'air, car là, pour le moment, économiquement ce n'est pas viable ta proposition.

Mis à jour par loïc le 21 décembre 2004 à 19:11

On garde le Zara chez soi svp! ;)

Mis à jour par aqb le 21 décembre 2004 à 20:42
Comment financer les traitements lourds (qui peuvent coûter plus que ce qu'un ouvrier pourrait gagner dans toute sa vie) sans solidarité à tous les niveaux ?
Déjà, ne jouons pas les hypocrites bien-pensant et disons-le clairement : on ne financera pas ces traitements par "solidarité" - même si d'un point de vue marketing, ce sera sûrement plus porteur - mais par l'impôt. Ce qui se fait déjà à l'heure actuelle. Avec les résultats que l'on connaît.
Pourquoi le secteur privé pourrait "se faire de l'argent" sur les petits bobos et le secteur publique perdre sur le reste ?
Parce que nous serons sûrs que le secteur public agit de manière totalement désintéressée.
Une fois que tu fais cela, comment justifier de garder le reste dans le publique ? (car on aura vite fait de dire "le privé fonctionne le publique perd de l'argent")
On le dit déjà. Note que je suis prêt à demander uniquement un peu plus d'*efficacité*, mais j'ai peur que ce soit devenu un gros mot.
Merci de m'éclairer avec quelque chose de précis et pas des idées en l'air, car là, pour le moment, économiquement ce n'est pas viable ta proposition.
Désolé, mais je n'ai pas de programme clairement défini, uniquement des idées, justement. Pour le reste tu peux soutenir l'IFRAP pour que la gestion des hôpitaux publics s'améliore, ou que les ARH arrêtent de phagocyter les cliniques privées - quand elles ne les mettent pas carrément sur le carreau - avec ses politiques de quotas.

Mais je ne suis pas sûr que tu sois d'accord avec cela par peur que cela ressemble à une privatisation de la santé, etc., etc.

Mis à jour par Zarathoustra le 21 décembre 2004 à 22:19

Zara> Mon père est médecin hospitalier (pas dans une clinique), donc pour ce que tu racontes vu de dehors, j'ai aussi les échos du terrain. Faire des journées continues de 14h sans repas, c'est courant, alors dire que le système n'agit pas de manière désintéressée, c'est un peu fort de bouchon. Va vraiment voir les conditions de travail dans les hôpitaux, les gens abîment leur santé pour la votre... tes idées il faut les frotter au terrain, pas aux jolis discours, les idées non appliquées ne valent rien, elles restent des idées...

Mis à jour par loïc le 22 décembre 2004 à 13:04

Je n'ai sûrement pas la prétention de savoir ce qui se passe sur le terrain (encore que : des infirmières qui partent en Belgique ou au Luxembourg parce que soit elles y gagnent mieux leur vie, soit certaines disciplines n'ont pas besoin d'un aval de l'Etat Français sanctifié par un diplôme au bout de 7 années d'études, j'en connais quelques-unes).

Je suis comme monsieur tout le monde, j'écoute ce qui se dit, et lit ce qui s'écrit un peu partout.

Le petit passage sur le secteur public désintéressé, c'est de la provoc' (oui, je sais, ce n'est pas bien, mais cela m'amuse parfois). Le lectorat de gauche de ce site parlant souvent du service public comme s'il s'agissait d'un système différent du service privé, alors que tous deux ont besoin d'argent pour tourner, je me suis dit qu'une fois n'est pas coutume, il fallait pousser ce raisonnement absurde jusqu'au bout.

Cela étant dit, j'espère sincèrement que ton père a le salaire qu'il mérite, et que lorqu'il prendra sa retraite, d'autres reprendront le flambeau avec la même ardeur et le même dévouement.

PS: si tu pouvais compléter les informations de l'IFRAP par ce que ton père constate tous les jours sur le terrain, j'en serais très heureux.

Mon adresse est en dessous.

Mis à jour par Zarathoustra le 23 décembre 2004 à 00:25