Le Retour De Sandrinecam

Une de mes grandes drogues vient de refaire surface sur l'internet: sandrinecam.com. On l'avait un petit peu perdue de vue suite à d'apparents problèmes d'hébergement; la dernière fois que je me suis promené sur ses pages, la lenteur qu'on y subissait était proprement rédhibitoire. Il semble qu'elle en ait changé maintenant, ce qui fait que je peux de nouveau m'y adonner sans retenue.

Comme son nom l'indique, ce n'est pas une sorte de blog, comme notre bienheureux "C'est Chez Nous!". L'élément fondateur en est une webcam (ou "cam" comme disent les initiés). Question blog, il y a bien une partie "news", mais au fonctionnement très ridumentaire puisqu'elle le fabrique à la main, sans le support d'un outil comme, par exemple, MovableType, que nous utilisons ici. C'est peut-être pourquoi sa mise à jour est particulièrement aléatoire et qu'il ne faut pas compter y suivre les événements avec régularité. C'est plutôt de curieuses envolées erratiques, de grandes tirades assez illisibles, fréquemment dans un bilinguisme anglo-français rudimentaire (l'anglais à peine plus que le français), à la syntaxe filigranée, parsemées d'onomatopées, d'abréviations plus ou moins compréhensibles, de néologismes impénitents, de ponctuations répétitives et exacerbées, de smileys, bien sûr, et de classiques acronymes shakespeariens (FYI: LOL, ROTFL et autres ROTFLMAO). Le tout agrémenté d'images qui déglinguent l'éventuelle mise en page. Mais bon, avec un peu d'efforts, on y apprend parfois quelque chose -- et si j'en parle autant, c'est que j'y furète avec régularité (mais pas trop quand même).

Oh, il y a aussi un "Guestbook" (Livre D'Or), et un "Chat" (Dialogue Direct) que j'ai essayé, mais ayant déjà personnellement du mal à suivre une ou deux, voire trois discussions de ce genre entre amis, imaginez ce que peut être un multiple de dix gars, dont une écrasante majorité ne fait que passer pour demander si on va voir Sandrine à poil bientôt. Ca rend tout type de dialogue pour le moins hachuré et vaguement énervant. Il doit certainement y avoir des gens passionnants, mais ils sont carrément et certainement noyés dans la masse.

Et, de toute façon, je n'y viens pas pour la littérature, mais pour l'image, dans la plus pure tradition de notre société aujourd'hui télévisuelle. Et, question image, il ne faut surtout pas avoir peur du rose; tout le site est d'une rositude que l'on s'efforce immédiatement de raccorder à quelque chose, une explication, un principe de contemplation qui nous extrairait de la sensation inévitable d'une mièvrerie caricaturale et épidermique. Je n'ai personnellement rien contre le rose. Mais pour moi, le rose va avec certaines couleurs, il s'utilise en harmonie, il n'est pas une fin en soi, l'alpha et l'oméga du spectre. Tant de rose heurte ma manifestement trop restrictive sensibilité. Allez, on s'y fait. Slogan: "Quand c'est plus rose que du spam, c'est qu't'es sur Sandrinecam!" (SPAM: "Shoulder Pork and hAM" ou "SPiced hAM" http://www.spam.com/; ce n'est que récemment devenu, et par une analogie curieuse, l'ennuyeux pourriel).

Comme j'utilise pratiquement exclusivement la "cam", dans une petite fenêtre à part, qui s'ouvre toute seule sans que j'aie besoin de passer par le site, et sur laquelle il y n'y a aucun soupçon de rose (en temps normal), je m'en fiche un peu. Parce que c'est ça, le trip: une petite fenêtre dans laquelle on voit un instantané de Sandrine, qui change toutes les minutes. Quel intérêt? Rigoureusement aucun. La majeure partie du temps, elle est assise devant son ordinateur et regarde l'écran ou le clavier. C'est souvent la nuit. Ou bien elle regarde la télé sur son lit. Ou même, elle dort. Et là, c'est plutôt le jour. Fréquemment, elle n'est même pas devant la caméra. Et puis, rarement, d'humeur festive, elle enlève quelques vêtements, mais on ne peut franchement pas dire que ce soit, selon l'expression consacrée, "à caractère pornographique". On entraperçoit du téton, nombre de culottes à fanfreluches, de simples fringues ou des gentils dessous coquins ou trognons, un petit peu de peau satinée, parfois artistiquement paraphée de hiéroglyphes faits au marqueur, saluant ou remerciant untel. Mais rien de vraiment anatomique, introductif, ou humide, propre à soulever l'érection -- en ce qui me concerne.

J'ai un mal de chien à finir ce texte qui est bien resté une semaine en rade, puisque le retour de sandrinecam date à peu près d'une semaine. En fait, je me suis dit que ce serait peut-être marrant de raconter ce qui s'y passait, sur la cam. Mais il ne s'y passe rien, bon sang. Et je continue à regarder... J'espère peut-être voir un orang-outan passer à l'arrière-plan, ou bien que sa cuisine (qu'on voit parfois, ainsi que sa salle de bain) va brutalement exploser en flammes, ou qu'elle va passer une journée déguisée en scaphandrier, quelque chose de pas banal. Mais c'est juste elle, qui fait ses trucs à elle, vivant sa vie à elle, devant sa caméra. Et moi qui regarde.

J'ai dû choisir une petite séquence à vous montrer. Le choix a été cornélien... J'avais des heures de "Je Dors" ou "Regardons La Télé", quelques "Chaise Vide", "Je Téléphone", un "Je Reviens" et même un "Je Pratique Le Langage Des Signes Devant Ma Bouche". Je vous ai choisi: "Je Mange Des Chips".

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PS: Pour ceusses qu'en ont pas grand-chose à faire, de Sandrine, une webcam tout aussi passionnante. Et joyeux Noël à tous.

Écrit par gemp le 24 décembre 2002 à 14:18