27 juillet 2004
Parlez librement ... dans l'hygiaphone !

Il y a un concept qui a l'air d'être en train de se répandre aux USA, pays de la liberté d'expression s'il en est, et dont un exemple remarquable est observable en ce moment à Boston.

Le concept, c'est la "free speech zone". La zone de liberté d'expression.

Le principe est simple : quand une manifestation publique, par exemple la convention démocrate ou une visite du président, a lieu dans votre ville, si vous êtes un sympathisant, vous êtes généralement autorisé à le montrer. Vous pouvez vous poster sur le parcours, ou près de l'entrée, et acclamer les participants.

Si vous êtes contre, la free speech zone est faite pour vous. Jetez donc un oeil ici pour une série de photos de la free speech zone de Boston, installée le temps de la convention démocrate. Dans cette free speech zone, rendue opaque par des bâches (tirez la grosse ficelle blanche : impossible d'avoir des images des manifestants, dommage non ?), surmontée par des passerelles sur lesquelles patrouillent la police et la garde nationale, avec un filtrage à l'entrée (lire ici le témoignage de deux militants américains dans cette zone de Boston) et intimidation à toute heure, dans cette zone de liberté d'expression, vous pouvez à loisir exprimer votre mécontentement.

Sisi.

Ai-je pensé à mentionner les barbelés ?

Même expérience pour ce militant pacifiste de Louisiane qui avait décidé de profiter de la venue de Junior dans sa ville pour lui signifier, par l'intermédiaire d'un panneau, son mécontentement. Il a découvert la free speech zone locale, quatre poteaux et des cordes, à l'écart du parcours de la caravane présidentielle. Lui et ses petits camarades ont illico déterré les poteaux et les ont transportés avec eux, inventant à l'improviste le concept de free speech zone mobile, ou portable.

De mieux en mieux, les free speech zones permanentes : déjà une vingtaine d'universités ont établi des zones fixes, à l'écart, où on peut protester sans déranger personne. Lire ici à ce sujet.

De manière générale, les manifestations aux États-Unis ont en ce moment tendance à être traitées de manière uniforme : arrestations de masse pour tenter d'empêcher le rassemblement de prendre de l'ampleur, voir récemment Miami et consorts.

Home of the brave, comme dit la chanson, je veux bien le croire. Mais Land of the free... pour combien de temps ?

Écrit par O. le 27 juillet 2004 à 07:54
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