29 avril 2003
Intéressant

Le texte d'un "chat" organisé par le journal Le Monde. On y parle d'Islam, de femmes, d'identité, et on le fait intelligemment.


Le texte se trouve en "suite de l'article".


lundi 28 avril 2003

Analyses et forums



Chat Lemonde.fr - "Ripostes"

Etre musulman en France

L'intégralité du débat, en direct, le lundi 28 avril, avec Dounia Bouzar, personnalité indépendante du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Pnaegel : Bonjour ! J'ai entendu récemment plusieurs femmes musulmanes françaises déclarer que si la loi française était en contradiction avec le Coran, c'est ce dernier qui s'imposerait à leur pratique. Qu'en pensez-vous ?

Dounia Bouzar : Présenter les choses comme cela, ça veut dire que les valeurs du Coran sont à l'envers des valeurs de la République. Je ne crois pas que ce soit le cas.

Je pense qu'il y plein de valeurs communes. Certains musulmans réagissent à une certaine diabolisation de leur religion. Ils font de la surenchère. Les lois de la République sont parfaites pour que les musulmans puissent bien vivre, si on les applique. Mais il faut vraiment les appliquer, et ce n'est pas toujours le cas.

Pnaegel : Certes, il y a des valeurs communes. Mais y a-t-il une hiérarchie des valeurs entre celles de la République et celles de Coran pour les musulmans français ?

Dounia Bouzar : Bien entendu les lois de la Constitution s'imposent. Cela étant dit, si une loi ne permettait pas aux musulmans de vivre correctement, ils pourraient participer au débat démocratique, qui est à la base du vote des lois. Au jour d'aujourd'hui, je pense que les lois sont bonnes.

LE FOULARD ISLAMIQUE

Caroline : Qu'est-ce qu'elles défendent, ces jeunes filles, avec leur voile ? Vous posiez cette question dans votre tribune libre. Comment y répondre ?

Dounia Bouzar : Ça dépend des filles. Certaines l'utilisent pour rappeler leur égalité, pour s'imposer face à des machos ; elles se sentent mieux avec pour être en milieu mixte, pour ne pas être réduites à un "appât sexuel", pour mieux faire valoir leur esprit que leur corps. Pour d'autres, c'est un moyen de faire du prosélytisme, d'imposer leur vision du monde, leurs idées, se séparer des autres, imposer des particularismes. Leur relation avec Dieu ne les amène pas vers l'autre. Et ça, c'est contre la laïcité.

Mahomet : L'islam est-il soluble dans la République française ?

Dounia Bouzar : Pourquoi voulez-vous qu'il soit soluble ? Il faut simplement qu'il enrichisse le patrimoine français. Il faut qu'il renforce nos valeurs françaises.

Elisa : Etes-vous pour le vote d'une loi interdisant le port du foulard islamique à l'école ?

Dounia Bouzar : Pour l'école, je pense qu'il faut être rigoureux sur le principe expliqué au tout début : quel est le comportement de la fille ? C'est le décret du Conseil d'Etat qui dit : on ne peut pas réduire la fille à son foulard, le foulard ne détermine pas la fille. C'est l'application du fameux dicton français "l'habit ne fait pas le moine".

C'est le comportement de l'individu qui est fondamental. Mais c'est normal que les choses soient crispées à l'école. Le foulard n'est, pour moi, que le symptôme. Par exemple, comme aucun enseignement n'est fait sur l'apport de la civilisation arabo-musulmane, certaines filles veulent un peu "compenser" cette négation. D'autre part, en France, il y a un inconscient collectif, comme quoi, pour avoir accès à la raison, il faut se séparer des religions. Parce que l'histoire de France s'est construite comme ça. C'est quand elle s'est séparée du clergé que la France a vraiment développé sa modernité, si l'on caricature un peu les choses.

Pour les profs, l'école vient libérer les enfants des endoctrinements religieux. Pourtant, dans l'inconscient collectif musulman, les grandes découvertes scientifiques (astronomie, médecine, mathématiques...) ont été réalisées à une époque où les gens étaient religieux et cherchaient à comprendre comment tournait le monde, pour appliquer ce que Dieu leur avait dit.

Donc, pour les musulmans, il faut mieux comprendre le monde pour se rapprocher de Dieu, et vice versa. Foi et raison ne sont pas opposés. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas des autres religions, je dis simplement qu'il y a des inconscients collectifs différents, avec des histoires différentes. Il faudrait nous rencontrer vraiment, tous ensemble.

Xalifa : Le débat actuel sur le port du foulard islamique ne nécessite-t-il pas une réactualisation de cette vieille loi de 1905 sur la laïcité ?

Dounia Bouzar : Je ne crois pas. Je pense que ce serait aller dans le sens de ceux qui veulent considérer l'islam à part, et montrer qu'il est incompatible avec la République. Je pense vraiment que les valeurs que ces femmes voilées défendent ne sont pas forcément à l'envers de ce que les autres défendent sans voile. Pour beaucoup de filles, le voile n'est pas du tout le signe de soumission à l'homme, contrairement à ce que les non-musulmans croient. Il faut absolument le dire et le redire. Apprendre à se définir sans se laisser enfermer dans le regard de l'autre.

Ce qui compte, c'est vraiment de discuter sur la question des valeurs, et non sur la question des moyens pour atteindre des valeurs. Si moi je pense que je suis plus égale à l'homme en cachant ma beauté, ça ne m'empêche pas de mener cette même bataille avec une copine qui pense, elle, que son égalité passe par le fait de s'habiller comme elle veut. C'est ça la liberté d'une démocratie. La liberté de ne pas se voiler passe par la liberté de se voiler. C'est de liberté dont il s'agit, pas de modèle unique.

Antoine : Bonjour, un membre de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France) a comparé la loi (égalitaire) sur les photos d'identité à la loi sur l'étoile jaune imposée aux juifs sous Vichy. J'avoue que cette comparaison m'a beaucoup choqué. Qu'en pensez-vous ?

Dounia Bouzar : Moi aussi j'ai été choquée. Je pense que c'est manquer de respect aux juifs victimes de cette loi, qui représentent la mémoire de l'humanité. Cela dit, ce qu'il a voulu dire, je suppose, c'est qu"on ne pouvait pas présenter les lois aux musulmans comme si c'était quelque chose de statique, d'intangible, comme si il y avait des lois d'un côté, et comme si les musulmans étaient des touristes qui devaient soit se plier, soit partir. Je pense qu'il a voulu dire que les musulmans sont à l'intérieur du débat, pas à l'extérieur. On est d'accord ou on n'est pas d'accord, mais on discute ensemble.

Si M. Sarkozy voulait faire un rappel à la loi, c'eut été bien qu'il le fasse à tout le monde. Certains établissement scolaires contournent le décret du Conseil d'Etat pour exclure les filles voilées sous différents faux prétextes. Et personne ne réagit. La loi s'impose à tous. C'est ce qui fait sa force. Elle n'est pas le privilège de certains. Pour la carte d'identité, personnellement, comme c'est identifier le Français vis-à-vis de l'étranger, je pense qu'il est important de ne pas être déterminé par sa religion. C'est une mesure de protection.

Personne ne sait ce qui nous attend, la France est l'un des rares pays où l'on ne vous demande, à la frontière, ni votre parti politique, ni votre religion. Cette liberté est fondamentale. Par contre, il ne faut pas en profiter pour que des fonctionnaires persécutent des filles voilées en leur faisant eux-mêmes enlever leur voile, sans prévoir d'agents féminins.

LE CONSEIL FRANCAIS DU CULTE MUSULMAN

Patrick : Vu le mode d'élection du CFCM, représente-t-il vraiment à vos yeux les musulmans de France ou induit-il un biais sur cette représentativité ?

Dounia Bouzar : Qu'est-ce qu'on appelle les musulmans de France ? Il ne faut pas donner trop de pouvoirs au CFCM. Ce n'est qu'une organisation du culte, et cela doit le rester. Je trouve qu'il est plus approprié de parler d'un conseil d'interlocuteurs que de représentants. La philosophie fondamentale de l'islam, c'est qu"il n'y a pas de clergé, chacun est en relation directe avec Dieu, chacun se débrouille en direct avec lui. Personne ne peut représenter personne. C'est d'ailleurs pour ça que, depuis le début, je me présente comme un trait d'union.

Darine : La notion de parité est-elle essentielle pour une bonne représentativité de l'ensemble de la communauté musulmane au sein du CFCM ou des divers CRCM ?

Dounia Bouzar : Vu qu'il s'agit non de représentation mais d'organisation du culte, la perception féminine est toujours bien plus fine que celle des hommes. Sérieusement, l'organisation des autres cultes ne comprend pas de femmes, à part les protestants. C'est bien dommage pour ces messieurs, qui se privent de nos richesses. Mais je ne crois pas que ce soit complètement déterminant. Ce qui compte avant tout, ce n'est pas d'être une femme, ce sont les idées qu'on défend. Je ne compte pas me laisser cantonner aux soi-disant "questions des femmes".

Clochette : Le CFCM comme son nom l'indique représente les musulmans "pratiquants". Quid des autres ? Quid du rôle du CFCM dans la lutte contre les discriminations dont sont l'objet les Français dits "musulmans" ? Doit on avoir une place dans cette société uniquement par le biais de la religion... Cet aspect réducteur m'inquiète.

Dounia Bouzar : La lutte contre les discriminations passe par le droit commun, heureusement ! C'est l'affaire de tous les citoyens, musulmans ou pas. Le CFCM n'a rien à voir avec l'accès à la citoyenneté. Ce serait ramener la personne d'origine maghrébine ou africaine à une référence religieuse. Ce serait "ethniciser" la citoyenneté et les individus. Ce serait imaginer que tous les jeunes un peu "basanés" se définissent musulmans. Ce serait les enfermer dedans, alors que c'est pareil pour tout être humain, la référence religieuse n'est qu'une partie de la construction de l'individu. C'est pour ça que le CFCM est uniquement là pour organiser les carrés musulmans, la viande hallal et la formation des imams. Point barre. Si ça devait ne pas être le cas, je serais la première à le dénoncer. Rendez-vous au prochain "chat".

Miche : Qu'est-ce que, selon vous, le CFCM peut apporter dans l'affirmation de l'identité musulmane en France ?

Dounia Bouzar : Il peut normaliser cette référence musulmane. Il peut faire comprendre que ce n'est plus la référence des "autres", des étrangers, des immigrés, des beurs... Non, ceux qui sont de confession musulmane sont pour beaucoup des Français, ayant grandi en France, socialisés à l'école française, de culture française (primat de l'épanouissement de l'individu), et ce n'est pas pour autant qu'ils veulent cacher leur lien à l'islam.

Il faut arrêter de penser que dès lors qu'un jeune a envie de vivre au grand jour son islam, c'est qu'il refuse d'être français. Pour enfoncer le clou, il m'arrive souvent d'aller jusqu'à dire que les signes de visibilité musulmane sont des preuves d'intégration : des jeunes qui, parce qu'ils se sentent chez eux, veulent se montrer de manière authentique, sans avoir de choix à faire entre toutes leurs références, contrairement à leurs parents, qui étaient "de passage" en France, et respectaient leur hôte et ne voulaient pas choquer.
Voilà, il faut arrêter de penser qu'il y a une incompatibilité entre la référence musulmane et l'appartenance française. Si sur un plan philosophique, le CFCM banalise cette idée, et rentre cette référence au sein du patrimoine français, ce sera un grand soulagement. Il faut arrêter de renvoyer ces jeunes à leurs origines étrangères.

Cmoi : Ne craignez-vous pas une mainmise des gouvernements étrangers sur l'islam de France ? Et, à votre avis, comment cette influence peut-elle se traduire dans les décisions ou avis du CFCM ?

Dounia Bouzar : C'est une bataille. On a été beaucoup à critiquer la place des consulats étrangers dans cette affaire, officielle ou officieuse. En même temps, c'est un passage intermédiaire obligé. J'espère que, dans deux ans, il y aura une grande majorité de Français, de culture française, élus au CFCM.

Mateo : Vous ne trouvez pas que l'idée d'une représentation de la communauté musulmane constitue un échec pour l'intégration de cette communauté ? Une sorte de ghetto politique ?

Dounia Bouzar : Ce n'est pas une représentation. J'ai déjà répondu à cela. Le CFCM ne doit avoir aucun lien avec la politique et la citoyenneté.

Kabyle : Comment une femme peut-elle prétendre parler au nom de l'islam alors que l'islam est, de toutes les religions monothéistes patriarcales, celle qui de nos jours asservit le plus les femmes à travers le monde y compris dans nos pays libres ?

Dounia Bouzar : Le problème avec l'islam, c'est qu'il est venu s'appliquer dans des sociétés de culture clanique. La particularité de l'islam, c'est qu'il s'interprète à travers le prisme culturel des sociétés. Or, la société arabe est l'une des seules à être non seulement patriarcale et patrilinéaire (les choses et le nom de famille se passent de père en fils), mais aussi endogame (on choisit son conjoint à l'intérieur du clan). Ça donne des fonctionnements de tribu qui limitent énormément la liberté individuelle, ainsi que la remise en question des traditions.

Cela donne des sociétés avec les fonctions des femmes d'un côté, celles des hommes de l'autre. Le rôle de chacun est prédéterminé, cela introduit des inégalités criantes entre les filles et les garçons, la belle-mère renchérit son pouvoir en ayant des belles-filles qui viennent renforcer le clan des femmes. Elle a donc intérêt à avoir des garçons, qu'elle traite comme des rois. En revanche, elle va éduquer sa fille à la soumission, pour que sa future belle-mère l'accepte... Je n'ai pas le temps de développer plus, j'en parle tout le long de L'Une voilée, l'autre pas, mais le texte de l'islam a été interprété à travers cette culture-là.

C'est pour ça que les filles françaises nées en France sont reparties à leurs sources, pour vérifier ce que disait leur religion.
Elles se sont rendu compte qu'il y avait beaucoup de confusion entre traditions et religion. Elles ont découvert que leur consentement au mariage était obligatoire, qu'il n'y avait pas critère ethnique dans le mariage musulman, que les études étaient une obligation pour elles, comme pour les hommes... Et bien d'autres choses encore. Elles se tournent vers leurs parents en disant : "papa, maman, vos traditions je n'en veux pas, je revendique haut et fort les droits que me donnent non seulement la société française, mais aussi notre islam." Il y a un message coranique, mais, comme dans toutes les religions, il y a plusieurs types de relation à la référence musulmane.

Le "chat" se termine, je remercie ceux qui nous soutiennent, Saïda et moi, dans ce combat pour s'unir autour de valeurs communes tout en insistant pour que chacun ait la liberté d'y accéder selon sa propre référence. Je vais, d'ici à quelques semaines, installer un site qui sera un observatoire des discriminations faites aux femmes dans les domaines autant privé et familial que public et professionnel, ouvert à tous ceux qui veulent travailler sur ce sujet et se mettre en réseau.





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Écrit par O. le 29 avril 2003 à 10:18
Réactions

Très intéressant... Sur l'"affaire" du voile cependant je ne peux m'empêcher de tiquer quand je lis "Certaines utilisent [le voile] pour rappeler leur égalité, pour s'imposer face à des machos ; elles se sentent mieux avec pour être en milieu mixte, pour ne pas être réduites à un "appât sexuel"". Le voile qui permet à la femme de sortir de son statut d'objet vis à vis des hommes ? Mouais... Pour moi le voile signifie clairement ceci : si elles montrent leur corps (ou juste leurs cheveux) les femmes sont coupables du désir qu'elles provoquent chez les hommes. Elles doivent donc mettre fin à cette culpabilité en masquant l'objet du délit(désir).

Celles qui ne portent pas le voile, c'est quoi alors ? Je vais dire "tentatrices" à défaut...

C'est une régression énorme pour les droits des femmes. Elles n'ont pas à se sentir coupable de l'attrait que leur corps induit et, partant des réactions (appropriées ou non) qu'il provoque chez les hommes. Je ne crois pas que la réponse aux "machos" doive consister en cette mise en quarantaine.

Pour vivre libres vivons cachés ?

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 14:43

Tu vas rire, Sam, mais cette thèse de la "protection", je l'ai entendue de la part de certaines jeunes filles en Palestine aussi.

Et puis ce n'est pas une exclusivité musulmane, le voile pour cacher les cheveux. Les habitantes de Mea Shearim, à Jérusalem, portent aussi divers accessoires pour cacher leur chevelure, avec un peu plus de variété certes, mais le principe reste le même, non ?

C'est de la régression du droit de la femme aussi j'espère ?

Mis à jour par O. le 29 avril 2003 à 14:55

Les Fous de Dieux sont partout pareils.
La discussion s'arrête dès que les certitudes de détenir la "Vraie parole divine" commence.
Ceci dit les réflexions relatives aux religions, aux traditions(leurs différences, leur tronc commun leur antériorité, leurs influences ,....)
sont souvent riches et passionantes.

Mis à jour par Marc le 29 avril 2003 à 15:22

Les habitantes de Mea Shearim, à Jérusalem, portent aussi divers accessoires pour cacher leur chevelure...

C'est de la régression du droit de la femme aussi j'espère ?

Voui... Toupareil selon moi. En doutais-tu ?

C'est pas que le symbole soit religieux qui me gêne, c'est sa signification, son objectif. Et la signification du voile c'est ça : la femme est coupable. Bien entendu les hommes eux sont toujours innocents.

Alors qu'on défende le voile comme symbole de liberté je trouve ça un peu fort de café.

Et comme Marc je trouve fort intéressantes l'étude des traditions, y compris religieuses. Cela dit certaines me font bien chier quand elles nous reviennent à la gueule aujourd'hui.

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 16:24

C'est pas ça que je voulais dire
Je voulais dire que certaines pratiques religieuse ne sont pas sytématiquement synonyme de fanatisme; seulement parfois.

Mis à jour par Marc le 29 avril 2003 à 16:27

C'est comme ça que je l'avais compris mais je me suis mal exprimé. Je n'ai aucun problème avec le fait de se soumettre aux traditions (même les plus ridicules) à partir du moment où elles sont elles-mêmes soumises à des principes supérieurs, c'est-à-dire qu'elles soient librement consenties, préservent la dignité des individus, se manifestent sans violence...

Sur ce point le dialogue transcrit par Olivier est équivoque : lorsqu'on lui demande quelle loi (la spirituelle ou la temporelle)doit être considérée comme supérieure, Dounia Bouzar noie un peu le poisson. La liberté d'exercer librement sa religion, je ne la conçois qu'encadrée par nos lois républicaines.

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 16:50

Merci Olivier pour ton info. Tres interessant en effet.
Note (ironique) sur tous ces commentaires: rien que des hommes qui parlent ici, et pas musulmans...Laissez-les s'exprimer un peu, ces jeunes musulmanes, elles savent tres bien se defendre elles-memes. Interrogees dans une emission sur France 2, certaines justifiaient le port du voile comme l'aboutissement d'un parcours personnel: rien a voir donc avec l'accusation des autres qui ne portent pas le voile, rien a voir avec l'exclusion et le fanatisme.

Sur la liberte que ca leur donne: aucun de vous n'a jamais vecu l'impression que c'est que de traverser une place, en pays mediterraneen, avec que des hommes qui vous devisagent, qui vous denudent du regard. Le vrai probleme, a mon avis, ce n'est pas le voile, c'est le regard (quand il ne s'agit que de ca) des hommes...donc l'education des garcons, etc...

Note a Sam: la seduction peut etre d'autant plus forte que les appats restent caches ou a peine suggeres...(meme si mon ptit frere dit que le voile, ca enlaidit!)

amities,
Christine.

Mis à jour par Christine le 29 avril 2003 à 17:20

Bonjour,
Ce que dit Christine, je l'ai entendu dans différents pays musulmans et par des femmes. Pour avoir vécu quelques semaines au Yémen, je peux dire que le regard des hommes est terrible et il est vrai qu'au bout de seulement 2 jours, j'ai mis, non pas un voile, mais un "keffieh" (je ne connais pas vraiment l'orthographe) me voilant tout le visage et mettant des lunettes noires, le reste de ma tenue étant, comme d'habitude dans ces pays un sirwal et chemise à manches longues. Je n'ai pas vraiment apprécié de me "cacher" mais les regards étaient beaucoup trop insistants et plus que gênants. Oui Christine, toute une éducation. Ceci étant, je suis tout à fait d'accord avec ces Messieurs, pour moi c'est une répression du droit des femmes et pour avoir vécu plusieurs mois en Tunisie et avoir fréquenté (il y a plus de 20 ans me direz-vous) uniquement des femmes, les jeunes filles vivaient très mal l'emprise des hommes sur leur vie...

Mis à jour par Muriel le 29 avril 2003 à 17:37

Sur la liberte que ca leur donne: aucun de vous n'a jamais vecu l'impression que c'est que de traverser une place, en pays mediterraneen, avec que des hommes qui vous devisagent, qui vous denudent du regard.

C'est vrai, bien que mon séjour au Maroc famillial avec ma petite copine blonde m'en ait donné un avant-goût.

Le vrai probleme, a mon avis, ce n'est pas le voile, c'est le regard (quand il ne s'agit que de ca) des hommes...

Visiblement on est d'accord sur le problème mais pour la solution... Cachez ce sein que je ne saurais voir ? Non merci. Plutôt apprendre aux hommes à respecter la gent féminine et à maîtriser leurs instincts. Au centre de la question, plus que le corps des femmes, voilé ou dévoilé, se trouve l'attitude des hommes. My two cents...

Note a Sam: la seduction peut etre d'autant plus forte que les appats restent caches ou a peine suggeres...

Sam ne voudrait pas lui même trop se dévoiler mais cette suggestion-là lui convient parfaitement. ;)

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 17:39

"Je n'ai aucun problème avec le fait de se soumettre aux traditions (même les plus ridicules)"

Comment on juge si une tradition est ridicule ou non ? Qu'est-ce qui permet un tel jugement de valeur ? Chacun fait ce qu'il veut, point barre. On a le droit d'être pour ou contre le port de quelque signe religieux que ce soit à l'école, mais pas de considérer des traditions "ridicules".

Mis à jour par Téphanis le 29 avril 2003 à 17:41

Hmmmm... Qui a parlé du port de quelque signe religieux comme quelque chose de ridicule. Certainement pas moi. Mais enfin rien que pour le plaisir : si je trouvais cela ridicule je le dirai.

D'autre par je laisse aux autres la liberté de respecter leurs traditions alors qu'on me laisse en penser (et en dire) ce que j'en veux. Point barre donc.

Comment on juge si une tradition est ridicule ou non ?

Le ridicule c'est tout sauf quelque chose d'objectif. Personnellement je trouve que (juste pour coller à l'actualité) : avoir une vaiselle complète que l'on utilise qu'un jour par an ; se flageller jusqu'au sang pour plaire à dieu ou s'extasier devant des statues qui pleurent du sang sont des traditions ri-di-cu-les. Cependant tant que ça ne nuit pas à autrui et que ce n'est pas imposé par la coercition ça ne me dérange pas trop. Le ridicule ça ne tue pas, hein ?

Qu'est-ce qui permet un tel jugement de valeur ?

Euh, la liberté de penser ? De se moquer ? Tout.

On a le droit d'être pour ou contre le port de quelque signe religieux que ce soit à l'école, mais pas de considérer des traditions "ridicules".

Ben si justement. La preuve. Ca s'appelle la liberté d'expression.

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 17:56

C'est beau la liberté d'expression telle que tu las conçois alors, çà permet d'affirmer tout et n'importe quoi en toute légitimité ...

Ridicule ?

Mis à jour par Téphanis le 29 avril 2003 à 18:48

Ridicule adj.
1. Dont dont la laideur, la bêtise provoque le rire, la moquerie; grotesque, absurde, risible.
2. Qui est absurde, déraisonnable.

Manifestement, le ridicule est dans le regard de l'autre. Même si on prend la deuxième définition, comment peut-on juger d'un accoutrement absurde ou d'une pratique déraisonnable -- si celle-ci n'est pas préjudiciable?

Le Coran ne prévoit aucune sanction pour la femme qui ne porte pas le hijab, ce n'est qu'une recommandation. Je ne pense pas que, sauf contrainte et forcée, une femme porte le hijab pour les autres, mais bien pour elle-même. Mis à part le fait qu'il est plus visible, le port de la croix me semble relever de même attitude: porter un objet qui rappelle et soutien sa croyance religieuse. De plus, il ne me semble pas qu'un texte demande à un chrétien de porter la croix, et pourtant ceux que je connais en portent une.

Curieusement, on ne parle que du hijab, mais jamais de la croix, du tilak, de la kippa...

Intéressante lecture d'origine belge: le hijab

Mis à jour par gemp le 29 avril 2003 à 20:02

Ridicules ou intolérables.
A-t-on le droit de juger les pratiques d’autres cultures ?
A partir de quel moment certaines pratiques religieuses contreviennent à nos critères, dépassent les limites de notre tolérance ?
Je viens d’entamer la réponse ; entre l’excision et le port du voile, le nombre de pratiques est énorme, je n’en ferai pas de liste vous en connaissez au moins autant que moi.
Je juge effectivement, je prends parti, je tente même parfois d’influer sur les « idées », sur les convictions, des autres(et ceux-ci me le rendent bien).
Le jugement dont je parle, est un jugement de valeurs, chacun a le droit de défendre son système de valeurs, voilà ça commence ; en défendant mon système j’ai tendance à le juger supérieur(plus évolué plus moderne, plus progressiste, plus humain,…)à d’autres. Je ne parle pas des religions ou cultures en tant qu’entité uniforme et homogène. Mais à partir des comportements extrêmes( excisions lapidations,…), je me demande jusqu’où ne pas aller trop loin ?
Je me rends parfaitement compte des dangers de s’instituer juge, je prends malgré tout le risque de considérer du point de vue moral, que certaines valeurs doivent avoir autorité sur d’autres.

Il y a des limites.(les problèmes sont où on les place, qui décide pour qui, etc...).
Et entre le voile et la burka y a-t-il pour vous une différence?


Mis à jour par Marc le 29 avril 2003 à 20:15

Marc, si tu considères le hijab ou la burka (même la burka) comme des "comportements extrêmes" au même titre que la lapidation, je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter.

Je ne sais pas pourquoi j'ai cette image qui me revient en tête: j'ai eu une copine qui était incroyablement différente avec et sans maquillage... J'aurais sans doute dû la lapider la première fois que je l'ai vue sans.

Mis à jour par gemp le 29 avril 2003 à 20:29

Hmmmmmmm (again).

Gemp pourrais-tu relire (lire?) mes posts stp. Le ridicule dont je parlais se rapportait aux traditions en général et non au port du voile. Je n'aime pas le voile mais je ne le trouve pas ridicule et je ne l'ai jamais qualifié ainsi.Ce torrent n'a été provoqué que par qu'un petit bout de phrase, apparemment mal formulé. Je répondais à Marc. Je me cite donc Je n'ai aucun problème avec le fait de se soumettre aux traditions (même les plus ridicules).... Vous me laissez le droit de trouver certaines tradtitions ridicules non ? Bon.
Enfin, comme disait l'autre : much ado about nothing

Puisqu'on est sur le sujet du ridicule : quand même Gemp, ta comparaison entre hijab, burka et maquillage fait plus que le friser. Quand à la croix, et à la kippa (j'ignore ce qu'est le tilak) j'espère que tu vois la différence avec le hijab. Le voile n'est pas uniquemenent un symbole religieux et c'est cette partie là qui me gêne. La croix, la kippa ou la main de Fatma que l'on porte autour du cou ne sont *que* des symboles religieux qui manifestent une soumission à Dieu ou à une religion. Ce n'est pas le cas du voile.

Enfin, sérieusement si tu trouves *vraiment* que le port de la Burka n'est pas un "comportement extrème" alors je reste sans voix.

...
...

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 20:46

Gemp si tu veux comprendre le contraire de ce que j'écris alors moi non plus je n'ai rien à ajouter.
Le foulard j'en ferai pas un fromage.

Mis à jour par Marc le 29 avril 2003 à 20:59

Quelques mots d'Elizabeth Badinter sur le sujet du voile.

ATTENTION ! Cet article ne contient nullement le mot ridicule et peut donc prêter à confusion.

Mis à jour par Sam le 29 avril 2003 à 21:10

Oula, je donnais juste un avis!

Heureusement que le ridicule ne tue pas... :)

Mis à jour par gemp le 29 avril 2003 à 22:46

Il y a tout un tas de façons de céder à la pression sociale. Le voile peut en être une, bien qu'il puisse être autre chose. Le maquillage peut en être une autre. Demandez à n'importe quelle réceptionniste dans une société ce qu'elle en pense.

Pour les histoires de ridicule, je revendique haut et fort le droit de rire de ce qui m'amuse, et j'accorde ce même droit à quiconque a envie de l'exercer, à mon égard ou à celui des choses qui me sont chères.

Et tous autant que nous sommes, nous ne savons que peu de choses de la vie dans les sociétés musulmanes. J'ai découvert après plusieurs mois que la femme de mon propriétaire à Asserieh fumait, et une fois admis dans le cercle familial, j'ai bien compris qui était le patron à la maison : il portait - en public - le voile.

Nous pêchons par ignorance et projection.

Mis à jour par O. le 29 avril 2003 à 22:57

La deuxième partie du chat du journal Le Monde consacré à l'Islam de France. Très bien.

Mis à jour par Sam le 30 avril 2003 à 11:27

Oops ! Avec le lien, c'est quand même plus clair.

Mis à jour par Sam le 30 avril 2003 à 11:30

Je n'ai pas encore lu le chat du monde.
J'ai bien aimé cette discussion, celle-ci que nous venons d'avoir; malgré les quelques quiproquos, et chassés-croisés.
Il me semble que globalement nous avons évité pas mal d'ecueuils, par ex. celui de mettre en compétition l'une ou l'autre Religion ou Culture .
Je ne pense pas que l'Islam ait été plus visé...
(à moins que je ne me trompe complètement)
Ceci dit je continue à interroger mes limites vos limites et Le droit des institutions publiques à poser leurs limites.
Pour finir; je découvre les difficultés de faire passer par l'écrit les tons, les sons, et les mimiques, qui permettent de mieux se faire comprendre .Je le savais bien sûr(ça c'est la théorie), maintenant je l'expérimente(ça c'est du vécu).Je continue sans (pour l'instant) utiliser, les binettes.

Ps.: pour Gemp; est-ce que tu veux que j'exprime plus clairement mon post sur "comportements extrèmes" et diférence entre "voile et burka", ou bien as-tu compris qu'on s'était mal compris?

Mis à jour par Marc le 30 avril 2003 à 11:57

Visiblement on est d'accord sur le problème mais pour la solution... Cachez ce sein que je ne saurais voir ? Non merci. Plutôt apprendre aux hommes à respecter la gent féminine et à maîtriser leurs instincts. Au centre de la question, plus que le corps des femmes, voilé ou dévoilé, se trouve l'attitude des hommes.
Sam, merci, merci et encore merci :))
moi aussi, comme Christine et Muriel, ca m'a casse les pieds ces regards la (y compris, et aussi curieux que ca puisse vous paraitre, en Europe, de la part d'europeens qui n'avaient frequente que des internats non-mixtes jusqu'a la fac et plus ... si, si ca existe encore ...) mais jamais je n'ai accepte de me cacher ou de cacher des morceaux de mon corps. C'est a eux de changer, s'ils se comportent comme des affames (des yeux !) c'est vrai que ca peut etre genant, mais ca ne changera pas le regard que j'ai sur moi meme ni mon attitude ... ce qu'ils peuvent penser m'est egal, moi et les gens auxquels je tiens on sait ce qu'il en est ...

Mis à jour par iza le 30 avril 2003 à 12:55

Marc : je pense avoir compris l'esprit derrière la lettre, et j'ai peut-être réagi un peu promptement à ton commentaire. Mais quelques fois, particulièrement lorsqu'on écrit rapidement, lesdites binettes sont des aides précieuses à la compréhension, qui peuvent relativiser certains propos un petit peu extrêmes, volontairement réducteurs, satiriques, etc.

Merci de ta sollicitude.

Mis à jour par gemp le 30 avril 2003 à 12:59

...juste un petit detail amusant: le pays mediterraneen dont je parlais, c'etait...la Grece!

D'accord avec Olivier, sur notre ignorance. D'abord, essayer d'ecouter, de comprendre, de connaitre, avant de juger. Tres bonne emission l'autre jour sur Edward Said ("L'orientalisme"): nous sommes eduques dans l'idee que notre culture est la meilleure; ce qui est difficile c'est de desapprendre cela et s'ouvrir au monde.

Amities,
Christine.

Mis à jour par Christine le 30 avril 2003 à 17:07

Oui, Christine 100 % d'accord avec toi Amitiés à tous

Mis à jour par Muriel le 30 avril 2003 à 20:24

Avez-vous vu l'émission Mots croisés consacré à ce thème? Eh bien c'était bien révélateur de tous les fantasmes que chacun peut mettre là dedans. Il y avait une seule jeune fille voilée venue là pour expliquer son cheminement, eh bien dès qu'elle ouvrait la bouche, il y avait toujours E. Badinter (hyper féministe) ou bien M. Boutih (hyper médiatisé) qui lui coupait la parole pour lui expliquer la laïcité à l'école, le combat des femmes depuis des siècles, les intégristes, la banlieue, la misère, le pays d'origine des parents... tout ce qu'elle voulait dire c'est que c'était son choix mais on ne lui pas laissé la liberté de le faire.

J'ai une copine qui était mannequin, son cheminement personnel l'a amené à porter le voile, ce que j'ai trouvé bizarre au début. Le seul boulot qu'elle peut faire aujourd'hui c'est télévendeuse et en plus, il faut affronter l'éternel suspiscion des autres. Pas si simple de porter un jugement sur qui que soit (surtout quand le port de ce fameux voile n'est pas imposé).

Mis à jour par salika le 30 avril 2003 à 22:30

"Nous pêchons par ignorance et projection"
Parle pour toi,O. Et tant pis pour ceux qui se reconnaissent dans cette affirmation.
Sans vanité ni fausse modestie; je ne suis ni pêcheur, ni ignorant, ni projectioniste.(:);"

Gemp:tolèrerais-tu le port de la burka à l'école
publique, le choix des époux(se) effectués par les parents, l'interdiction de lire d'écouter ou de regarder certains livres,etc...,les pratiques relatives à la virginité avant mariage, ou "purificatrices"(bain rituel etc...),la répudiation, la polygamie, l'interdiction des greffes d'organes ou de transfusion sanguine, les crucifixions volontaires, les autos-flagellations,
les mariages d'enfants.....
Pas de pièges, juste une question: y a -t-il des limites à ta tolérance? Si tu me répondais au sujet de la burka je serais déjà contant!

Christine et Muriel: pourquoi ne demandez-vous pas à ceux qui ont une autre culture, un autre mode de vie,...Le même respect à votre égard que celui que vous avez à leur égard? Ne sont-ils pas capables de comprendre que pour vous se ballader bras nus ou jambes nues fait partie de votre mode de vie.Leurs convictions,...sont-elles "supérieures" aux votres?
Ou bien est-ce simplement la peur du conflit, ou des risques encourus?

Mis à jour par Marc le 01 mai 2003 à 01:22

Je suis peut-être un peu simpliste mais si on demande aux habitants d'un pays qu'on visite de bien vouloir ne pas s'offusquer de nos moeurs, on devrait pouvoir ne pas s'offusquer des leurs quand ils sont chez nous non ?

Un petit rappel, pour remettre en perspective : droit de vote pour les femmes en France : 1945. Abolition du bagne ? 1948. Abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis ? On y est presque. En n'oubliant naturellement pas que nous on a un confort matériel certain qui nous donne le loisir de nous interroger sur des trucs qui n'étaient pas dans nos préoccupations il y a peu.

L'Iran, pays islamiste s'il en est, a des femmes qui jouent un rôle important sur la scène politique. Je vous rappelle ce qui est arrivé à Édith Cresson. Les disparités de salaire homme/femme, si elles sont moins dramatiques que certaines des pratiques qu'expose Marc, montrent néanmoins que chez nous, en douceur, une femme, c'est moins qu'un homme. On est obligés d'avoir des QUOTAS de femmes. Je crois que c'est la pire gifle qu'on pouvait infliger aux féministes.

Mis à jour par O. le 01 mai 2003 à 09:25

"Christine et Muriel: pourquoi ne demandez-vous pas à ceux qui ont une autre culture, un autre mode de vie,...Le même respect à votre égard que celui que vous avez à leur égard? Ne sont-ils pas capables de comprendre que pour vous se ballader bras nus ou jambes nues fait partie de votre mode de vie.Leurs convictions,...sont-elles "supérieures" aux votres?
Ou bien est-ce simplement la peur du conflit, ou des risques encourus?"
Bonjour Marc, Non les convictions de qui que ce soit ne sont pas supérieures aux miennes, non ce n'est pas la peur du conflit ou des risques encourus, il s'agit simplement de respect. Quand j'allais visiter un pays musulman, par respect pour la population (et puisque invitée dans ce pays) je désirais simplement respecter leurs moeurs et coutumes tant que celles-ci n'entravaient pas totalement ma liberté. La réciproque serait peut-être de mise dans mon pays me direz-vous ? Logiquement oui. Simplement voilà, pour ma part, cela ne me gêne pas, ne me heurte pas, ne me choque pas dans la vie courante d'être soit servie par une personne avec un foulard, une croix, un vêtement boudhiste etc... J'aime profondément la différence qui, pour moi, enrichit. Le seul bémol que j'apporterai concerne l'école où il s'agit d'enfants donc par essence même de personnes maléables et fragiles et où là, effectivement je pense que la laïcité doit régner. Et que dans ces pays musulmans, la plupart des personnes soient choqués par des jambes et des bras nus... de femmes bien sûr et bien cela est (toujours pour moi) leur "problème" et ils se privent de bien jolies choses et c'est tant pis pour eux ou tant mieux... Pour être entièrement honnête, j'ai résolu mon propre dilemme de liberté de femme aujourd'hui en partant dans ce grand pays qu'est le Brésil et où toutes les religions du monde (et les sectes aussi!!!) se côtoient en bonne intelligence, toutes les races et les couleurs et où la liberté de la femme est respectée. Des problèmes il y en a plein, bien sûr, mais ils sont autres mais pas inhérents à la condition de femme. A chacun sa liberté mais qu'est-ce que la liberté et sommes-nous réellement libres ?
Bonjour Olivier : oui pour l'égalité homme-femme, c'est pas vraiment ça ici :)))

Mis à jour par Muriel le 01 mai 2003 à 12:29

Ok Muriel, merci, 100% avec toi...le respect. et pas d'amalgames hatifs.
Amities,
Christine.

Mis à jour par Christine le 01 mai 2003 à 17:49

yey

Mis à jour par zaydoun le 10 mars 2004 à 10:20