03 février 2003
Puisqu'on en parle...

Je viens de finir le nouveau livre de William Gibson : "pattern recognition" (je serais bien en mal de vous donner le titre de la version française, je ne sais pas si elle existe déjà...).

Contrairement à ses autres livres, ce n'est pas un livre de "science-fiction". Notez que souvent, à mes yeux, la science-fiction parle de nous au présent avec juste un changement de papier peint, même si dans le cas de Gibson ce n'est pas tout à fait vrai.

Ce Gibson là, donc, parle du présent. Du très présent, même, puisqu'un des protagonistes du livre est porté manquant dans les ruines du WTC le 11 septembre 2001.

Je ne vais certainement pas vous raconter l'histoire. Mais je vous dévoiler la profession de l'héroïne...

Elle est "chercheur de cool". Je savais que ça existait, notez. Depuis le bouquin "no logo" de Naomi Klein, et puis c'est certainement pas un secret. Mais... bon, j'ai découvert ça récemment.

Chercheur de cool, c'est quelqu'un qui se ballade dans la rue pour savoir ce qui sera "cool" demain. Ce qu'on va pouvoir marketiser, mettre en marques et en marchés. Gibson dit de son héroïne qu'elle est tellement bonne à ce truc là qu'elle a un jour rencontré le tout premier mexicain qui se balladait dans la rue sa casquette de base-bal à l'envers sur la tête.

Et elle, qui vit maintenant dans un trouble immense, se rendant compte qu'elle ne sait parfois plus faire la différence entre Londres et New-York tellement tout y est semblable, univers de marques même pas interchangeables, elle qui se sent mieux au Japon ou en Russie, parce que dans la plupart des cas elle ne sait pas lire les enseignes, elle a l'impression d'être complice. De participer à ça.

Et c'est "marrant", parce que ça rejoint mes préoccupations du moment.

Écrit par O. le 03 février 2003 à 12:42
Réactions