03 décembre 2002
Les dimanches au 20e Art

C'est un restaurant près de chez moi, qui s'appelle le 20e Art où je vais quelques fois manger et, souvent, boire une bière (ou un peu plus). Et, ce dimanche soir, je suis coincé dedans parce qu'il y a un monde fou: je dirais entre 150 et 200 personnes dans une salle qui fait, en temps normal, 50 couverts au maximum. Impossible d'atteindre la porte. Alors j'en profite pour raconter ce qui s'y passe sur mon foutu Palm que j'ai eu la bonne idée de trimbaler avec moi.

Depuis quelques années ici, il y a des expos de peinture, de photo, mais normalement, c'est fermé le dimanche et le lundi. Récemment, le dimanche après-midi, ils ont décidé de faire des concerts, de montrer des courts-métrages et autres choses culturelles. Tout à l'heure, c'était jazz, un trio avec un sax invité. Maintenant, quelques heures plus tard, c'est courts-métrages, et c'est blin-dé: je ne peux pas sortir. Ce sont des films de fin d'études de je ne sais pas quelle école. De plusieurs écoles il semble -- des DESS de réalisation de documentaires, me dit-on a posteriori.

Je suis près du bar et je ne vois rien. J'écoute. Je regarde les gens. Juste là, vient de passer l'interview d'un citoyen lambda, arrêté et mis en garde à vue par la police, ainsi que toute sa famille, sur la présomption que ses gamins avaient démoli quelques rétroviseurs dans un parking. Maintenant, c'est un Chilien qui parle de la musique que lui inspire son pays et ce qu'il y vit. Je bois des blanches, je fume ce qui me reste de cigarettes, j'écris. C'est "l'entracte" et je n'ose toujours pas sortir.

Depuis le début, il y a un type bourré au bar, qui a déjà peloté quelques minettes au passage. Il est là depuis le concert de jazz et je l'ai déjà vu lors de dimanches précédents. Triste et gênant.

Quelques photos faites avec le Palm, histoire de passer le temps et d'épater les filles

La séance va reprendre. J'ai parlé avec une toute mignonne toute petite jeune fille qui m'a donné quelques infos sur ce qui se passait. Je ne vois toujours rien. J'aurais bien aimé qu'elle reste dans le coin, mais elle est partie se trouver une meilleure place, histoire de voir quelque chose. Il me reste ma bière et un sentiment aigu de solitude.

Écrit par gemp le 03 décembre 2002 à 23:00
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