06 avril 2003
Ow shit !

Le dessin du jour de Steve Bell du Guardian est... euh... je vous laisse juge.

Écrit par O. le 06 avril 2003 à 17:20
Réactions

Intéressant, comme en 1 ou 2 joutes oratoires, on touche parfois les nœuds d’un problème.
Ainsi donc les enfants Palestiniens savent dès 5 ans que la cause du terrorisme c’est l’occupation ; les enfants Israéliens eux, savent bien sûr dès le même âge que la cause de l’occupation c’est le terrorisme.
( C’est lui qui a commencé m’dame, il n’avait qu’à pas me rendre le coup que je lui ai donné).
Cette querelle enfantine fait justement partie des poisons du Moyen-Orient.

Citons en vrac : la corruption de l’AP, la pratique consistant à traiter toute une population comme des terroristes en puissance, L’absence de culture, d’histoire , d’expérience et de pratique démocratique parmi les Palestiniens (…dès qu’ils s’organisent c’est la merde…sic.O.), l’estompement des normes éthiques de l’armée Israélienne, l’enseignement de la haine (personne n’en a le monopole), l’impossibilité de pouvoir vivre simplement et dignement , les litiges à haute charge symbolique, les litiges administratifs et techniques, le nombre d’intervenants qu’il est indispensable de convaincre sur certains de ces litiges…

Les exigences de préalables sont également empoisonnantes : fin des violences, retrait des territoires occupés, exigences de reconnaissance des préjudices subits par les Palestiniens, des liens du peuple juif à la terre d’ Israel, du fait que l’esplanade des mosquées / mont du temple est un lieux saint pour les musulmans comme pour les juifs (haute charge symbolique)…etc.
Quant à espérer que les Palestiniens cessent de célébrer « la catastrophe » ; il faudrait peut-être qu’ils puissent la remplacer par une fête d’indépendance (non ?)

Malgré le chemin parcouru, la paix semble encore loin.
Jusque dans les années 70, il était illégal pour les Israéliens de participer à des activités culturelles sociales ou politiques …avec des Palestiniens.
Jusque dans les années 80, il était impensable dans le monde Arabe et Palestinien de reconnaître l’existence de l’Etat d’Israel
Aujourd’hui encore cette reconnaissance se limite souvent à ne reconnaître qu’un état de fait ou se résout à contre coeur à respecter le droit international.
C’est insuffisant pour les sionistes, « liens à la terre « ,( la définition qui me convient du sionisme est actuellement : -l’expression politique du droit des Juifs à avoir un Etat à caractère juif.) (définir le caractère juif que devrait avoir l’Etat m’est impossible et si un juif s’y essaie les autres juifs ne seraient probablement pas d’accord, euh c’est justement un des caractères en question).
Le caractère juif de l’Etat pose et posera des questions au caractère démocratique de l’Etat ; mais c’est autre chose .


Au sujet des ennemis intérieurs et extérieurs.
Je suis de nouveau devant le discours en miroir ou réactif.
Le terrorisme Palestinien est pour moi totalement inadmissible, crime contre l’humanité ; comprendre est dans certain cas justifier, et ici c’est pour moi le cas sans aucun doute. C’est une position morale qui me suffit amplement ; si on y ajoute l’erreur politique que cela représente même pour les Palestiniens (et certaines erreurs se paient très chers et très longtemps)…
La présence de ministres d’extrême droite au sein du gouvernement Israélien me scandalise mais surtout la mollesse voire l’absence de réactions des Israéliens démocrates de gauche et de droite m’écoeure .
Il y a tout de même pour le moment une différence assez énorme entre ce que ces 2 faits impliquent concrètement.
Ni les Palestiniens, ni les Israéliens ne sont des communautés d’idées homogènes ou univoques. Mais le manque d’instruments fiables coté Palestinien ne me permet pas de savoir si dès leur indépendance la société Palestinienne sera une démocratie à la Danoise ou si elle sera en proie à une guerre civile. Cela pose un problème non seulement aux Israéliens mais aussi à la « Communauté Internationale ». L’existence d’un Etat n’est en définitive que la reconnaissance internationale de cet Etat ; et pour l’instant les notions de stabilité, de consensus économique et politique …sont indispensables à cette reconnaissance.

Je voudrais parler aussi du « discours équilibré » ; qui semble insupportable parfois à cause de l’asymétrie des forces en présence, parfois à cause de la comparaison entre les victimes et leurs bourreaux ; « terrorisme d’Etat contre terrorisme individuel ».
Ce ne sont là que des images, des schémas de pensée ; enfin on peut toujours essayer de convaincre à l’hôpital une personne comme vous et moi ; victime d’un attentat que c’est un bourreau .
Tout le monde se considère comme victimes dans cette région et de fait tout le monde l’est.

Comment en sortir ?
Je n’attends rien de la « société Palestinienne » pour l’instant.
Je n’espère rien de la Communauté Internationale(càd des USA).
J’estime que Israël peut faire bouger les choses »l’Etat en a le pouvoir, et les moyens ; il ne manque « que « la volonté politique. Certains actes peuvent être posés unilatéralement( démantèlement de certaines colonies,….) ; sans attendre de compensations pour chaque pas effectués. Beaucoup de gestes sont possibles sans mettre en danger la population et sans même que ce ne soient l’objet de négociations. Le fait que même « l’intelligentsia militaire »( mon oxymoron préféré) considère comme impossible d’empècher tout attentat suicide , rend cette exigence de préalable caduque (comme dirait l’autre).
Sorry fatigué suite au prochain n°
En tout cas faire porter toute la responsabilité du conflit Israélo-Palestinien sur Israèl ne me semble pas de nature à faire avancer les choses dans la bonne direction surtout si on pense que justement ils (les Israèliens)pourraient le faire.


Mis à jour par Marc le 07 avril 2003 à 01:51

Tout ça c'est de la théorie. Reprocher un manque de pratique démocratique a des gens qui n'ont pas le droit de réunion me parait pour le moins amusant. Note qu'ils n'ont plus non plus le droit au travail, au déplacement, à l'éducation, aux soins médicaux...

Mais ils ont le droit... d'être raisonnables ! C'est pas de bol. Si j'avais à choisir hein...

Mis à jour par O. le 07 avril 2003 à 07:16

Woah ! Quelqu'un d'autre pense comme moi !

Mis à jour par Sam le 07 avril 2003 à 10:09

Juste pour info: sur TV5 France-Belgique Suisse, diffusion d'un documentaire, dans la nuit de mardi 8 a mercredi 9:

02:21 L'ATTENTAT MAE [documentaire]
Le 4 septembre 1997, un attentat suicide était commis, rue Ben Yehuda, par trois jeunes Palestiniens originaires d'un même village de Cisjordanie, toujours occupé par l'armée israélienne. Le drame a causé la mort d'une vingtaine d'Israéliens, dont trois adolescentes.
Réalité insoutenable issue du désespoir palestinien, le phénomène des attentats suicides est symptomatique de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix moyen-oriental. Le film raconte cette histoire sous l'angle des destinées croisées de ces jeunes Israéliens et Palestiniens dont le sang s'est mêlé sur le trottoir de l'horreur. Il est fait avec la participation de leurs familles, qui transgressent les lois du conflit pour comprendre la souffrance de l'autre. De la rencontre de ces parents dont les voix et les visages se mêlent à l'écran, naît une irrésistible volonté de paix.

Réalisateur : Simone Bitton ; 1998

A voir, parait-il. Moi je l'ai loupe, l'autre nuit, quand ils l'ont diffuse aussi a une heure pas possible...

Et puis a lire, entretien avec Roland Huguenin, porte parole du CICR a Baghdad.
http://www.peripheries.net/g-huguen.htm
(d'autres portraits interessants sur le meme site: http://www.peripheries.net/g-acc.htm).
Extrait (pour Olivier): 'J’ai travaillé avec un ralisateur palestinien qui a fait des études cinématographiques à New York, Subhi Zobaidi. C’est un metteur en scène fascinant. Sa délicatesse, son tact, le fait qu’il appartienne à cette société, lui ont gagné la confiance de ces hommes. '
'Leurs représentants (des ONG en Palestine) sont discrédités avant même d’avoir ouvert la bouche. Parce qu’ils viennent d’Occident, parce qu’ils sont européens, parce que pendant la deuxième guerre mondiale leurs ascendants ne sont pas intervenus pour protéger les juifs, tout ce qu’ils peuvent dire aujourd’hui sur ce qui se passe cinquante ans plus tard est mis en cause a priori, sans qu’on examine leurs arguments sur le fond. (...)
Il est très difficile de parler de droit quand l’argumentation est systématiquement déboutée sur la base d’une mise en cause du tenant de l’argument lui-même: monsieur X, venant de tel pays, avec telle histoire, n’a pas voix au chapitre. Parce qu’on est palestinien ou arabe, on n’a pas voix au chapitre; parce qu’on est européen, et que les Européens ont persécuté les juifs, on n’a pas voix au chapitre… Qui a voix au chapitre, alors? Surtout que, lorsqu’un juif occidental se prononce, il est accusé d’être un traître, ou, comme on dit aux Etats-Unis, un "self hating Jew": tous ceux qui prennent position pour le droit sont accusés par les extrémistes d’être des juifs qui détestent leur propre identité.'

A propos de juifs occidentaux qui se prononcent: lire
http://www.solidarite-palestine.org/doc-adm-030330-1.html
' Des juifs renoncent à leur droit à la citoyenneté israélienne'
Ca, c'est assez fort je trouve...


Amities,
a bientot,
Christine.

Mis à jour par Christine le 07 avril 2003 à 12:33

Bien sûr ,je sais qu’il existera toujours des gens pour préférer réduire leur champ de vision soit à l’image du char Israélien face au gamin Palestinien avec son caillou ; soit à la foule Palestinienne en délire occupée à lyncher 2 soldats Israéliens égarés.(alors qu’ils n’ont pas le droit de se déplacer, ni de se réunir).
Pour ma part je choisis de continuer mes ‘théories » ou mes « foutaises » si je traduis .

Le seul pouvoir que je prêtes à l’Etat Israélien, est de créer les conditions géographiques de l’existence d’un Etat Palestinien. Cela nécessite une politique unilatérale de démantèlement et de retrait de certaines colonies.
Mais cela ne suffira pas ; les conditions politiques de l’existence d’un Etat Palestinien ne dépend que d’eux-mêmes. Sans nier les difficultés (l’ennemi extérieur), je pense qu’ils n’ont pas accordés à cet aspect là beaucoup d’importance(cela n’a jamais été une de leurs priorités)

Pour Rabin il fallait continuer les négociations comme s’il n’y avait pas de terrorisme, et continuer à combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociations.
Pour Sharon, il est impensable de combattre le terrorisme la journée et de négocier la nuit.

Tant que le combat contre le terrorisme ne sera pas assumer clairement par les Palestiniens ; les Israéliens continueront à le faire( mal évidemment, j’attends toujours qu’on m’explique comment le faire bien).

Le partage de Jérusalem, de la souveraineté sur les lieux saints, le retrait total de l’armée Israélienne des territoires ne serra possible que si cette condition est satisfaite. Par contre les négociations elles doivent reprendre sans aucunes conditions préalables.

Mis à jour par Marc le 07 avril 2003 à 19:16

réponse sur Filippeti par elle-même
Il s'agit de polémiques dures au sein de la gauche Française au sens large sur des incidents graves antisémites qui émaillent de plus en plus les manifs soit proPalestinienne, soit contre la guerre en Irak.

La gauche fait l'autruche

samedi 29 mars 2003

Il est «facile» pour la gauche de défiler contre Le Pen, il est moins aisé de reconnaître qu'elle a laissé trop souvent s'exprimer dans ses cortèges des slogans qui n'avaient plus rien à voir avec les droits légitimes des Palestiniens, mais qui n'étaient que de la fascination morbide pour les kamikazes. Qu'en encourageant la distinction entre antisionistes et antisémites, elle a fait de la casuistique, pas de la politique, ou alors de l'autruche. Elle n'a pas respecté son devoir d'intelligence. Elle a manqué de vigilance. En refusant qu'on la questionne à ce sujet, et surtout en refusant de se questionner elle-même, elle fait le jeu de l'antisémitisme. On a le droit d'être plus exigeant vis-à-vis de la gauche, car, comme le disait Gilles Deleuze, la différence entre la gauche et la droite, c'est que la gauche a toujours intérêt à faire le pari que le peuple pense. Dès lors, nous, la gauche, sommes tous des sionistes propalestiniens. Le sionisme est le droit à l'existence de l'Etat d'Israël, c'est tout. Que des Sharon en donnent une définition impérialiste et colonialiste, cela ne remet pas en cause la légitimité, et la nécessité, d'Israël. Oui, mais les Palestiniens ? Parce que nous soutenons le combat légitime des Palestiniens pour leurs droits, pour leur Etat, pour la libération des territoires occupés, parce que nous nous opposons sans ambiguïté à la politique assassine d'Ariel Sharon, nous ne devons pas accepter que ce combat soit déshonoré par des actes barbares qui ne se réduisent qu'à un mugissement : antisémitisme.

Aurélie Filippetti, porte-parole des Verts Paris

© Libération


Mis à jour par Marc le 07 avril 2003 à 19:24