Miles ahead !

Ca ouvre avec une reprise survitaminée de "Human Nature", de Michael Jackson. Miles, en veste pailletée hideuse lance sur orbite Kenny Garrett au sax. "This is your night", qu'il sussure dans le micro de sa trompette.

Chaque note pèse une tonne, quand Miles joue. Il est penché vers le sol, comme courbé sous le poids de ce qu'il souffle. Un regard vers un musicien, et le gamin, parce que ce sont tous des gamins comparés à lui, sait ce que Miles attend de lui. Entre deux morceaux, des extraits d'interviews. "I'm not African, I'm just black, you know..." Même les mots pèsent une tonne.

Dans la salle, des jeunes, des pas jeunes, tout le monde sous le charme. Quand ça s'arrête, il y a seulement une heure et demie de passée. Déjà oubliés les petits cris de plaisir aux premières notes de "Tutu".

Un vendredi par mois, à la cinémathèque de Copenhague, c'est concert. Concert filmé bien sûr. Miles à Paris, 1989. Vraiment trop court.

On peut dire tout ce qu'on veut sur Miles, mais hier, j'ai vu un Musicien. Un musicien, qui sur UNE note, sait faire basculer un morceau dans une dimension harmonique inattendue, et propulser ses jeunes loups sur des chemins nouveaux. Du bonheur, et pour même pas cher.

Écrit par O. le 01 mars 2003 à 13:45