Clairement énoncé...

Bon, ça me rassure, il n'y a pas que moi pour m'inquiéter.

Je viens de lire un article d'un monsieur qui se nomme Gideon Levy, du journal Ha'aretz, journal israélien, encore fallait-il le préciser.

Dans cet article, dont le titre est "Une moitié de démocratie" (titre original : half a democracy).

Il explique calmement qu'on ne peut pas à la fois être démocratique et occupant, ce qui est une évidence pour tout le monde, sauf pour les occupants en question. Qu'on ne peut pas prétendre non plus à être une démocratie quand on a quelques centaines de milliers de travailleurs étrangers sans aucun droit. Il cite le cas d'un soldat des FDI qui ne peut pas (c'est tout de même un comble) obtenir la nationalité israélienne, parce qu'il n'est pas juif. Anecdotique, certes, mais parlant.

Le dénommé Gideon Levy, c'est un oiseau rare. Un des rares reporters israéliens qui se rendent de temps à autre dans les territoires occupés. Il a failli y laisser sa peau l'été dernier, se faisant tirer dessus sans sommations par... des soldats israéliens. Une erreur. Ben oui.

C'est vrai qu'il y a en Israël des éléments de démocratie, et ils sont indiscutables. Mais, demande Levy, pour combien de temps encore ? Les dernières semaines ont montré un alignement de la justice sur les souhaits du gouvernement qui ne présage rien de bon. Cette justice, on l'a vue par le passé prendre des positions courageuses contre le gouvernement. Mais ça n'a pas l'air parti pour durer...

Il y a quelques semaines, la Cour Suprème israélienne, par exemple, a "interdit d'interdire" les candidatures émanant de certains partis représentant les Arabes israéliens. C'est une bonne nouvelle... mais la moins bonne nouvelle, c'est tout de même qu'on a essayé de les interdire, ces candidatures, et que c'était un projet du gouvernement.

Cela dit, il vaut mieux une moitié de démocratie que pas de démocratie du tout, parait-il...

Écrit par O. le 27 janvier 2003 à 10:39